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Son premier livre, Elena y los elementos (1959) annonce la couleur de toute son oeuvre : « l'imprévisible logique du désir » (Gustavo Guerrero), à la fois dans le flux érotique qui traverse le contenu de sa poésie et dans le jeu métamorphique continuel qui la fait danser. Dans ses recueils, se donne à lire un va-et-vient incessant entre flot torrentiel et parole resserrée, raréfiée, célébrant « l'amour, l'aimée et le langage».
L'expérience qui le marquera est la fréquentation du groupe de la revue surréaliste La Mandrágora, au Chili, où il se rendit en 1940. De là, il ira en Argentine et deviendra l'ami du poète Enrique Molina.
L'ignorance européenne à son sujet est paradoxale: il a passé une grande partie de sa vie loin de chez lui, à Bogotá et à New York, mais aussi à Madrid et à Paris dans les années cinquante. Cette édition bilingue, Filiation obscure (Filiación oscura) traduite par Jean-Yves Bériou et Martine Joulia, devrait contribuer à lui rendre justice.
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