Si la symbolisation peut être définie de façon générale comme l'opération de
substitution par laquelle quelque chose va représenter quelque chose d'autre
pour quelqu'un, la découverte freudienne de l'inconscient a introduit l'idée
d'un travail et d'un processus de différenciation du sujet et de l'objet : d'où
l'idée de destins de la symbolisation qui sont ici relatifs aux destins de la
pulsion. Cette réflexion se déploie autour de différents cas cliniques allant
de la psychose à la névrose et montre la nécessité d'articuler les contenus
psychiques à leurs fonctions dans le travail intrapsychique et intersubjectif.
Cette aventure de la symbolisation emprunte ainsi différents chemins dans
l'histoire individuelle et s'inscrit dans celle de l'humanité où l'Homo sapiens
sapiens a cherché à surmonter sa détresse originaire par le jeu de la création
artistique. Philosophe, psychologue, psychanalyste, Alain Gibeault est membre
titulaire formateur de la Société Psychanalytique de Paris et Directeur du
Centre de Psychanalyse et de Psychothérapie Evelyne et Jean Kestemberg
(Association de Santé mentale de Paris 13e). Ancien Président de la Fédération
Européenne de Psychanalyse et ancien Secrétaire général de l'Association
Psychanalytique Internationale, il est Professeur honoraire de l'Université
d'État Lomonossov de Moscou. Auteur de nombreux travaux sur la symbolisation et
la psychose, il vient de publier, en collaboration avec Dana Birksted-Breen et
Sara Flanders, une anthologie de la psychanalyse française en anglais sous le
titre Reading French Psychoanalysis.
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