Edencity ressemble à toutes les grandes villes modernes : foisonnante, bruyante, inhospitalière. Une façade de normalité qui commence à se fissurer après la multiplication de disparitions inexpliquées. Car dans l'ombre de la ville se joue une lutte incessante entre des créatures surnaturelles qui rêvent de prendre le contrôle d'Edencity. Une poignée d'humains, réunis au sein de l'Organisation, consacrent leur vie à les éliminer... À la croisée du fantastique, de l'horreur, des jeux vidéo et du roman d'apprentissage, une nouvelle série pour les ados totalement moderne et originale, terriblement efficace, écrite par une jeune auteur de 20 ans qui a de qui tenir (elle est la fille de Lorris Murail, et la nièce de Marie-Aude Murail et d'Elvire Murail)... Quelques mois après le premier tome, Edencity est dans une période de grands troubles : l'Étranger, ce mystérieux être qui veut prendre contact avec Saralyn, a d'ores et déjà le contrôle des sorciers, et les vampires ont choisi de s'allier avec lui. De ce fait, l'Organisation, société mystérieuse pour laquelle travaillent Gaspard et Saralyn, a de plus en plus de mal à garder secrète l'existence de ce monde surnaturel. Les événements dégénèrent lorsque Justin, chef de l'Organisation, est enlevé par l'Étranger qui a désormais un nom : Démétrius. Saralyn va être amenée à le rencontrer : bien qu'impressionnée par sa puissance, la jeune fille comprend qu'il détient le secret de ses origines. Ce nouveau tome tire en partie sa force de l'ambiguïté qui entoure les personnages : qui est bon ou méchant, ami ou ennemi ? Où se situe la frontière entre l'humain et le monstre, entre le monde réel et surnaturel ? L'auteur se plaît à brouiller les pistes pour le plus grand plaisir du lecteur. L'efficacité de cette série tient beaucoup au mélange des genres qu'elle propose. Elle s'inscrit dans la tradition du fantastique littéraire, on pense à P?, à Maupassant. L'auteur maîtrise tout à fait sa géographie imaginaire et excelle à installer un univers étrangement inquiétant et fascinant. Mais Naïma Murail-Zimmermann n'hésite pas à s'aventurer sur les terres d'un Stephen King, en flirtant avec l'horreur et le gore. L'efficacité du scénario et l'écriture très cinématographique nous font aussi penser à la BD ou au cinéma fantastique (Sin City, Léon). Le jeu subtil sur le manichéisme bons/méchants et les scènes de combat rattachent quant à eux les romans aux séries TV (Buffy contre les vampires), mais aussi aux mangas, ou aux jeux vidéo... Une très bonne série qui surprend par sa grande maîtrise littéraire mêlée à un ton résolument jeune et moderne. En un mot, époustouflant.
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