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Ariel et John, récemment mariés, sont à Lisbonne pour le week-end. Dès le premier matin, John disparaît. Ariel le cherche sans relâche, à l'hôtel, à l'hôpital, elle se rend au commissariat et à l'ambassade des États-Unis. Partout, on l'accueille avec réticence et suspicion. Il faut dire qu'Ariel n'a rien d'une fille fiable ; son récit est fluctuant et lacunaire. Et elle ne semble pas connaître si bien que ça ce mari beaucoup plus jeune qu'elle. Or John a été kidnappé et, à la veille de la fête nationale américaine, les ravisseurs réclament une rançon de trois millions de dollars dont Ariel n'a pas le premier cent. À moins de solliciter celui qui... Le lecteur est manipulé de bout en bout dans ce thriller démoniaque qui aborde des sujets contemporains brûlants : les fake news, la difficulté de protéger sa vie privée, la corruption et l'impunité des élites.
Ce polar est un coup de coeur : j’ai tout aimé et je l’ai dévoré.
J’ai aimé Ariel Price, autrefois Laurel Turner, dont le mari a disparu un matin de leur chambre d’hôtel de Lisbonne. J’ai aimé découvrir petit à petit son passé, son changement de nom, son exil loin de la jet-set de New-York.
J’ai aimé le policier Moniz au costume qui se tâche au fur et à mesure de la journée ; sa co-équipière Caroline qui ne lâche rien ; leurs désaccords sans heurts.
J’ai eu de la peine pour Saxby Barnes, employé de l’ambassade, jeune homme du Sud un peu perdu dans les problèmes des adultes.
J’ai aimé le journaliste Pete Wagstaff qui fourre son nez de partout, pierre angulaire de toute l’histoire, même si il n’apparait pas souvent dans le roman.
J’ai aimé l’assistante d’Ariel dans sa librairie : elle décide elle aussi de changer de prénom et se fait appeler Perséphone, elle cultive son look rebelle.
J’ai adoré le regard de l’auteur sur les nouveaux riches américains, et en particulier ceux de New-York : les maris sont des requins de la finance et se comportent en privé comme des animaux ; les femmes tuent le temps entre les cours de gym, l’esthéticienne, le joailler et les copines.
J’ai aimé regarder ce microcosme se reluquer, se comparer sans bienveillance aucune.
J’ai eu de la peine pour le drame d’Ariel, quand elle était encore Laurel, elle qui ne voulait déjà pas devenir une épouse oui-oui et qui ne supportait plus l’hypocrisie de son milieu d’adoption. Elle dont le père et le mari se désolidarisent en lui demandant ce qu’elle va faire.
J’ai eu plus de mal avec la vision de l’auteur des réseaux sociaux : chacun like une bonne cause, mais ces likes ne sont jamais suivis d’action dans la vraie vie. On exprime son soutient sur Insta sans aller plus loin : on se donne bonne conscience.
J’ai aimé les leitmotivs : certains personnages sont repérés à cause de leur pantalon et de leurs chaussures (ils changent le haut facilement, mais pas le bas) ; des serviettes sont toujours disponibles pour les bienheureux de l’Upper East Side où qu’ils aillent.
Et bien sûr, j’ai adoré le retournement final de l’épilogue qui explique tout le roman : quelle vengeance !
Une citation :
Plus de trois cent mille Américaines violées chaque année, plus que le nombre total de soldats américains tués depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, en Corée, au Vietnam, en Irak, tous les conflits armés réunis. Une guerre sans fin contre le sexe féminin. (p.410)
L’image que je retiendrai :
Celle du bouc de compagnie que recueil Ariel dans sa ferme, ce qui semble normal à son fils, moins à sa mère.
https://alexmotamots.fr/deux-nuits-a-lisbonne-chris-pavone/
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