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Qui est Robert Ménard ? Comment expliquer le parcours et le combat de cet élu atypique ?
Devenu maire de Béziers avec le soutien du Front National, en avril 2014, l'homme ne fait pas secret de son passé de militant gauchiste dans les années 70 pas plus qu'il ne juge ses positions présentes, centrées sur l'identité, en contradiction avec la cause humanitaire qu'il a défendue pendant plus de vingt ans à la tête de de Reporters sans frontières. Tout au contraire, il déclare : « Défendre la liberté d'expression au Baloutchistan ou au Cabinda, pour certains c'est exotique et ça ne coûte rien. Dans leur immense majorité, les mêmes refusent de la défendre en France et, pire, presque tous sont favorables à des lois liberticides au prétexte que tel ou tel sujet n'est pas une opinion mais un délit. » Pied-Noir, né à Oran en 1953, Robert Ménard doit quitter avec toute sa famille l'Algérie à l'issue d'une guerre de huit années. Il n'a que neuf ans. Il en garde pour toujours la trace d'un combat opposant des communautés : « Ce n'était pas un combat idéologique. C'était un combat d'instinct. Un combat vital, de rue, de quartier. C'était aussi simple que cela. Un combat communautaire car la nation les avait abandonnés. » Où se situe alors Robert Ménard idéologiquement ? Peut-on le classer à droite, à gauche, au centre, aux antipodes ?
Quelle conclusion a-t-il tirée d'une histoire politique française qui a vu les mandats présidentiels se succéder avec cette particularité que, à ses yeux, chacun était pire que le précédent ?
D'un regard aiguisé, Robert Ménard dresse un constat ravageur de la mondialisation soutenue par l'Europe de Bruxelles : immigration de masse, repli communautariste, délocalisation des entreprises, pression fiscale démesurée, pauvreté galopante, etc. Homme d'action, Robert Ménard traite d'ores et déjà tous ces problèmes au niveau local. Mais pourquoi ce que la gauche appelle le « laboratoire de Béziers » suscite-t-il tant de critiques ? A cause peut-être d'une indépendance qui ne reflète pas la ligne de conduite dictée aux maires de France par un jacobinisme aveugle ? Ou bien à cause de sa manière originale d'appliquer les valeurs républicaines, loin de l'idéologie, mais, au contraire, en remettant du sens concret derrière les mots d'égalité, de liberté, de fraternité.
Encore faudrait-il que l'Etat prête aux élus des moyens en pleine adéquation avec les objectifs poursuivis. A chaque sujet brûlant - la sécurité, l'école, le logement social, l'immigration, l'islam, la culture et bien sûr la mondialisation - Robert Ménard répond, exemple concret à l'appui, et nous pouvons juger sur pièces de la pertinence de ses solutions. Question : ces leçons politiques qui résultent de l'exercice d'un mandat municipal, peut-on les reproduire à l'échelle nationale ? Bref, le modèle biterrois fera-t-il recette ?
Journaliste et homme politique français, Robert Ménard est le co-fondateur de Boulevard Voltaire et de Reporters sans frontières dont il a été le Secrétaire Général de 1985 à 2008. Il est notamment l'auteur de La Censure des bien-pensants (avec Emmanuelle Duverger), chez Albin Michel, 2003.
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