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Bâton de réglisse

Couverture du livre « Bâton de réglisse » de Valerian Macrabbit aux éditions Gope
  • Date de parution :
  • Editeur : Gope
  • EAN : 9791091328456
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Dans l'atmosphère feutrée d'une maison vietnamienne, quatre enfants font un jour une découverte macabre qui bouleverse leur équilibre familial et fait basculer leur quotidien dans l'horreur. Un lourd secret est sur le point d'être révélé, un secret qui, sous le masque de raffinement et... Voir plus

Dans l'atmosphère feutrée d'une maison vietnamienne, quatre enfants font un jour une découverte macabre qui bouleverse leur équilibre familial et fait basculer leur quotidien dans l'horreur. Un lourd secret est sur le point d'être révélé, un secret qui, sous le masque de raffinement et d'impassibilité des personnages, consume lentement chacun des membres de la famille Thi Lê.
Entre conte et thriller, ce roman librement inspiré d'Alice au pays des merveilles file les thèmes de la monstruosité et de la perte de l'innocence.
D'ascendance espagnole et vietnamienne, Valérian MacRabbit partage son temps entre les routes du monde et la Haute-Savoie, où il enseigne en lycée. Sa production littéraire comme musicale explore la question de la frontière entre l'Homme et le monstre, dans un style mêlant candeur et violence.
Bâton de Réglisse est son premier roman.
« La Mygale ricana et le son se répercuta contre les murs gris de la pièce. Minh se boucha les oreilles. "C'est parce que ta mère avait peur. Peur de voir la vérité en face. Mais elle l'a toujours su, au fond. Elle a toujours su qu'un jour, tu viendrais à moi, et que ce jour-là, petite Minh..." »

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Avis (1)

  • Encore une fois, j'ai pu découvrir ce titre grâce à la merveilleuse, la sublime, la magnifique, mon ananas adoré, Pauline de Pinupapple & Books (que ferait ma PAL sans toi, je me le demande). Et ça a donné lieu à un nouveau service de presse avec une maison d'édition qui m'était inconnue,...
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    Encore une fois, j'ai pu découvrir ce titre grâce à la merveilleuse, la sublime, la magnifique, mon ananas adoré, Pauline de Pinupapple & Books (que ferait ma PAL sans toi, je me le demande). Et ça a donné lieu à un nouveau service de presse avec une maison d'édition qui m'était inconnue, champagne ! Je remercie d'ailleurs chaleureusement Gope éditions de m'avoir accordé leur confiance avec entrain et bienveillance pour cet envoi, cela m'a fait grandement plaisir. Cette maison indépendante a pour mission de vous faire découvrir ou redécouvrir des états asiatiques tels que la Thaïlande, Hong Kong, le Cambodge ou encore l'Indonésie et la Malaisie. Cela ne pouvait que me plaire, d'autant plus que leur recherche d'une symbiose entre culture orientale et occidentale afin d'étendre les diverses connaissances et expériences de vie des auteurs de tous types d'ouvrages chez eux aux lecteurs fait également partie de leur vocation. L'atmosphère qui se dégage d'une telle imprégnation et ce que je pouvais en apprendre, ce concept m'a vraiment séduite et j'étais donc prête à m'embarquer dans cet Alice au pays des merveilles horrifique à la sauce vietnamienne. Évasion garantie dans un monde très sombre, glauque.
    Notamment dans une maison où vous aurez constamment l'impression d'étouffer. Evasion donc dans les odeurs de la cuisine traditionnelle du nuoc mam, qui fait la renommée de l'entreprise familiale des Thi Lê, dans leur culture profonde, mais enfermement physique et surtout psychologique. Ce roman m'a tenu en haleine jusqu'à la dernière page, il m'a perturbée, envoûtée, m'a fait hérisser les poils d'effroi aussi. En clair, il ne m'a pas laissée indemne. Et, pour un premier roman, j'applaudis cette confusion parfaitement maîtrisée dans laquelle Valérian MacRabbit laisse le lecteur sur le paillasson de son livre (ou plutôt de la chambre d'hôpital). Aussi la description parfaite du macabre et de l'inimaginable, l'oscillation entre le thriller haletant et le conte qui prend des allures d'épouvante, est saisissante.
    Cette hybridité nous déroute mais le mariage est réussi jusqu'à la dernière ligne. On suit donc l'histoire de la famille Thi Lê, qui semble bien sous tous les rapports et à envier si l'on admire depuis suffisamment longtemps leur maison proprette d'apparence. Mais, mais, mais... C'était sans oublier le sous-sol qui se cache au bout du jardin, symbole d'innocence et de parenthèses, de bulles de bonheur familial trop court. Et son cinquième niveau interdit d'accès, jusqu'à ce que... Un événement va bouleverser le calme apparent du quotidien des Thi Lê et mener à une explosion des tensions sous-jacentes...
    Et cela de manière effroyable. Ames sensibles s'abstenir. Pas étonnant que Franceline, la cadette de la fratrie, est enfoui ce traumatisme au plus profond d'elle-même... A tel point qu'elle l'a purement obstrué. Cependant, sa vie en tant d'adulte est loin d'être épanouissante et libératrice, tant les réminiscences de l'enfance la hantent encore et sont comme un terrier sans fin dans lequel elle s'engouffre, dans les méandres de son âme et de son esprit de petite fille franco-vietnamienne tourmenté. le roman va ainsi faire des bons habiles dans le passé, un va-et-vient constant avec le présent, grâce à une voix digne du susurrement pernicieux du Cheshire Cat.
    Elle va inciter Franceline à se rappeler du moindre détail de sa jeunesse emprisonnée dans une maison qui pue la friture de poisson, sur une île fictive au large de la Bretagne. Sinon, si vous connaissez Askalie, faites moi signe hein... Cette petite île qui possède tous les vices à chaque coin de rue représente l'isolement des quatre enfants d'un monde déjà injuste, moche, discriminant, et la cruauté des jeunes de leur âge ou leur stupidité, leur perversité en rajoute une couche et les enferme dans leur malheur. Un conseil : ne faites SURTOUT pas comme moi. Ou alors si, justement. J'ai lu Un fils parfait juste avant et je me suis rendue compte que les deux traitaient des mêmes thèmes.
    Je vous mets le warning : si Mathieu Ménégaux encre le viol incestueux dans un univers réaliste et judiciaire, Valérian MacRabbit, quant à lui, va utiliser des détours oniriques, des métaphores effrayantes, et in fine, c'est lui qui va nous offrir un viol d'une abomination visuelle et sensorielle insoutenable. L'un s'intéresse à la victime bafouée dans ses droits, l'autre au crime digne des pires cauchemars de l'inconscient et aux séquelles que cela laisse à une famille d'ores et déjà brisée, morcelée, à l'environnement malsain et suffocant. En tout cas, les deux ont réussi à chambouler mes sentiments vis-à-vis de la nature humaine, et pour MacRabbit, une nuance s'ajoute avec un bouleversement de mon imaginaire et de la notion de "monstre". Je ne verrais plus jamais les créatures du pays des merveilles de la même façon.

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