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Exposition coloniale de 1931, à Paris... Des dizaines de Kanak, présentés comme des « Anthropophages », sont la principale attraction du pavillon de la Nouvelle-Calédonie. Soudain le directeur de l'exposition décide de les échanger contre des crocodiles allemands...
Écrit pour le 150e anniversaire de l'abolition de l'esclavage, et maintenant adapté en bande dessinée, ce récit inspiré d'une histoire vraie montre les dérives d'un système colonial à son apogée.
Chronique précédemment publiée sur le blog sambabd.be
Si l’on ne sait pas vraiment de quoi parle cette BD, et encore plus si on le sait d’ailleurs, on peut être un peu dérouté par la couverture. En effet, on y voit deux hommes fuir des policiers (apparemment français) devant le temple d’Angkor Wat. Si vous avez fait le minimum, à savoir vous renseigner sur ce que vous allez lire, par exemple en jetant un œil sur les quelques lignes explicatives en quatrième de couv., vous vous demandez sûrement comment une histoire de Kanaks peut atterrir au Cambodge dans les années 30.
La réponse, finalement assez logique, se trouve à l’intérieur de cette BD au dessin certes parfois un peu figé mais au scénario basé sur une histoire vraie : la nôtre. Enfin... collectivement, je veux dire... Je n’étais, pour ma part, pas né en 1931, mais c’est bien le pays (et ses officiels : présidents du conseils, ministres, Armée ou même encore la police) qui figure sur mon passeport qui a organisé et profité de la Colonisation de territoires entiers à travers le monde et qui est bien responsable de situations aussi inhumaines et avilissantes que celles décrites dans cette BD vérité.
C’est l’histoire d’êtres humains qualifiés et traités de « sauvages » que l’on a forcé à venir s'exhiber en métropole à coups d'auto-caricatures, enfermés au zoo de Vincennes. Sans surprise, on s’aperçoit que ces femmes et ces hommes font preuve de beaucoup plus d’honneur et de dignité que leurs geôliers.
D’un point de vue technique, même si la BD se lit bien grâce à un enchaînement fluide des événements, le dessin et les couleurs ne sont pas ma tasse de thé. Mais bon, vous savez ce qu’on dit sur les égouts et les odeurs, hein ?
Si vous en avez l’occasion, lisez-là, rien que pour le témoignage qu’elle représente. Et faites-la lire, aux plus jeunes notamment. C’est important la mémoire, surtout la mémoire collective…
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