Entre histoire et évolution, se noue une véritable complicité théorique au coeur du projet de la modernité occidentale. Malgré leurs différences, ces paradigmes se rencontrent autour de la vision du progrès comme expérience d'un temps essentiellement processuel. Au sens d'un avant et d'un après. En jetant le discrédit sur les récits structurants de la modernité, le XXe siècle ébranle les fondements du paradigme historique, pendant que l'évolution parvient à empiéter sur le terrain traditionnel de l'histoire. Les nouveaux mythes générés par le progrès spectaculaire de l'ingénierie génétique tendent à conférer à l'évolution une dimension rationnelle globalisante. Or, ce schème renvoie aux temps planétaires d'avant l'hominisation, tandis que l'explication du changement historique est associée à l'expérience de l'humanité. Dès lors, l'évolution peut-elle supplanter l'histoire? Sous le couvert du rapport histoire/évolution, ce travail explore les possibilités d'une réactivation du concept d'histoire hors du cadre de la philosophie de l'histoire, s'attaquant ainsi à une forme déterminante des contradictions les plus manifestes de notre époque : celle du rapport entre histoire et nature
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