Emeline et Aude ont découvert "Dans la chaleur de l’été" de Vanessa Lafaye (Belfond)
Emeline et Aude ont découvert "Dans la chaleur de l’été" de Vanessa Lafaye (Belfond)
Vous aviez envie de les lire, pas encore eu le temps ? Allez, c'est le moment...
« Dans la chaleur de l’été » est le Premier roman de Vanessa Lafaye. Il s’inspire de faits réels.
En Floride, dans un contexte de fortes tensions raciales où la ségrégation et le racisme sont très présents, les noirs sont des cibles faciles et la justice semble à 2 vitesses.
Henry Roberts, un noir qui fait partie des vétérans, est retourné à Heron Key sa ville natale pour participer à un projet de travaux publics. Logé dans des conditions insalubres, il se bat pour améliorer les conditions de vie des vétérans.
Il tente de retrouver Missy Douglas, qu’il a quitté 18 ans auparavant et qui semble toujours l’attendre.
En 1935 lors de la fête du 4 juillet une femme blanche se fait agresser violement, il faut trouver un coupable et Henry est une cible toute trouvée.
S’ensuit un terrible ouragan.
Henry, va-t-il pouvoir être à nouveau près de Missy et des siens ? Va-t-il pouvoir enfin se poser ? « Marcher, il lui semblait que depuis des années et des années il ne faisait quasiment rien d’autre…toujours pour fuir quelque chose, jamais pour aller vers quelque chose » (P70)
Dans la première partie Vanessa Lafaye prend le temps de décrire les différents personnages, le contexte, le décor est bien planté. Le roman met un peu de temps à s’installer.
Le rythme du roman rappelle la nonchalance des gens du Sud.
Dans la deuxième partie, on se laisse entraîner, le rythme change pour se modeler à celui de l’ouragan et nous happe.
Un roman à découvrir qui pose le problème de la ségrégation dans le sud des états unis et permet de prendre conscience des difficultés de la réintégration des soldats en temps de paix avec en toile de fond une histoire d’amour.
Missy n'a jamais oubliée Henry, parti combattre en France pendant la première guerre mondiale. Il est enfin de retour à Heron Key mais se souviendra-t-il encore d'elle plus de dix-huit ans après ?
Ce roman résonne comme un coup de tonnerre et ravage tout sur son passage. On est pris au piège par la force des éléments, la puissance des sentiments, les affects et les meurtrissures profondément ancrées. L'écriture est passionnée, tumultueuse. Les personnages nous touchent à vif, imbibés de leurs malheurs et luttant pour leur survie au beau milieu de ce cataclysme ambiant. La guerre transforme les êtres et le retour à la vie, à la réalité ne se fait pas sans ses silences, ses doutes et ses inévitables incompréhensions.
Le récit foisonne de secrets douloureux, de méchantes rumeurs. On est happé par cette histoire, malmené. Il y a beaucoup de souffrance, de la laideur mais aussi beaucoup de courage et d'espoir. On est ému et étreint par la force et la conviction des choix. Au coeur de l'action, de cette tempête dévastatrice, on recherche la vérité, on celle les destins.
"Les risques ne comptaient plus désormais. Seuls les choix importaient. Et des choix, il n'y en avait qu'un."
C'est un combat puissant, indéfectible et ô combien humain mené pour la vie. Un livre passionnant, dans lequel on puise au fond des coeurs, des consciences dans ce qu'elles ont de plus bruts et insondables.
Vous devriez comme moi, être éprouvé, bouleversé. A découvrir, absolument !
Avec « Dans la chaleur de l’été », Vanessa Lafaye nous entraine en Floride pendant les années trente. Elle utilise en trame de son roman deux composantes essentielles de la vie à l’époque, la ségrégation raciale et les lois iniques qui cantonnent les Noirs dans leur condition d’avant la sécession, et les ouragans terribles qui sévissent régulièrement dans cette zone des USA.
Les hommes, célébrés par tous lorsqu’il sont partis en 1917 faire la guerre en France, sont rejetés par les population et le pouvoir en place, pas de travail, pas d’indemnisation, pas de pension, ils survivent en marge de la société et parcourent le pays à la recherche d’un travail. Mais ce sont les années de la grande dépression, il y a tellement peu de travail. Les vétérans ont trouvé un emploi sur le chantier d’un pont, sur les Keys, au sud de Miami, en Floride. Un de leurs chef n’est autre que Henri Roberts, un jeune noir du pays, parti fier et conquérant, la fleur au fusil comme tant d’autres, et qui depuis son retour en ville n’a jamais revu sa famille.
C’est le 4 juillet, et à Heron Key comme partout dans le pays, les habitants vont célébrer la fête nationale lors d’un grand barbecue sur la plage, clôturé comme chaque année par un feu d’artifice. Mais chacun restera de son côté, car une barrière invisible sépare les blancs et les noirs. Si tous célèbrent la fête nationale, l’unité raciale est impossible. Les différents protagonistes vont converger sur la plage, familles de blancs aisés, celles des Noirs pour partie à leur service, et les vétérans, crains et rejetés par tous. Ces derniers sont cantonnés dans les baraquements du chantier, mais ce soir ils vont se mêler à la population locale. Bières et alcool coulent, chacun pressent le drame, les esprits s’échauffent, les ressentiments, les haines raciales et les tensions exacerbées vont aboutir à une bagarre générale, puis à l’agression d’une femme blanche. Chercher le coupable devrait être facile dans cet univers où les noirs sont lynchés pour moins que ça. Le shérif mène son enquête dans cette situation où la tension est palpable, où les esprits échauffés sont prêts à en découdre, et alors que l’un des plus puissants ouragans menace d’atteindre l’ile.
On se laisse emporter par l’enquête autour de l’agression, mais aussi par la romance dans les relations entre Henry et Missy, par la force des sentiments, les douleurs et les luttes, et par les difficultés qu’ont blancs et noirs à vivre ensemble. On est submergé par la force des éléments, par cet ouragan qui détruit tout sur son passage et ne laisse qu’un spectacle de mort et de désolation. On découvre le retour difficile des vétérans, rejetés dans tout le pays, spoliés de leurs droits, ils ont vécu le pire et sont attirés par la possibilité d’un emploi stable, eux qui ont toutes les difficultés à se réadapter à une vie « normale ». On est affligés par l’indigence, l’incompétence et la nonchalance des autorités. Voilà un premier roman très prometteur. Etayé par des éléments historiques qui permettent de mieux appréhender, ne même temps qu’une période de l’Histoire méconnue, quelle pouvait être la difficulté de vivre ensemble à une époque où les lois raciales iniques étaient encore approuvées par tous.
Voici le livre qui pourrait bien vous accompagner sur la plage cet été : un mélange entre roman historique et roman policier où la tension monte au fil des pages jusqu'au dénouement final !
Vanessa Lafaye décrit une époque terrible et célèbre celle de la ségrégation raciale, celle où les Noirs n'étaient pas considérés comme des êtres égaux voire humains, celle du racisme ancré dans l'âme américaine... Il faut bien savoir qu'il y a des zones d'ombre et de honte dans l'histoire de chaque pays, pour les Etats-Unis il y en a principalement deux : d'une part le rejet du peuple "noir" qui est pris en considération de nos jours via la littérature, le cinéma et même la politique et d'autre part le massacre de la population amérindienne qui n'a jamais vraiment été reconnu... L'auteure ici nous raconte donc la première zone d'ombre mais elle va plus loin...
Ce roman est l'histoire du racisme mais aussi celle du plus violent ouragan qui ait frappé la Floride, c'est une catastrophe naturelle malheureusement très régulière aux Etats-Unis et elle est d'autant plus dramatique que la reconstruction derrière n'est jamais vraiment terminée. J'ai trouvé l'écriture de la romancière vraiment puissante dans ses descriptions autant des personnalités que de leur environnement. C'est une thématique pourtant assez classique de nos jours mais elle a réussi à mettre sa propre touche à l'ensemble.
Même si parfois l'histoire emprunte des chemins déjà battus et que l'on peut s'attendre à la suite des péripéties, il n'en reste pas moins que l'on ait touché par le sort des protagonistes, par ces destins brisés sur le flot de l'Histoire et des mœurs sociales. J'aime lorsque les récits personnels se mélangent aux faits historiques, cela donne une belle mise en perspective !
En définitive, j'ai beaucoup aimé cette lecture qui si elle n'est pas forcément très originale elle est très forte en émotion !
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