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Les anciens n'ont pas connu de propriété littéraire, par la raison toute simple qu'il fallait la découverte de l'imprimerie pour mettre une oeuvre d'esprit dans le commerce. Ce n'est pas que les copies manuscrites fussent d'un prix excessif chez les anciens, mais outre que le nombre en était naturellement fort réduit, il était impossible d'empêcher que le propriétaire d'un de ces exemplaires en tirât copie lui-même, et on ne voit point qu'on ait jamais songé à interdire cette liberté... Du jour où le public a voulu s'instruire et s'amuser, il y a eu des auteurs de profession, et des auteurs ont voulu tirer un profil de leurs peines. Mais comment empêcher qu'une fois le livre vendu, l'acheteur n'en tirât des copies par une impression nouvelle ; là était la difficulté. Du seizième au dix-huitième siècle, pour garantir le droit de l'auteur ou plutôt du libraire, on eut recours à l'autorité qui avait entre les mains la police de l'imprimerie, et qui, par des raisons diverses, avait érigé la librairie en corporation, et l'imprimerie en monopole : on demanda des privilèges. Ce fut un usage général qu'avant d'imprimer un livre, tout libraire s'adressât au roi pour en obtenir des lettres de permission, dont la durée variait suivant le bon plaisir de l'autorité. Ce livre est publié dans la collection «Les Pages de l'Histoire ».
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