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LE PREMIER MANIFESTE QUI BRISE LES TABOUS D'UN LOISIR MEURTRIER ET MAL ENCADRÉ.
« Un jour, on est allé se promener la boule au ventre », « Un jour, une balle atraversé toute notre maison », « Un jour, mon amie s'est fait tuer par son ex-mari avec son arme de chasse », « Un jour, le silence, l'indifférence et la complicité de nos institutions »... De la banalisation de la peur ressentie en période de chasse à la dangerosité des armes en passant par le mépris des instances juridiques, le collectif « Un jour un chasseur » libère dans ce livre la parole des oubliés de la ruralité et dresse le portrait édifiant des violences physiques et psychologiques engendrées par la chasse. Le collectif revient sur toutes les solutions possibles pour mieux encadrer ce loisir - et non pas l'abolir - afin de sécuriser les campagnes et ses habitants.
Chasser tue (aussi) des humains, Collectif « Un jour un chasseur », Éditions Leduc, 2023
Mercredi 2 décembre 2020, en plein confinement, Calvignac, dans la vallée du Lot. 16h45. Alors que la nuit commence à tomber, un coup de feu retentit. Morgan Keane, qui coupait du bois dans son jardin, à moins de 100 mètres de sa maison, est abattu par un chasseur d’une balle en plein thorax.
Après ce drame, les amies de Morgan ont créé le collectif « Un jour un chasseur » qui relaie sur les réseaux sociaux les témoignages de violences et de comportements abusifs des chasseurs. Ce collectif est aussi à l’origine de la pétition « Morts, abus et violences liés à la chasse : plus jamais ça ! », saisie par le Sénat, et qui propose des mesures concrètes pour faire bouger la législation de la chasse.
Personnellement, habitant en zone rurale, j’ai déjà été confrontée à des comportements abusifs de la part des chasseurs : tirs à proximité des habitations, conduite dangereuses de 4X4 sur les petites routes les talkies ou les téléphones en main, chasseurs se déplaçant fusils prêts à tirer à proximité de promeneurs ou de cavaliers… À décharge j’ai aussi fréquenté des chasseurs respectueux. Mais je n’oublie jamais que, pour la chasse au gros gibier, on met de véritables armes de guerre, qui portent à plusieurs kilomètres entre les mains de personnes qui n’ont pas toutes les qualités requises pour s’en servir dans le calme et avec discernement.
Ce livre libère la parole de toutes celles et ceux qui, à des degrés divers, ont à se plaindre des pratiques de chasse. Il met en lumière les liens entre chasse, lobbys et politique.
Les autrices proposent aussi des mesures concrètes pour lutter contre les accidents de chasse : le dimanche et le mercredi sans chasse, une formation plus stricte et des règles de sécurité renforcées, un contrôle et un suivi des armes de chasse et des comportements à risque, des sanctions pénales à la hauteurs des délits commis, la reconnaissance par l’État des victimes de la chasse.
Les autrices de ce livre ont fourni un travail formidable. Leurs arguments sont solides, leurs chiffres étayés… Cet essai est une véritable thèse sur le sujet dont les ramifications sont édifiantes.
C’est bien écrit, dans une belle volonté didactique de vulgarisation.
Je ne peux que vous recommander cette lecture. Comment peut-on laisser perdurer une activité de loisir, à ce point, dangereuse ?
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