L'exposition « Il faut reconstruire l'Hacienda » prolonge le projet de Bruno Peinado sur la façade du mrac, faisant dialoguer l'intérieur et l'extérieur du musée (espace intime / espace public). L'espace intime est d'abord celui de l'artiste :
Originaire de Montpellier, Bruno Peinado côtoie très tôt des proches d'artistes de Supports / Surfaces et s'ouvre à une peinture en prise avec le monde et ses réalités socio- politiques. Son rapport au Sud, à la permanence de la couleur, aux dégradés de lumière, et ceux qu'il entretient avec la littérature, la musique, l'art et le cinéma sont également fondateurs de son travail L'espace public l'exposition est imaginé comme un paysage à reconstruire et propose un parallèle entre construction d'un espace commun et de soi. Bruno Peinado voit le mrac, ancienne maison vigneronne, comme une hacienda, motif issu d'un manifeste écrit dans les années 1950 par Ivan Chtcheglov - un appel situationniste qui sera entendu outre-Manche et donnera son nom à une boîte de nuit de Manchester. FAC 51 Haçienda est en effet un projet d'hétérotopie, porté par Factory records (label de Joy Division), qui fonde les bases de la scène house anglaise et devient le lieu de rencontre de musiciens, plasticiens et graphistes.
L'Hacienda symbolise un lieu de pensée et de partage, proposition hétérogène qui défie l'uniformisation de notre monde contemporain et permet de construire un nouvel espace social, politique et poétique. Poursuivant cette logique, Bruno Peinado a proposé une réplique de son dancefloor où, tous les dimanches de l'exposition, se sont succédés des propositions hétéroclites : DJs, conférences, lectures, performances... En parallèle, Bruno Peinado a exposé un ensemble de de formes modulaires inspirées d'un jeu de construction pour enfants, une frise de dessins qui court dans le musée ou encore des peintures.
Ce livre-manifeste constitue la mémoire de son hacienda et se fonde sur des photos, des anecdotes, autant de souvenirs utopiques d'un moment poétique et de collaborations éclectiques grâce auxquels l'artiste, par son geste, peut donner à penser la reconstruction d'un espace social et politique.
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