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Née trop tôt d’une mère immature et trop belle, Diane a passé toute sa petite enfance à rechercher l’amour maternel, en vain. Sa mère Marie ne peut s’empêcher d’être jalouse de cette petite fille belle, brillante et souriante. A 15 ans, usée par tant d’amour à sens unique, elle ne supporte plus de voir sa mère se comporter normalement avec son petit frère et étouffer d’amour sa toute jeune petite sœur, elle quitte la maison pour aller vivre chez ses grands parents. Après de brillantes études de médecine, elle se lie d’amitié avec Olivia, une de ses professeurs, espérant sans doute trouver dans cette femme la complicité dont elle a été privée. Mais il est écrit qu’on n’échappe pas facilement à son destin… je ne suis pas très familière avec le style d’Amélie Nothomb, c’est une écrivaine à la personnalité très forte, et ça peut faire un peu peur. Et puis ma première expérience avec elle, (« Péplum ») était étrange, c’est le moins que l’on puisse dire. Mais « Frappe-toi le cœur » est un livre assez court, qui se lit vite et avec aisance. Bien-sur, le style un peu ampoulé d’Amélie Nothomb peut faire un peu sourire, surtout dans les premiers chapitres lorsque Diane est enfant, mais ma foi, pris dans a totalité le livre tient très bien la route. Une exploration sans concession des relations mères-filles, des relations qui ne sont jamais simples. Dans « Frappe-toi le cœur », les mères regardent leur fille d’un amour toxique (Marie/Célia), d’un amour jaloux (Marie/Diane) ou d’un amour teinté de mépris, le pire amour du monde (Olivia/Mariel). Ici, les mères sont défaillantes, imparfaites, vénéneuses mêmes pour leur fille, qu’elles regardent comme une rivale, un objet où un miroir déformant. Les hommes sont passifs, naïfs, dépassés. Présenté ainsi on peut croire que c’est caricatural mais à la lecture, c’est assez crédible. La relation Olivia/Diane est complexe, avec le temps, elle évolue en relation ambivalente, comme si Diane avait attiré en son amitié la copie de sa mère, en pire. La fin est sèche, sans complaisance et même un peu surprenante par sa noirceur. C’est écrit dans un style agréable mais assez soutenu, avec parfois des expressions un peu bizarres, décalées comme l’est l’auteure elle-même, mais on s’y fait vite et sans problème. On regrettera juste que le personnage de Marie, sur lequel il y avait surement encore beaucoup à dire, disparaisse complètement au milieu du roman. « Frappe-toi le cœur, c’est là qu’est le génie » disait Alfred de Musset, c’est aussi là que ce situent l’amour, la jalousie, la détresse, toutes les émotions humaines.
Je n'avais jamais lu de roman d'Amélie Nothomb car les interviews d'elle que j'avais écoutées lors de la parution de ses précédents livres m'avaient agacée, parce qu' il y avait trop de battage médiatique autour d'elle et surtout parce que les thèmes qu'elles développaient ne m'accrochaient pas.
Mais cette fois le thème de la mère jalouse mais aussi de la mère indifférente a fait tilt non que j'ai vécu personnellement cette situation mais parce que le rapport mère-fille reste l'un des plus mystérieux, des plus complexes qui soit.
Comme Elizabeth Badinter, je pense que l'amour maternel ne va pas de soi et n'est pas automatique et "frappe-toi le coeur" transcrit de façon romanesque la thèse qu'on ne naît pas mère, on le devient pour paraphraser une célèbre assertion.
Les deux personnages de femmes-mères sont glaçants avec la mère (Marie) de la narratrice, Diane, jalouse de sa fille, dès la naissance et Olivia, son mentor, autre figure maternelle qui trahit deux fois son rôle : à l'égard de Diane mais aussi à l'égard de sa propre fille à laquelle elle ne manifeste qu'une froide indifférence.
Marie aura 3 enfants, Diane qu'elle rejettera, un fils qu'elle aimera "normalement" et une deuxième fille, Celia, qu'elle surprotègera et qu'elle étouffera par son amour envahissant et presque pathologique. La relation mère-fille est celle qui déclenche le plus de trauma. Diane comme Celia devront couper les ponts pour exister.
Diane, qui aurait pu être détruite, ressortira de ces deux relations délétères avec la mère et l'image de la mère, plus forte.
Les hommes sont inexistants, fades et ne se posent pas trop de questions de peur de ce qu'ils pourraient découvrir et d'être obligés d'intervenir et de faire un choix.
J'ai beaucoup aimé ce roman court, incisif, au style coup de poing même si j'ai trouvé artificiel de prêter à Diane lorsqu'elle était âgée de 2-3 ans une analyse de ses rapports avec sa mère digne d'une psychologue de haut vol.
J’aime beaucoup les romans d’Amélie Nothomb et je suis à chaque fois ravie de retrouver sa plume malgré quelques déceptions avec certains de ces romans.
J’ai eu le plaisir de découvrir Frappe-toi le coeur en audio et ses écrits se prêtent à chaque fois très bien à la lecture à voix haute (j’avais beaucoup apprécié Riquet à la houppe en version audio l’année dernière).
Ce roman est l’occasion pour l’auteure d’aborder le thème de la jalousie et des relations mère/fille à travers l’histoire de Marie et de sa fille Diane.
Dès les premières pages, j’ai retrouvé l’univers atypique de la romancière que j’apprécie tant. J’ai beaucoup aimé la première partie du récit qui évoque la relation entre Marie et Diane mais j’ai moins adhéré à la seconde, centrée sur cette dernière et son professeur Olivia.
Un roman court, qui se lit d’une traite mais qui a manqué d’émotion à mon goût.
Comme à son habitude, Amélie Nothomb nous livre une histoire plaisante qui, à défaut d’être mémorable cette fois-ci, m’aura fait passer un bon moment.
Chaque fin d’été Amélie Nothomb sonne la rentrée littéraire avec un titre souvent percutant, fantaisiste, jamais banal.!
Et j’avoue avoir un coup de cœur pour ce « cœur » qui frappe et qu’on brise. Le titre est une référence à Musset. Elle aurait pu l’emprunter au prochain film de Foenkinos «JALOUSE».
C’est bien ce poison destructeur, la jalousie, qui est au centre du roman.
Jalousie, rivalité de pouvoir, manipulations entre collègues, et aussi jalousie entre mère –fille. Comment est-ce possible ? être jalouse de son enfant ??
Voici un roman où les hommes ont peu d’importance, où les femmes sont très présentes.
Marie est très belle mais très axée sur elle-même. Elle n’aime pas sa fille Diane, enfant surdouée. Elle l’ignore, lui préférant les suivants. Heureusement les grands parents de Diane et son amie Elisabeth adouciront l’absence de tendresse maternelle. Elle refuse de devenir comme sa mère. Elle se jette dans le travail, étudie la cardiologie. Encore une histoire de cœur !! Elle connaitra une véritable amitié avec Olivia son professeur en qui elle voit une mère spirituelle et s’attachera à la fille de celle-ci, Mariel.
La jalousie repose sur une obsession de la compétition. Diane devient froide et distante. A-t-elle peur d’aimer ? Etre aimée se mérite-t-il ? Va-t-elle « mordre la poussière » supporter les trahisons, perdre toute confiance envers son entourage ?
Je ne peux pas vous en dire plus. Le roman est court, épuré, de qualité. Une histoire cruelle de coeur malade qui risque de s’assécher.
la fin vous fera sursauter le coeur !
2017 est un grand cru Nothomb.
Marie est une jeune fille qui joue à la vie, la seule chose qui lui importe c’est d’être remarquée et enviée. Mais cette attitude n’est pas sans conséquence, elle est enceinte se marie avec le meilleur parti de la ville et met au monde à vingt ans une petite Diane.
Elle a passé ses neuf mois de grossesse sans penser à autre chose qu’elle-même, elle a occulté la vie qui grandissait dans son ventre. Le choc a été rude lorsqu’à la naissance elle s’est retrouvée à avoir le second rôle. Ce fut le rejet immédiat et la jalousie vis-à-vis de sa fille a tout enveloppé comme dans une toile d’araignée.
C’est Diane qui raconte au fil de sa vie, ce qu’elle a subi et qu’elle essaie de comprendre. Car Diane est non seulement jolie mais aussi très intelligente. Elle surnomme celle qui l’a mise au monde la déesse.
Elle aura un frère et une sœur, et la déesse ne se comportera pas de la même façon avec eux.
La définition de la jalousie est « une émotion secondaire qui représente des pensées et sentiments d'insécurité, de peur et d'anxiété concernant la perte anticipée d'un statut, d'un objet ou d'un lien affectif ayant une importante valeur personnelle. La jalousie est un mélange d'émotions comme la colère, la tristesse, la frustration et le dégoût. »
Mais pour Marie ce n’est pas une émotion secondaire, mais une émotion primaire ciblée sur Diane. Comment Diane va-t-elle pouvoir vivre ainsi ? Toute la question est là, et traitée avec maestria par Amélie Nothomb.
L’auteur dissèque ce sentiment au scalpel, en phrases courtes, acides et glaciales. Le lecteur, lui passe par toutes les émotions et surtout est en empathie avec Diane et essaie avec elle de comprendre l’incompréhensible.
Elle gratte sous le vernis des apparences et met en valeur que le développement de cette jalousie est validé par l’entourage qui s’en lui trouver d’excuses va s’en accommoder.
Amélie Nothomb décline ce sentiment en un conte qui fait froid dans le dos. Elle va en profondeur dans cette analyse et décrit les conséquences qui en découlent.
Habituellement le conte était de tradition orale. La lecture de Françoise Gillard met cette histoire dans ce beau registre. Un plaisir d’écoute et une lecture à son plus haut niveau.
"Frappe-toi le cœur, c'est là qu'est le génie. C'est là qu'est la pitié, la souffrance et l'amour". Alfred de Musset.
Si le titre ne reprend que le début de ce vers, le développement du livre est une magnifique illustration de ce que Musset écrivait.
A écouter absolument.
Chantal Lafon- Litteratum Amor 27 août 2017.
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