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Fermin Aguayo, né en 1926 dans un petit village de Castille, a passé la moitié de sa vie en France, à Paris où il a peint plus des trois quarts de son oeuvre et où il est mort prématurément d'un cancer en 1977. Sa vie et son oeuvre, qui se confondent, illustrent à la fois ce que peut être la force irrésistible d'une vocation, dans des circonstances souvent dramatiques, et l'héritage de la tradition picturale espagnole, aussi économe en couleurs que vigoureuse et riche en contrastes, chez un artiste qui choisit délibérément Paris, sa lumière et son environnement intellectuel pour y trouver ce qu'il cherchait en peinture. Il s'installe dans cette ville en 1952 ; il réussira à ne pas y mourir de faim, et surtout à trouver à la galerie Jeanne-Bucher le minimum nécessaire pour peindre comme il l'entend en revenant à une forme d'expression figurative, dût-il pour cela sacrifier tout le reste. C'est cette passion très exclusive que ce livre sur Aguayo se propose d'expliquer. D'abord en resituant dans le Montparnasse de l'après-guerre, puis dans son atelier de la Butte aux Cailles, le peintre lui-même, ainsi que Marguerite, son modèle et sa femme. Mais surtout en déroulant sous les yeux de l'amateur l'essentiel d'une oeuvre qui peut avoir la dureté d'un coup de poing, mais aussi la tendresse d'un corps familier, ou l'intimité des fleurs, des chats et des pigeons du jardin.
À cette lecture ont collaboré quelques uns de ceux ou de celles qui, en France et en Espagne, ont depuis longtemps fréquenté et analysé la peinture d'Aguayo.
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