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Etreintes au bout de la nuit

Couverture du livre « Etreintes au bout de la nuit » de Mario Wirtz aux éditions Jacqueline Chambon
Résumé:

Les premiers récits de Wirz étaient des oeuvres d"'autofiction", le narrateur à la première personne s'y mettait explicitement en scène et portait~le nom de l'auteur.
Ce recueil de nouvelles a une forme plus complexe. Il s'agit d'un ensemble de dix histoires avec des personnages différents.... Voir plus

Les premiers récits de Wirz étaient des oeuvres d"'autofiction", le narrateur à la première personne s'y mettait explicitement en scène et portait~le nom de l'auteur.
Ce recueil de nouvelles a une forme plus complexe. Il s'agit d'un ensemble de dix histoires avec des personnages différents. Mais au fur et à mesure que le livre avance, la boucle se referme, on identifie des personnages déjà, rencontrés sous un aspect différent ou, à une autre époque de leur vie, parfois comme personnages principaux, parfois allusivement, de sorte due le cycle forme un tout presque continu et qu'apparaît une sorte de "famille" de personnages, dont les liens ne sont pas moins tendus qu'à l'intérieur d'une famille au sens propre. C'est une petite comédie humaine, ou plutôt un bestiaire - les métaphores animales sont très fréquentes chez Wirz, qui a aussi publié un poème, Lamento animal. Un poème fabuleux dans la revue « neue deutsche literatur 6 » (2001).
Le cadre est constitué par la première et la dernière des histoires, qui sont écrites à la première personne.
La dernière histoire se terminant par une "victoire" du personnage, victoire qui consiste à sortir de son état dépressif et de son inertie en se mettant à écrire le livre élue le lecteur vient de lire, les huit nouvelles centrales sont les réminiscences et rêverie du Je sur des êtres qu'il a fréquentés dans sa vie ou qui ont rencontré ses proches.
Il s'agit d'une fresque poignante centrée sur divers destins homosexuels, mais pas uniquement, car deux nouvelles particulièrement réussies sont consacrées à d'autres personnages: l'une (traduite dans l'extrait présenté à la commission) à ce serveur de café, hétérosexuel, qui, renvoyé, erre dans la ville un jour de Noël, solitaire, et s'enfonce dans la folie (L'Autre, Der Andere) et l'une des plus longues, le Dada (Das Schaukelpfercd à un très beau personnage de femme, une mère venue de sa petite ville de province chercher à Berlin son fils qui., rejeté par son père, a quitté la maison à l'âge de dix sept ans, et qui n'est autre qu'Uwc., le compagnon du narrateur, qui apparaît aussi comme infirmier du personnage vraisemblablement atteint du sida dans la nouvelle Des pas devant la fenêtre (Schritte vor dent Fenster) Ces personnages, qu'ils aient trente, quarante ou soixante ans, dressent une sorte de bilan de leur vie, qu'ils voient soudain leur vie derrière eux. Tout comme le titre, le livre a quelque chose de sentimental et d'un peu théâtral, mais il se tient toujours sur le fil du pathétique, et il va très loin dans la psychologie, dans l'analyse des relations entre les êtres, de ce qui les fait et les défait. les anime ou les rend insensibles, des traumatismes d'enfance" qui ont fait d'eux ce qu'ils sont. Avec une sorte de mimétisme, d'empathie Wirz s'entend à exprimer des sentiments "désagréables", les dessous de l'amour et de l'amitié, l'autocommisération, une certaine complaisance dans le malheur.
Mais je plus souvent, il s'agit d'êtres à la dérive, dans un état parfois proche de la folie, se sentant indifférents au monde, se regardant, presque dédoublés, s'aliéner à leur environnement social ou dressant le constat « un corps lui, devient objet insensible.
L'un des thèmes principaux de Wirz est sans doute la solitude et la difficulté des êtres à communiquer entre eux, êtres enfermés par leur désir d'amour et blasés irrémédiablement par des traumatismes infantiles. Il y est aussi beaucoup questions de mensonges de l'existence, de paroles pas prononcées dans un couple, de la peur du qu'en-dira-t-on dans la petite ville qu'a quittée le narrateur pour vivre sa vie et de son retour. raconté du point de vue d'un homme qui (.`avait aimé mais qui est resté.
L'extrait présenté à la commission du C.N.L. comporte les quatre premières nouvelles, c'est-à-dire presque un tiers du volume. Nous avons cherché à rendre dans la langue les changements de perspective narrative (souvent, il s agit d'une sorte de discours indirect libre ou des pensées du personnage et non du point de vue du narrateur, mais le lecteur s'en aperçoit après-coup) qui vont de pair avec des variations de niveau de style.

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