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Dix ans après avoir été blessée dans un attentat, Iris semble avoir surmonté le traumatisme. Malgré des douleurs persistantes, des problèmes avec ses enfants et un mariage de plus en plus fragile, la directrice d'école ambitieuse et la mère de famille engagée qu'elle est s'efforce de prouver qu'elle contrôle la situation.
Tout bascule cependant le jour où elle reconnaît, sous les traits d'un médecin qu'elle consulte, Ethan, son premier amour, qui l'avait brutalement quittée lorsqu'elle avait dix-sept ans. Dans un vertige sensuel et existentiel, Iris éprouve alors la tentation de faire revivre cette passion qu'elle croyait éteinte : et si une seconde chance se présentait à elle ?
Ce roman aussi puissant que subtil dévoile les séquelles que le passé peut laisser sur les corps et les esprits, tout en interrogeant notre capacité à faire des choix, au moment même où la vie nous renvoie à l'essentiel.
Venant de terminer la lecture du très bon livre Stupeur, j'ai été quelque peu déçue par Douleur. Pourtant l'auteure y dissèque comme dans Stupeur la psychologie de ses personnages, Iris est traversée par ses douloureuses obsessions et elle a la possibilité d'une seconde chance. Or, elle conclut un épisode heureux de retrouvailles en
Considérant que : « C'est de l'histoire ancienne » rattrapée par des valeurs
familiales qu'elle vit comme primordiales. Son désir de liberté est gommé par cette sujétion alors que les deux étaient peut-être conciliables, elle opte pour le renoncement,
Et le début de l'histoire ?
Voilà dix ans qu'Iris a été victime au volant de sa voiture d'un attentat en Israël . Fâcheuse coïncidence, ce n'était pas elle qui devait conduire les enfants à l'école mais son mari Micky avait dû partir plus tôt au travail pour un problème informatique et les enfants avaient pris leur temps ce matin-là. A quelques minutes près , Iris aurait échappé à cet attentat qui l'a fracassée : longue hospitalisation , rééducation, douleurs récurrentes.
Elle a déjà beaucoup souffert à ses 17 ans quand Ethan avec qui elle avait des projets a mis fin à leur relation.Le couple qu'elle forme avec Micky bat de l'aile, elle n'en a jamais été vraiment éprise , Micky est addict
aux jeux en ligne , leur fille Alma a quitté la maison et travaille à Tel
Aviv, leur fils Omer, proche de sa mère est lycéen. Alors Iris met toute son énergie dans son métier de directrice d'école.
Mais quel trouble quand elle croit reconnaître alors qu'elle est en consultation à l'hôpital son amour de jeunesse!!
"Douleur" aurait mérité d'être au pluriel car il est question de la douleur d'un amour perdu, de la douleur d'une adolescence marquée par le manque de l'autre, de la douleur d'un amour qui se délite entre mari et femme, de la douleur parfois d'être mère et de ne pas comprendre ses enfants, de la douleur physique avec sa chair marquée à jamais, de la douleur du choix terrible entre l'amour de jeunesse toujours présent dans le cœur et l'amour de sa famille, la douleur de vivre dans un pays, Israël, où la vie peut basculer brusquement au détour d'une bombe. Mais malgré toutes ces douleurs, l'optimisme et l'amour tissent une trame en filigrane qui deviendra visible à la fin de ce magnifique roman.
Iris a visiblement tout pour être heureuse : une vie confortable auprès d’un mari aimant, deux grands adolescents, une vie professionnelle plutôt réussie. Tout semble donc aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. Tout, sauf cette douleur, lancinante, oppressante, confuse. Cette douleur d’en dedans, composée de souffrances éparses, de chagrins accumulés et superposés comme des strates fossilisées, là, à l’intérieur du cœur et du corps.
Le corps, blessé, martyrisé, éprouvé par un attentat, il y a dix ans.
Le cœur écorché, mutilé, par l’abandon inexplicable et inexpliqué d’un premier amour, lorsqu’elle avait dix-sept ans. Cœur éclopé par la mort d’un père tué lors de la guerre du Kippour.
Iris est une survivante. Elle est debout. Malgré la douleur. Malgré les douleurs. Malgré les dérives. Malgré les peurs. Malgré la vision de sa fille à la dérive, et de son fils, appelé sous les drapeaux.
Lorsque le hasard (mais le hasard existe-t’il ?) la met en présence d’Ethan, ce premier amour qui l'a abandonnée et qu’elle n’a pu oublier, elle va être confrontée à des choix. De ceux qui changeront, ou non, une existence toute tracée.
« Il aura suffit d'une seconde pour qu'Ethan se coule de nouveau dans son vide intérieur que personne n'arrivait à combler, ni Micky, ni ses enfants, ni son travail, un vide qui était resté béant, blessé, berné. ».
Douleur n’est pas le roman d’un adultère, ce n’est pas non plus celui d’une nation. C’est une magnifique histoire de femme. D’une femme face à son destin. D’une mère face à un choix. D’une route. D’une société. C’est un récit intimiste, celui d’une renaissance. Celui d’une passion.
Zeruya Shalev aborde avec pudeur, talent et sans fioritures la question des choix de vie, de la force de la pensée, des secondes chances qu’il faut parfois savoir saisir (ou pas ?).
J’ai été très touchée tant par le personnage d’Iris, que par la plume de l’autrice, par sa superbe sensibilité, par ses mots qui m’ont happée, bouleversée, et ramenée à certaines de mes propres interrogations.
Douleur : un roman que je vous incite vivement à découvrir !
« Si seulement on savait s'aimer autant que se fâcher, embellir autant qu'enlaidir, donner et prendre du plaisir autant que donner et prendre des coups. Avec les années, nos facultés à blesser se renforcent, semble-t-il, tandis que s'étiolent celles à satisfaire. »
Auteure israélienne née en 1959, Zeruya SHALEV a déjà à son actif la publication de plusieurs romans, dont "Ce qui reste de nos vies" récompensé par le Prix Fémina Etranger 2014.
Inspiré d'un attentat suicide dont elle a été victime en 2004, son nouveau roman "Douleur" en est le point de départ.
Israël. Dix ans se sont écoulés depuis l'attentat dont Iris a été victime. Parti exceptionnellement plus tôt ce matin-là, son mari Micky la laisse emmener leurs enfants, - Omer et Alma - alors âgés de 7 et 11 ans, à l'école. Mais au moment de repartir, un bus piégé explose. Sous l'effet de la déflagration, elle se retrouve propulsée hors de sa voiture.
Quadra ambitieuse, directrice d'école, Iris est alors grièvement blessée, et conserve des séquelles, tant physiques que psychologiques. La douleur est omniprésente, et malgré cela, elle tente de la dissimuler. Mais la douleur est insidieuse, indomptable et omniprésente. Et lorsqu'elle accepte enfin de consulter un médecin spécialiste de la douleur, son passé lui revient en pleine figure. le grand amour de sa vie : Ethan. Celui qui l'a quitté et abandonné lorsque sa mère est décédée. S'en sont suivies pour Iris plusieurs années de dépression.
Et le destin, non ... la "douleur" met de nouveau Ethan sur son chemin.
p. 101 : " [...] alors elle prend la carte de visite qu'il lui a donné quelques heures auparavant, recopie les chiffres dans ses contacts, mais, au lieu de le noter sous son prénom ou son nom de famille, elle écrit : Douleur."
Mais comment Iris va-t-elle maintenir un semblant d'équilibre familial après ces retrouvailles inespérées ? Leur relation va-t-elle renaître aussi passionnément qu'autrefois ? Parce qu'objectivement, il n'y a plus d'équilibre depuis longtemps. Son couple bat de l'aile, ses enfants ont grandi durant sa longue convalescence et elle a conscience qu'elle a perdu des années cruciales avec eux...
p.25 " [...] une mère hors service et totalement dépendante, mais surtout une mère absente, car la plupart du temps elle se trouvait à l'hôpital pour cause de coccyx et sacrum brisés, trous dans les membres inférieurs et éclats dans le thorax, tout cela ayant nécessité une stabilisation du bassin avec des plaques, la réduction des fractures au niveau des jambes, des greffes de peau, certaines zones étaient devenues insensibles, d'autres au contraire hypersensibles, il lui avait fallu réapprendre à marcher et à s'asseoir, se sevrer des antalgiques, surmonter sa peur de sortir, l'angoisse qu'éveillait en elle le moindre grondement de bus quittant sa station. "
Le fossé qui s'est alors creusé entre sa fille Alma et elle, va conduire celle-ci à fréquenter des personnes sous l'influence desquelles elle se retrouvera piégée.
p. 148 : " [...] Iris est de nouveau incommodée par des picotements d'angoisse, d'angoisse et de colère contre sa fille qui ne lui a pas pardonné d'avoir été victime d'un attentat terroriste,contre elle-même qui n'a jamais tiré les choses au clair, ne s'est pas battue pour la récupérer, l'a laissé s'éloigner, contre Ethan qui a tout à coup débarqué et qui, non content de lui avoir fait oublier ses inquiétudes pour sa fille, lui demande maintenant d'oublier toutes ses responsabilités et de devenir sa maîtresse..."
Alors, comment être certaine de prendre la bonne décision ?
p. 246 " [...] car soudain, en un instant d'effroyable lucidité, elle comprend : ce n'est que si elle renonce qu'elle pourra demander à sa fille de renoncer."
Très rapidement happée par les premières pages de ce roman, l'intrigue m'a semblée s'essouffler dans la seconde partie. En revanche, le combat de cette femme contre la douleur est poignant. L'écriture est à la fois sensuelle et constamment sous tension. Et c'est cette alchimie qui crée une ambiance si particulière et envoutante. Tout le travail d'écriture autour du mot "douleur" est subtil. C'est un roman psychologique d'une grande analyse.
Iris, mariée, deux enfants presque adultes, a été victime d’un attentat dix ans auparavant.
Le hasard la met face à Ethan, le grand amour de sa vie qui l’a abandonnée trente ans plus tôt.
Commence alors le récit de sa vie passée, de sa vie actuelle.
Les sentiments, les doutes, l’euphorie, l’amour, la passion retrouvée intacte…..
Un récit où alternent des passages longs aux phrases interminables et des passages absolument captivants.
L’écriture est très belle et l’auteur entre complètement dans la peau de ses personnages.
Une introspection parfaitement menée où l’on peut retrouver de nos peurs et de nos certitudes, des difficultés de nos choix.
De plus, on en apprend pas mal sur la vie en Israël.
Un roman très réaliste qui cerne la nature humaine avec tact.
Douleur physique, douleur psychique, douleur humaine. Douleur, son grand amour.
Mon petit cœur de midinette est un peu déçu par la décision finale d’Iris, mais en même temps, pouvait-il en être autrement ?
Un abandon, un attentat, une famille qui se délite...Zeruya Shalev excelle à nous embarquer sur cette dynamique de l'échec et du malheur, sans pathos mais avec un réalisme humain et social hors du commun, parfois même teinté d'un humour incroyable. Une douleur peut en cacher beaucoup d'autres dans cette histoire: Parcours de combattante pour un personnage féminin qui n'est pas sans rappeler fortement les héroïnes du cinéma israélien qu'incarnait Ronit Elkabetz. Famille je vous hais, mais puis-je faire sans vous? La seconde chance est-elle possible?
Une formidable romancière à découvrir ou à suivre sur son chemin chaotique.
Ezruya Shalev réussit à brosser un profond et magnifique portrait de femme, un émouvant témoignage sur le poids du passé et les douleurs de la vie détaillées dans ce qui existe de plus intime dans une existe
Iris retrouve le grand amour de ses 17 ans et se pose cette question banale et effrayante : suis-je dans la bonne vie ? Question rendue plus aiguë et plus cruelle par la réminiscence soudaine des douleurs provoquées par un attentat qui l'a gravement blessée dix ans auparavant et qui a marqué sa famille, tant son mari que ses enfants qui sont aujourd'hui à l'aube de l'âge adulte.
L'auteure sait parler des sentiments intimes et les analyser avec une infinie douceur et une précision implacable.
Elle place son héroïne à la croisée de sa vie, remplie de doutes et tiraillée par une grande culpabilité envers sa famille qu'elle songe à quitter.
Vivre une nouvelle vie, rattraper le temps perdu, Iris nous est racontée dans ses atermoiements.
Y. Shalev nous raconte la réalité de la vie en Israël pour une famille, entre les risques de guerre et d'attentats, et la douleur d'une mère de voir partir ses enfants et accomplir le service militaire.
Elle nous place au cœur de l'anxiété vécue par Iris.
J’ai aimé l’écriture sobre et belle. Ce roman décrit la douleur, ou plutôt les douleurs celles du corps mais aussi celles de l’âme en évitant de tomber dans le larmoyant.
Une belle lecture.
Deuxième essai de lecture d’un roman israélien contemporain. Cette fois-ci, je suis allée jusqu’au bout. Difficilement, mais jusqu’au bout.
Force m’est de reconnaître que je ne suis pas fan de ces romans qui circonvolutionnent à loisir autour du sujet. Des paragraphes compacts, des retours sur la vie des personnages en plein milieu de la narration, et deux intrigues – minces – qui ne m’ont pas passionnées.
Et que dire de la fin, traitée en quelques lignes, après toutes ces pages sur le sujet….
Le titre, déjà, aurait dû me rebuter : douleur. Je crois aussi que je n’avais pas envie de lire sur un tel sujet. Je suis d’ailleurs étonnée que le mot ne soit pas au pluriel, tant il est question de toutes sortes de douleurs.
L’image que je retiendrai :
La distance Jérusalem Tel-Aviv est très courte : moins d’une heure en voiture sans embouteillage.
http://alexmotamots.fr/douleur-zeruya-shalev/
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