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Déportée en 1943 à Auschwitz, Génia est internée dans le bloc 10 des expérimentations. Elle a 19 ans.
Au plus profond de l'horreur survient cette rencontre inattendue et salvatrice avec Aimé, résistant communiste, arrivé par le convoi dit des « 45 000 » et affecté un temps au bloc 11. Ensemble, ils résistent.
Séparés lors de l'évacuation du camp et des marches de la mort qui les conduisent l'une à Ravensbrück, l'autre à Mauthausen, ils se retrouvent à Paris. Tous deux décideront de faire activement savoir ce qu'ils ont vécu.
Le récit inédit de Génia, qui épousera Aimé Oboeuf après leur retour en France, fait triompher au coeur des camps de la mort, la force de l'amour et de la solidarité.
"Ce livre en forme de témoignage est une invitation à la vigilance, à la résistance face aux discours démagogiques, racistes, xénophobes et antisémites qui représente un danger, toujours latent, de remise en cause de la démocratie."
Cette phrase qui clos l'avant-propos du livre résume sa raison d'être.
Génia est née en 1923 dans le quartier juif de Varsovie et deux ans plus tard sa famille a émigré à Bruxelles. Son enfance sent le bonheur simple de ceux qui n'ont pas grand-chose mais s'en contentent et sont heureux.
"Nous passons notre temps à inventer des jeux. Celui que je préfère est celui du tram : notre école étant située dans un tournant, nous ne le voyons pas arriver, alors dès que nous l'entendons approcher, nous essayons de deviner son numéro !"
Un monde qui n'existe plus…
Elle raconte ce qu'était sa vie avant les camps ainsi que celle d'Aimé, pourquoi et comment ils ont été déportés. Elle "coupable" d'être juive bien qu'athée, lui d'être communiste activiste. Auschwitz, Birkenau, les allemands hurlants, sauvages, cruels. Alors c'est vrai que tout ça, on connaît, plus ou moins, mais elle a une façon de raconter qui diffère des autres récits car étrangement je l'ai trouvé moins noir. Comme si une petite lueur l'éclairait.
Bien sûr il y a des moments d'horreur absolue, parce que, ce que les allemands ont osé faire est inimaginable. Les expériences pour stériliser efficacement ces femmes, ces médecins nazis sans coeur et sans âme, qui jouent aux apprentis sorciers sans scrupules ni sentiments, sur des cobayes humains, tout est glaçant.
Un jour elle rencontre Aimé parmi les prisonniers français. Ils chantent tout le temps au milieu de ce cauchemar, comme pour garder à distance la noirceur nazie. Lui qui a un moral à toute épreuve lui communique un peu de son courage.
Leur altruisme, leur générosité, leur humanisme les rapprochent inévitablement.
Le récit est plutôt factuel, pas de mélo ici ni de larmoiements, mais des faits, principalement des faits. Je n'ai pas eu le coeur serré quant au sort de ses proches car Génia raconte essentiellement les événements tels qu'ils se sont passés, assez froidement, sans chercher à nous tirer des larmes, mais juste pour nous rappeler que ce qui est arrivé peut se reproduire si on n'est pas vigilants.
Et puis à la fin quand-même une petite larme, quand c'est la vie qui gagne, car, que penser quand dans un lieu de torture et de mort on rencontre l'amour de sa vie ?
Merci aux Éditions Alisio et à Babelio Masse Critique pour m'avoir permis de découvrir cette histoire.
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