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Quand on parle à un profane de recherches et de découvertes anatomiques, il ne comprend pas, car l'anatomie est considérée comme une science des morts donc connue depuis longtemps sans phénomènes nouveaux. Cet ouvrage sur l'anatomie du rachis avec ses nouveaux concepts est la preuve éclatante de cette erreur commune. Le fait d'étudier l'anatomie dynamique du sujet vivant et d'utiliser des moyens techniques performants les plus récents permet d'ouvrir de nouvelles perspectives pour élucider la pathologie du rachis et perfectionner sa chirurgie !
L'anatomie comparée du rachis à travers la chaîne des vertébrés illustre l'évolution darwinienne de la colonne vertébrale pour finalement s'adapter à la marche bipède. L'embryologie qui est une répétition de la phylogenèse montre cette adaptation. L'étude de la station debout a permis d'identifier des paramètres, dont «l'incidence pelvienne», qui permet de quantifier l'inclinaison pelvienne par rapport à la courbure lombaire. Ainsi, à partir de ces paramètres, il a pu être individualisé quatre types «d'équilibre vertébral». Il est apparu qu'une «réserve d'extension des hanches» doit être prise en compte dans la stratégie opératoire des déséquilibres sagittaux.
L'étude 3D des mouvements vertébraux grâce au «système EOS» a permis de définir une «chaîne d'équilibre» et «un cône d'économie». Pour simplifier leur concept de «chaîne articulaire de l'équilibre», les auteurs ont inclus le crâne et le pelvis dans la colonne vertébrale sous les termes de vertèbres céphalique et pelvienne. Ceci peut paraître logique et simplificateur, mais je doute que les anatomistes acquiescent. Les connaissances histologiques et chimiques nouvelles sur le disque intervertébral enrichissent le chapitre sur cet élément. Les articulations vertébrales postérieures présentent des caractères généraux spécifiques aux vertèbres cervicales, dorsales et lombaires qui permettent d'expliquer leur dynamique et leur rôle dans l'équilibre rachidien ; des variations d'orientation des facettes sont fréquentes. L'étude des ligaments et des muscles rachidiens permet d'élargir nos conceptions sur leur structure et leur dynamique. Dans les muscles sont isolés les «sarcomères» et les fascicules dont l'orientation angulaire règle leur puissance. Le modèle de tenségrité aide à la compréhension du système musculosquelettique. Il faut souligner l'originalité du chapitre sur les aponévroses et les fascias si peu étudiés dans les ouvrages classiques. Le chapitre sur le canal vertébral permet, en autres intérêts, de découvrir les descriptions du «récessus latéral» et du «canal transversaire». La moelle épinière fait l'objet d'une revue exhaustive de nos connaissances actuelles. Les nerfs spinaux et les méninges viennent avec bonheur terminer cette anatomie rachidienne !
Il est évident que cet ouvrage mérite d'être recommandé à tous ceux qui s'intéressent à la colonne vertébrale : qu'ils soient kinésithérapeutes, rééducateurs, rhumatologues et chirurgiens vertébraux. Nos félicitations à tous les auteurs ayant participé à sa réalisation !
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