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De la course à l'écriture, il n'y a qu'une foulée que Murakami nomme la vitalité. Pour s'astreindre à une discipline d'écrivain, l'auteur a vendu son club de jazz, arrêté de fumer, commencé à courir, inlassablement, tous les jours. Journal, essai, éloge de la course à pied, au fil de confidences inédites, Murakami nous livre une méditation lumineuse sur la vie.
Un traité de sagesse à la japonaise, et c'est aussi la source cachée de l'oeuvre de Murakami, l'homme aux semelles de vent qui dévore les mots et le bitume avec la même fringale.
André Clavel, L'Express Traduit du japonais par Hélène Morita
Avec “Autoportrait de l'auteur en coureur de fond”, je découvre Murakami, un auteur culte au Japon et pas seulement, puisqu’il a été traduit dans une trentaine de langues.
Je me dois d'être honnête.
Cet essai autobiographique risque d'ennuyer plus d'un lecteur. Le livre s'adresse vraiment aux coureurs qui ont ce besoin personnel d'aller au-delà de soi. Pendant des années, j'ai couru à raison de cinq à six fois par semaines entre cinq et dix kilomètres, parfois beaucoup plus, en fonction de l'heure à laquelle je devais me rendre à mon travail. Ça a toujours été une véritable passion, une introspection personnelle qui me permettait d'aller toujours plus loin. Le plaisir du dépassement de soi, en participant même à quelques marathons.
Murakami, l'explique très bien. Il nous parle de ses sensations ressenties hiver comme été, tout au long de l'année. À aucun moment, il ne conseille, ou incite le lecteur à courir. La course à pied est un chemin très personnel. J'ai passé des heures et des heures, seul, tantôt sous le soleil, parfois sous la pluie. C'est un choix. Un geste si simple, à la portée de tous !
Chaussures de course aux pieds, ma musique dans les oreilles et c'était parti !
Je n'avais jamais vraiment fait attention à la démarche philosophique que la course à pied impliquait… C'était naturel pour moi, et ce, depuis très jeune. Ce sport en “solitaire” me convenait très bien. Grâce à Haruki Murakami, maintenant, je sais pourquoi. Je comprends aussi qu'elles ont été les conséquences pour ma vie professionnelle et personnelle.
Durant les courses à pieds, le seul adversaire que l’on doit vaincre, c’est soi. La course est pénible physiquement et parfois même moralement, mais c’est précisément la souffrance que nous cherchons à dépasser qui nous confère le sentiment d’être véritablement heureux, véritablement vivants.
Puis l'auteur révèle finalement les liens qui existent entre l'écriture et le sport, particulièrement les sports solitaires. Ce que Murakami a vécu, il parvient à nous le faire partager à travers des mots simples et des anecdotes d'une grande justesse. Finalement, ce récit dépasse de très loin le cadre qu'il s'était imparti. Il y a dans ce livre une philosophie de la vie fondée sur l'effort, la volonté, la persévérance, débouchant sur l'immensité du possible humain…
Un très grand Merci à Chris Loseus pour cette très belle idée de lecture, qui a encore ouvert quelques brèches supplémentaires dans mon esprit, et m'a donné envie de découvrir ce “nouvel” auteur.
De l'auteur, j'avais adoré Kafka sur le rivage, un peu moins 1Q84.
Pratiquant moi-même la course à pieds, très modestement, j'ai longtemps tourné autour de ce texte.
J'ai découvert un homme qui court 1 marathon par an et 1 triathlon 6 mois après.
J'ai été étonné qu'il parle peu des douleurs physiques.
Mais j'ai aimé lire combien ses courses lui étaient indispensables pour pouvoir écrire de si beaux livres.
J'ai été étonné de découvrir qu'il s'était lassé dans l'écriture sur un coup de tête.
Une belle citation : Pain is inevitable. Suffering is optional.
Je n'ai encore lu aucun roman de Murakami. Il fait partie de ces auteurs dont je remets toujours la découverte à plus tard, sans trop savoir pourquoi. Ce titre me faisait de l’œil depuis un bon bout de temps quand il a miraculeusement atterri sous l'arbre de Noël. Je ne sais pas si je me déciderai bientôt à plonger dans les romans du monsieur (dont on vient d'ailleurs de rééditer les tous premiers jusque-là introuvables), mais j'ai l'impression qu'à travers ce récit nous avons fait connaissance et que cette lecture m'a autant appris sur lui qu'elle m'a éclairée sur moi.
Dis-moi comment tu cours, je te dirai qui tu es... Ce pourrait être le sous-titre de ce livre qui occupera désormais une place de choix dans ma bibliothèque. Plus qu'un récit, c'est une formidable méditation sur la vie grâce aux talents d'observateur et de conteur de Murakami, servie par une plume trempée dans la sagesse. Où l'on apprend notamment comment il est soudain devenu écrivain opérant un changement de vie à 180°, comment le besoin d'une activité physique l'a conduit à courir avant que cet exercice ne lui devienne indispensable au quotidien. Le parallèle entre la discipline de l'écrivain et celle du coureur de fond semble évident lorsqu'il décrit l'investissement nécessaire pour atteindre les objectifs chaque jour réévalués. De cette discipline émergent l'énergie et la vitalité indispensables à l'accomplissement de ses projets.
Se connaître, se fixer des objectifs, s'entraîner, être prêt le jour J... Il faut dire que Murakami a autant d'ambition pour cette activité physique que pour sa production intellectuelle. Des dizaines de kilomètres avalés chaque jour, un marathon par an avant de passer au triathlon. Une alimentation et un mode de vie pensés pour la performance... Une véritable ascèse.
Mais il nous dit aussi l'osmose avec la nature pendant la course, cette activité qui permet à chaque pratiquant d'avoir une meilleure conscience des saisons, des végétaux et des animaux. L'esprit plus libre d'observer et de penser. Les sacrifices, les réussites et les échecs, comme une métaphore de la vie dans ce qu'elle a de plus banal.
A travers l'observation du coureur de fond, c'est aussi le constat implacable du corps qui change. Des performances qui un beau jour stagnent avant de régresser. Et cette volonté de combattre sans faiblir les effets du temps. Sans jamais oublier le parallèle entre les performances physiques et intellectuelles.
Dis-moi comment tu cours, je te dirai comment tu écris... A travers ce captivant récit, Murakami se livre en tant qu'homme, écrivain et coureur de fond, révélant des traits de caractère et une façon d'appréhender la vie. Et mine de rien, il permet au lecteur de questionner la sienne à l'aune de quelques sages principes. Ce qui n'est jamais vain.
J'ai beaucoup aimé ce livre qui nous offre un point de vue singulier et intime sur l'approche du sport. L'auteur nous y raconte sa vie, ses débuts, son goût pour la course à pied. Il n'est pas à la recherche d'une performance mais plutôt d'un moyen de conserver la santé et la condition physique lui permettant de poursuivre son métier d'écrivain. J'ai aimé ce parallèle entre la discipline qu'exige le sport et celle qui est indispensable pour parvenir à écrire. Son rythme de vie est adapté à cette discipline. Un très bel ouvrage qui m'a d'autant plus emballé que je pratique moi aussi ce sport et suis contraint de m'adapter aux exigences qu'implique la préparation d'un marathon (ou de plusieurs...)
Un livre dans lequel je me suis beaucoup retrouvé. Murakami fait une auto-analyse simple mais profonde dans une langue précise. A lire.
Dans Autoportrait de l’auteur en coureur de fond, Murakami se raconte à travers sa pratique de la course de fond.
Il se lance dans cette activité à la petite trentaine, au moment où il décide de devenir écrivain professionnel de roman. Débuts tardifs pour un romancier, précoces pour un coureur de fond.
Et c’est éclairant. Murakami écrit de longs romans, à la composition très finement ciselée, à la langue parfaitement travaillée, où plane une atmosphère de détachement serein. C’est un travail de longue haleine, un travail de fond, sans nul doute.
Dans le récit de son effort constant, de ses succès, de ses échecs, dans la minutie avec laquelle il note les distances parcourue et la régularité de sa pratique, on retrouve la finesse et la régularité qui caractérisent son style.
Et l’émotion, aussi, toute petite, à peine perceptible, mais bien présente.
Pas une biographie, pas des mémoires, mais un portrait, une photographie prise sous un angle particulier, parfaitement bien réussi. Le texte, accès sur des moments particuliers de l’entraînement de Murakami où sur des anecdotes autour des courses auxquelles il a participé est fluide. Ca se lit bien. S’il y avait une micro-réserve à formuler, ce serait plutôt une mise en garde : l’un des intérêts du texte réside dans ce qu’il a d’éclairant sur la personnalité du coureur-auteur Murakami, et sur l’autre travail d’endurance qu’il mène, l’écriture de roman. Mieux vaut lire le marathonien après avoir découvert le romancier !
Moi qui ne suis pas sportive pour un sou j'ai brusquement envie de chausser des baskets et de m'élancer !
Un thème surprenant associé à l'écriture mais le rythme y est et m'emporte .
En tant qu'amateur de course à pied, le sujet me parle et j'ai beaucoup apprécié cet essai. le paallèle que fait murakami entre la pratique régulière de la course à pied et l'exercice de l'écriture est intéressant.
Je ne sais pas si cela donnera envie de courir à ceux qui n'aiment pas cela.
Mais au travers de ce livre, Murakami démystifie l'écrivain génial et montre que l'écriture est avant tout un travail quotidien, tout comme l'est le rituel de l'entraînement et la pratique de la course à pied.
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