Le Club des Explorateurs permet chaque semaine à deux lecteurs de lire un même titre que nous avons sélectionné pour eux et de confronter ainsi leur point de vue.
Cette semaine, Emeline et Aude, nos deux Exploratrices, ont découvert Dans la chaleur de l’été de Vanessa Lafaye (Belfond)
L’avis de Emeline :
« Dans la chaleur de l’été » est le Premier roman de Vanessa Lafaye. Il s’inspire de faits réels.
En Floride, dans un contexte de fortes tensions raciales où la ségrégation et le racisme sont très présents, les noirs sont des cibles faciles et la justice semble à 2 vitesses.
Henry Roberts, un noir qui fait partie des vétérans, est retourné à Heron Key sa ville natale pour participer à un projet de travaux publics. Logé dans des conditions insalubres, il se bat pour améliorer les conditions de vie des vétérans.
Il tente de retrouver Missy Douglas, qu’il a quitté 18 ans auparavant et qui semble toujours l’attendre.
En 1935 lors de la fête du 4 juillet une femme blanche se fait agresser violement, il faut trouver un coupable et Henry est une cible toute trouvée.
S’ensuit un terrible ouragan.
Henry, va-t-il pouvoir être à nouveau près de Missy et des siens ? Va-t-il pouvoir enfin se poser ? « Marcher, il lui semblait que depuis des années et des années il ne faisait quasiment rien d’autre…toujours pour fuir quelque chose, jamais pour aller vers quelque chose » (P70)
Dans la première partie Vanessa Lafaye prend le temps de décrire les différents personnages, le contexte, le décor est bien planté. Le roman met un peu de temps à s’installer.
Le rythme du roman rappelle la nonchalance des gens du Sud.
Dans la deuxième partie, on se laisse entraîner, le rythme change pour se modeler à celui de l’ouragan et nous happe.
Un roman à découvrir qui pose le problème de la ségrégation dans le sud des états unis et permet de prendre conscience des difficultés de la réintégration des soldats en temps de paix avec en toile de fond une histoire d’amour.
L’avis de Aude :
L'auteure nous plonge dans l'histoire de deux communautés cohabitant en Floride à Heron Key : les autochtones surnommés "conchs" et les vétérans de la première guerre mondiale. En toile de fond, une histoire d'amour, Missy attendant le retour d'Europe d'Henry depuis 1917. Ces soldats reviennent totalement traumatisés par la guerre des tranchées et se retrouvent sans rien et mis à l'écart de la ville sur des chantiers insalubres. Un 4 juillet, tout va basculer...
Au début, devant l'épaisseur du roman et en lisant la 4ème de couverture, j'ai pris peur et effectivement, je me suis ennuyée le temps que l'auteure pose le décor. Mais rapidement, je me suis laissée happer par l'univers librement inspiré de faits réels que je découvrais, le lynchage de Claude Neal à Greenwood.
Un beau roman qui reprend certains grands moments de l'histoire américaine au travers de la description de la fête de l'indépendance du 4 juillet dans une petite ville en bord de mer, qui montre la ségrégation persistante entre blancs et noirs au début du XXème siècle dans le contexte de la grande dépression des années 30... Et ces hommes qui se sont battus sur le front, revenus blessés psychologiquement et/ou physiquement qu'on dénigre par peur de ce qu'ils sont devenus. Comment vont-ils faire front ces familles, hommes, femmes et enfants, qu'ils soient blancs, noirs ou vétérans, aux événements climatiques qui s'annoncent sous la forme d'une simple tempête qui va dégénérer ?
Un roman à lire dans la chaleur de l'été avec des personnages très attachants, blessés par la vie mais toujours empreints d'envies...
merci de m(avoir invité à lire ce roman qui est une douce romance pendant n moment historique que je connaissais pas