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Fils des cinéastes Michel Boisrond et Annette Wademant, François Boisrond se forme à l'École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris, où il rencontre Hervé Di Rosa et Robert Combas. En 1981, il propose à son ami et critique d'art Bernard Lamarche-Vadel de présenter leur travail, auquel s'associe Rémi Blanchard. Cette exposition dans un appartement marque le point de départ du mouvement baptisé peu après par Ben Vautier «Figuration Libre». Ces quatre artistes, épris de culture populaire, bande dessinée, musique punk, télévision, bousculent quelque peu le paysage artistique, où l'art minimal, l'art abstrait et l'art conceptuel tiennent le haut du pavé. Chacun joue sa partition. Combas, celle d'un art brut fourmillant de personnages, Di Rosa celle de super-héros et super-loosers, tous deux dans un style proche du graffiti. Blanchard s'évade avec un expressionnisme dans un univers de contes et légendes, tandis que Boisrond peint ce qui l'entoure : quotidien, atelier, appartement, vacances, rue. Il se met souvent en scène dans un style très graphique aux couleurs et aux traits francs, dans des oeuvres où se mêlent scènes de vie, visages et paysages. En 1984, une exposition au Musée d'art moderne de la Ville de Paris les présente aux côtés d'artistes new-yorkais de même expression : Jean-Michel Basquiat, Kenny Scharf, Keith Haring. Le travail de Boisrond le conduit de l'acrylique à l'huile, et d'une expression graphique à une recherche savante sur la valeur des couleurs. Son dessin passe d'un trait épais détourant des aplats à un ensemble de traits et points comme une peinture pointilliste aux larges touches. Puis le trait disparaît et seule la peinture fait forme. La superposition d'images, comme en photographie, apparaît plus tard pour des oeuvres mêlant références aux grands maîtres et scènes du quotidien.
Paradoxalement, cet artiste, qui ne s'est jamais aventuré sur d'autres terrains que celui de la peinture, a toujours utilisé les nouvelles technologies pour réaliser son oeuvre : des premières et volumineuses palettes graphiques aux premiers appareils photographiques numériques, en passant par les logiciels permettant aujourd'hui un travail mathématique sur la valeur des couleurs, et ce, pour des sujets quotidiens.
C'est ce parcours riche et singulier que cette monographie cherche à faire partager par un ensemble important de reproductions d'oeuvres de 1978 à 2011, un essai du critique d'art Harry Bellet et un long entretien entre Robert Bonaccorsi, directeur de La Villa Tamaris, et François Boisrond pour un déroulé chronologique de l'oeuvre de cet artiste.
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