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De la fin du XVIIIe siècle au milieu du XIXe siècle, de Honoré III (1720-1795) à Florestan Ier (1785-1856), en passant par Honoré IV (1758-1819) et Honoré V (1778-1841), perdurent, dans la culture et la politique des princes de Monaco, des éclats de Lumières. Promus éphémèrement princes étrangers à la cour en 1688, mais en mal de reconnaissance à la fin du XVIIIe siècle, les souverains de Monaco ne sont peut-être pas des pionniers de l'esprit nouveau, mais sans doute des marqueurs de la pénétration des idées du temps dans la haute aristocratie. De culture française de fraîche date, soucieux de compenser leur déficit de notoriété d'hommes nouveaux par un particulier investissement dans les signes de distinction et la sociabilité de leur rang, les Grimaldi ont la particularité d'un double statut et d'une triple résidence : à la fois grands seigneurs en France, à Paris, à la cour et sur leurs terres normandes ; et souverains d'une petite principauté entre France et Italie. Praticiens du despotisme éclairé à Monaco jusqu'à la sécession de Menton et de Roquebrune en 1848, les princes continuent, dans leurs États et dans leurs domaines, d'appliquer, en les adaptant à leur propre idéal du patronage aristocratique et à leurs propres intérêts, certaines idées et pratiques du XVIIIe siècle finissant, notamment la collectiomanie et l'anglomanie, l'agronomie et la philanthropie. Le traitement de la question du paupérisme et le recours à la terre leur paraissent alors devenir des nécessités face aux prémisses de l'industrialisation.
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