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Comment trouver, comment chercher une première vérité

Couverture du livre « Comment trouver, comment chercher une première vérité » de Jules Lequier aux éditions Allia
  • Date de parution :
  • Editeur : Allia
  • EAN : 9782844853271
  • Série : (-)
  • Support : Poche
Résumé:

De sa grande oeuvre, La Recherche d'une première vérité, Lequier n'a rédigé que le premier des huit livres prévus. Cet ouvrage, publié à titre posthume en 1865, reste lui-même inachevé. Mais il faut dépasser la dimension anecdotique de ces lacunes dans l'oeuvre (Lequier meurt par noyade en 1862)... Voir plus

De sa grande oeuvre, La Recherche d'une première vérité, Lequier n'a rédigé que le premier des huit livres prévus. Cet ouvrage, publié à titre posthume en 1865, reste lui-même inachevé. Mais il faut dépasser la dimension anecdotique de ces lacunes dans l'oeuvre (Lequier meurt par noyade en 1862) pour souligner l'incroyable force d'un texte qui révèle une densité philosophique et une audace remarquables.
En quatre temps, Lequier reprend les questions de la liberté et de l'identité du sujet, s'imposant ainsi, en quelques dizaines de pages, comme l'une des figures de la philosophie réflexive qui inspirera des penseurs comme Bergson ou Sartre. Reprenant le questionnement cartésien des Méditations métaphysiques, Lequier le poursuit et l'intensifie. Il ose ainsi dévoiler la fragilité du cogito et s'applique à remettre en cause la certitude de la pensée et son autonomie. Lequier interroge donc l'enracinement de la liberté (est-ce bien moi qui pense ?) dans la prétendue maîtrise de nos pensées, pour mieux la réfuter. Au principe de ce qui semblait nous définir le plus intimement, au point de départ de nos pensées il n'y a, selon lui, que de la contingence. L'accès à la vérité est l'aveu d'une dépossession : celle du sujet incapable de devenir l'auteur de ses actes ou de ses réflexions car submergé par sa propre force.
Au terme de cette épreuve intellectuelle, toutes les certitudes ont été ébranlées et l'identité du sujet éclate en fragments, pour se démultiplier. Il ne reste à l'homme que son inaliénable pouvoir d'affirmation. L'affirmation de sa liberté, revendiquée comme création de soi, quand bien même celle-ci ne s'établit que dans une « indépendance dépendante » (qui annonce les formulations paradoxales de Sartre), semble être l'ultime mot d'ordre du philosophe. Il y a donc une urgence à vivre qui, même si elle semble se dérober en révélant l'absence de nature propre et l'indétermination du sujet, ouvre l'homme à ses possibles : une liberté plus angoissante mais aussi plus exaltante.

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