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Des disparitions avec vent et lampe se compose de trois parties nées d'un même lieu : une chambre, « chambre vide et réelle », mais aussi « lieu des drames » et « chambre de morte », à partir de laquelle va advenir la langue...
De la mort ou du drame, rien ne sera réellement dit, que ces disparitions et apparitions d'images dans et hors de la chambre. À l'intérieur, sont l'amour, le corps morcelé, la peau, les mots, la folie... et la lampe, figure centrale, « présence corporelle », « lampe drame de la chambre ». À l'extérieur, sont la pluie, la mer, les feuilles, la forêt, l'herbe et le vent, le vent partout, toujours le vent.
Émaillé d'adresses au lecteur - « comprenez-vous », « voyez-vous », « entendez-vous », « je reprends » -, le poème se joue de multiples pronoms, se dérobe au je (comme une excuse), pour mieux y revenir : « et ce n'était pas moi, qui le disais », « de qui je parle // pas de moi ». Quant au recours précis aux italiques, peut-il être interprété comme une interpolation, à lire comme un second poème caché dans le ventre du poème-matrice ?
Par un jeu de répétitions des mêmes mots, disposés et utilisés de façon différente, l'auteure crée une langue mouvante, entêtante, sans cesse détournée, retournée, évolutive comme une boucle en musique. Pour filer la métaphore musicale, les trois mouvements du texte composent une partition épurée qui reste cependant mystérieuse, architecturée par la rigueur de ses silences, formant souffle... « vous / vous souvenez // le vent ».
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