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Grâce à son armée de fantômes, le Tyran est près de remporter la guerre contre les Terres libres. Seule Nihal peut encore l'arrêter. Si elle parvient à réunir les huit pierres d'un mystérieux talisman, dispersées dans les Terres du Monde Émergé, Nihal pourra invoquer les Esprits de la nature et contrer la magie du Tyran. Escortée par Sennar, la demi-elfe se lance dans cette mission au terme de laquelle elle découvrira enfi n le sens caché de son destin.
Que ce soit du côté lecteur comme du côté auteur, j’ai le sentiment que c’est autour de la fantasy que se pose le plus régulièrement la question de l’originalité. Il semblerait que tout ce qui faisait l’essence-même du genre à ses débuts – à savoir l’existence d’un Elu aux capacités exceptionnelles, destiné à mettre fin à la tyrannie et à la désolation – soit désormais considéré par nombre de lecteurs comme le schéma le plus rédhibitoire qui puisse exister … Et bien que je puisse comprendre la « lassitude » des habitués à croiser toujours le même type d’intrigue, je dois reconnaitre que je ne suis clairement pas d’accord avec eux. Pour ma part, c’est toujours un vrai régal que de me plonger dans un bon vieux récit de high fantasy ! Je pars en effet du principe que même l’idée la plus désespérément clichée au premier abord peut devenir exceptionnelle si elle est bien exploitée, et c’est pourquoi je ne fuie pas en courant lorsque le résumé évoque un « Elu du Bien » face au « Mal incarné » : je suis intimement convaincue que l’originalité peut se trouver même dans les histoires qui semblent atrocement « banales » ! Et clairement, cette trilogie en est la preuve « vivante » !
Jour après jour, bataille après bataille, l’armée des Terres Libres ne cesse de perdre du terrain face aux troupes innombrables du Tyran. Le seul espoir réside désormais dans le talisman qu’une vieille sorcière a confié à Nihal : une fois que celle-ci aura récupéré les huit pierres dispersées sur le continent et les aura scellés sur le médaillon, elle sera en mesure d’invoquer un unique enchantement à la puissance inégalée. Alors, toute magie disparaitra du Monde Emergé durant une journée entière, permettant à la jeune demi-elfe de lutter contre le Tyran à armes égales … Sachant que l’avenir de milliers d’innocents, qui ne demandent qu’à vivre dans la paix et la sérénité, repose sur ses seules épaules, Nihal quitte donc le champ de bataille et part en quête des sanctuaires où se trouvent les pierres. Accompagnée de son écuyer Laïo et de son ami magicien Sennar, la jeune Consacrée est bien loin de se douter des épreuves qu’elle aura à affronter au cours de ce long voyage …
Une chose est sûre et certaine : cet ultime opus de la trilogie est indiscutablement mon préféré. Vraiment, quelle fin magistrale ! On sent que l’autrice est bien plus mature dans son écriture : sa plume est bien plus fluide, bien plus captivante également. Et en ce qui concerne l’intrigue, c’est la même chose : on est ici dans quelque chose de nettement mieux maitrisé ! Licia Troisi reprend le schéma désormais traditionnel de la quête d’une Elue, ultime survivante de son peuple, sur qui repose le destin de tout un monde … pour mieux le sublimer. Des livres de fantasy, j’en ai lu des centaines, mais rares sont les quêtes à m’avoir autant captivée : cheminer aux côtés de Nihal et de ses deux compagnons dans leur recherche des pierres a été un véritable régal. J‘ai tout particulièrement apprécié cette alternance entre la langueur du voyage et la tension des épreuves : l’autrice a vraiment su trouver un équilibre entre ces deux facettes de la quête, et elles se complètent à merveille. Au fil de leur périple, nous explorons toutes les Terres du Monde Emergé, nous découvrons toute la richesse de ce continent, mais aussi toute la souffrance engendrée par le règne du Tyran : cela exacerbe notre envie viscérale d’assister enfin à la confrontation finale, qui approche à grands pas !
J’apprécie également que l’histoire ait pris ce tournant bien plus profond : il ne s’agit plus seulement de luttes sanguinolentes sur le champ de bataille (bien que nous ayons encore le droit à quelques scènes de combats épiques), mais bien plus d’une lutte psychologique, philosophique et idéologique. Nihal cherche un sens à son existence, un sens à sa quête, elle se débat avec ce qu’elle pense être sa destinée implacable. Elle porte le fardeau d’être l’ultime représentante de son peuple : sa tâche est-elle de venger les siens ? Elle a parfois le sentiment qu’être la dernière demi-elfe lui ôte le droit de vivre pour elle-même. Comme si sa vie ne lui appartenait pas tout à fait … Et surtout, plus le temps passe, plus Nihal doute : ce monde mérite-t-il vraiment qu’on meurt pour lui ? la paix ne serait-elle qu’une vaste illusion et supercherie ? l’homme est-il par nature cruel et assoiffé de combats ? Elle se demande si cela vaut vraiment la peine de tout risquer … Ses interrogations ont beau être parfois répétitives, elles n’en restent pas moins profondément intéressantes, car elles posent des questions sur la nature humaine, sur la justice, sur la paix, sur la responsabilité, sur le bonheur également … A méditer !
Mais que les réfractaires aux questionnements métaphysiques ne s’inquiètent pas : ce roman nous offre aussi de l’action à n’en plus finir ! Les batailles deviennent de plus en plus fréquentes, de plus en plus violentes, de plus en plus désespérées : dans un camp comme dans l’autre, on sent que l’affrontement final approche. La tension monte, progressivement, insidieusement, chapitre après chapitre. Ido fait face au mystérieux chevalier rouge, et leurs combats m’ont donné des sueurs froides. Nihal et ses compagnons font face à de nombreuses embûches, et mon cœur s’est plus d’une fois emballé tant j’avais peur pour eux. On tremble d’effroi, parfois d’espoir également. Et puis, on pleure, aussi. Certains passages sont atrocement déchirants, je n’étais clairement pas prête pour cela, et j’ai cru que je ne m’en remettrais jamais. Car certaines pertes sont plus douloureuses que d’autres, car elles nous mettent face à la terrible réalité de la vie : ce sont bien souvent les plus innocents qui souffrent le plus … Et puis, croyez-moi ou pas, mais j’ai aussi soupiré, de soulagement mais aussi d’attendrissement : nos tourtereaux prennent enfin conscience des sentiments qu’ils éprouvent l’un pour l’autre, et c’est juste tellement mignon !
En bref, vous l’aurez bien compris, c’est un dernier tome de toute beauté que nous offre l’autrice avec cette fin de trilogie ! Si j’avais beaucoup aimé les deux premiers, qui avaient vraiment cette « fraicheur » qui me rappelle mes premiers pas dans le monde de la fantasy, j’ai tout simplement adoré ce troisième, bien mieux construit, bien mieux écrit. On sent approcher la bataille finale avec une impatience grandissante … ainsi qu’une inquiétude croissante, car même si on se doute que le Bien finira par triompher du Mal – codes du genre obligent –, on sent confusément que nos héros ne s’en sortiront pas indemnes … en espérant qu’ils s’en sortent tout cours. Ce tome, c’est clairement celui qui m’a fait ressentir le plus d’émotions, celui qui m’a le plus bouleversée : j’ai littéralement pleuré à certains passages, et d’autres étaient si chargés en tension que j’en oubliais de respirer ! C’est donc un tome grandiose qui donne envie de découvrir les trilogies suivantes … et qui me fait répéter ce que j’ai déjà dit dans mes chroniques précédentes : n’hésitez vraiment pas à vous plonger dans cette saga si vous appréciez les bons vieux récits de fantasy des familles !
http://lesmotsetaientlivres.blogspot.com/2020/11/chroniques-du-monde-emerge-tome-3-le.html
C'est ainsi que s'achève cette trilogie et j'avoue avoir fermé ce troisième tome avec un petit pincement au cœur. Je m'étais attachée aux personnages et les quitter si rapidement ne m'enchante guère.
Ce troisième tome est pour moi bien meilleure que ses prédécesseurs. L'histoire est un peu plus sombre, nous sommes plongé en pleine guerre et les aventures de Nihal sont des plus prenantes. On découvre enfin qui se cache derrière le masque du Tyran et j'avoue avoir été grandement surprise et ce jusqu'au bout. Certains passages ont également réussit à me mettre larme à l’œil.
Je reste un peu déçus de la fin, je m'attendais à ce que la trilogie se termine ainsi.
Au niveau des personnages, je reste une grande fan de Nihal, Sennar, Laïo (dont on en apprend un peu plus au fil des pages) et surtout Ido. En ce qui concerne les adolescents, on sent l'évolution et la maturité, ce qui est un véritable plaisir. On découvre les sentiments de certains personnages, leur histoire, etc. Et même ceux qu'on serait susceptible de ne pas aimer, on fini par les apprécier et les comprendre.
Cette trilogie n'est pas loin du coup de cœur et mérite amplement son titre de Best Seller. Je la conseille vivement à tous les amoureux de fantasy !
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