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Roman faisant partie de la sélection 2024 du Prix du Meilleur Roman.
Un roman singulier qui "caricature" volontiers notre vingt-et-unième siècle, ses protagonistes et ses usages.
Un roman qui use du langage des réseaux sociaux, de ses attitudes : jugements, étiquettes, lieux communs semblent le reflet d'un monde superficiel.
Je n'étais pas en phase avec le personnage pincipal, DJ renommé, star d'Ibiza. Personnage assez imbuvable, à l'attitude souvent horripilante. Il est le narrateur, donne le ton et, de ce fait, le roman a pu parfois m'énerver, m'enquiquiner ; il a aussi mené la lectrice que je suis par le bout du nez. Il m'est arrivé, certaines nuits de lire deux ou trois chapitres d'affilée parce que l'envie de savoir, de découvrir , d'avancer dans le récit était très présente.
L'auteur semble avoir bien capté notre époque et ses travers et met en scène des personnages assez "clichés", pétris de contradictions entre ce qu'ils expriment, leur manière de vivre et leurs aspirations.
Pourrait-on étiqueter cet écrit "roman de moeurs" ?
L'analyse reste assez superficielle ; l'auteur décrit certaines catégories d'acteurs souvent avec dérision, parfois en reprenant, les étiquettes, les préjugés véhiculés par " la volaille qui fait l'opinion."
On y rencontre des bobos écolos, vivant leur retour à la terre ; de vrais ruraux qui cherchent à s'adpater aux mutations de leur environnement; des parisiens, des vacanciers néerlandophones.
Beaucoup de personnages de ce livre semblent en perte de repères, en quête d'un nouvel équilibre dans un monde dont ils ont perdu les clefs.
Et c'est en cela que ce roman m'a touchée, car il est assurément de notre époque et ses acteurs cherchent leur Nord, leur boussole. Ne sommes-nous pas tous proies de quelques sirènes dont nous cherchons à nous dépêtrer ?
Juan a des troubles de l'audition, des acouphènes insupportables qui stoppent sa carrière de DJ. Méga connu, il a écumé la terre entière pour faire entendre sa musique et planer pendant 20 ans dans un monde superficiel et artificiel. La redescente est compliquée mais obligatoire pour sa survie. Il s'exile alors dans le Sud de l'Ardèche dans la maison de Julian, un pote qui, en échange, prend son appart à Paris.
Juan revient sur ses années de jet setteur-clubber et nous partage son expérience tout en essayant de se poser dans ce monde rural pour réfléchir à son avenir (écrivain ?).
Tout en avançant dans cette nouvelle vie, nous assistons au changement interne de Juan, en détox aussi de son passé, c'est l'heure du bilan et il regrette souvent cet amour de jeunesse, Ana avec qu'il est toujours en contact et qui va devenir mère.
Il lui arrive encore de faire des conneries mais il se rend vite compte que le monde qu'il a connu n'était qu'une façade qui ne le rendra plus heureux. Les vrais gens sont là autour de lui, à se battre pour préserver un patrimoine, un village, une agriculture raisonnée, contre les lobbyings industriels, pour une forme de vie tournée vers la protection de l'environnement. Ils ont des valeurs et sont accueillants.
Juan fait petit à petit parti de ce nouveau monde et, un jour d'été, il finit par accueillir Ana, épuisée depuis qu'elle élève seule sa petite Sasha. Ces moments sont doux et tendres.
Voilà c'est l'histoire d'un mec qui a basculé du côté de l'argent facile, des fêtes à excès, qui au lieu de mettre des bouchons d'oreille s'est laissé envouter par les sirènes de la musique électronique, se rendant compte qu'il est passé à côté de certaines valeurs de la vie et qu'il n'a toujours aimé qu'une seule femme. C'est un homme qui a du atterrir de tout urgence et dans une sorte de repentir vis à vis de sa famille et de ses amis, va finir par prendre en charge une petite fille.
Le lecteur est témoin de ces années passées, des rêves et ambitions revus à la baisse pour une vie plus simple. Et c'est une très belle fin que nous propose l'auteur qui nous rapproche d'événements que nous avons vécu, les attentats du 13 novembre, une fin très touchante.
Ce livre a divisé dans le groupe pour le prix Points, et pourtant, il mérite d’être lu, il apporte un regard sur notre société de surconsommation et un bilan sur la société actuelle.
L'Ardèche hors saison et une sorte de David Guetta se mettant au vert pour cause de début de surdité et d'acouphènes intempestifs forment le duo improbable de ce roman. Le DJ se prénomme Juan, jouit d'une petite quarantaine sans trop de scrupules vis à vis de l'argent ( les comptes en banque sont pleins car les sets à Ibiza ou dans tous les lieux branchés de la planète lui ont rapporté un max) et profite d'une sexualité joyeuse avec quelques beautés locales, insensibles à sa célébrité ( donc sans doute aimantées par son charme qui n'est jamais décrit dans le roman, ni réellement ressenti par le lecteur). Encore un livre branchouille pourrait-on penser à première vue, sauf que ce premier opus de Tom Charbit séduit d'emblée par une certaine nonchalance dans l'histoire qui ne sort jamais trop d'une certaine banalité mais qui aime à mêler amour d'une région ( longuement décrite sous tous ses aspects) prétexte à des digressions assez pêchues sur nos vies dans une société amoureuse de fric et de performance. Tout y passe ( ou presque) de la mondialisation à la maternité, du tourisme de masse à l'écologie. Au départ on pense à une resucée de Vernon Subutex de Despentes ( en mieux, car, faut l'avouer, la trilogie est loin d'être ses meilleurs écrits) qui aurait été un peu squatté par Houellebecq.
Assez nonchalamment, le roman avance de façon agréable, car jouissant d'une jolie écriture. On prend plaisir à ce séjour ardéchois qui se moque un peu de faire du grand romanesque avec de grands sentiments ( avec, quand même, un dernier tiers qui va s'y employer avec émotion), préférant se payer avec une certaine noirceur les nombreux travers de nos sociétés. Ainsi, sur le petit monde du livre, Tom Charbit fait dire à son narrateur : " Je vais arrêter de demander conseil à la libraire du village d'à côté, à chaque fois elle s'emballe pour un bouquin en me disant que c'est génial, alors qu'en fait c'est juste ce qui est sorti de mieux au cours des deux derniers mois.... Tu vois, au fond, je suis sûr qu'elle est convaincue d'être une passionnée de littérature alors qu'elle n'est qu'un petit soldat au service d'une énorme industrie. Quand j'étais DJ, moi aussi je passais mon temps à m'extasier sur des nouveautés qui si on les écoutait avec un poil de recul n'avaient en réalité strictement aucun intérêt." Alors, à l'aune de cette semonce bien pensée de l'auteur, disons donc que "Les Sirènes d'Es Vedra" se lit facilement, agréablement, n'enthousiasmera pas les grands amateurs de belles histoires bien cousues ( très souvent de fils blancs) mais plaira à ceux qui aime toutefois être accompagnés par un joli style et de nombreux coups de griffes bien sentis ( peut être dérangeants). C'est déjà pas mal du tout, pas encore un grand roman, mais certainement mieux que "Anéantir" dont on nous rebat les oreilles ( grand auteur avec gros contrat oblige).
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