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Sonia 60 ans croise son cousin Ivan dans un café. Après qu'Ivan ne l'avait pas reconnu, Sonia va s'interroger. Que reste t'il de sa famille, de tout les moments passé en bord de Loire à Prémenry ensemble chez les grands parents ? Pourquoi à l'époque rêvait t'on de partir et s'émanciper ? Pourquoi finalement nous ne voulions pas vivre ensembles ?
Sonia David signe une oeuvre intime avec une famille atypique et attachante, un roman ambitieux, généreux sur fond de réflexions et d'introspections. Comme pourquoi nous reste-t-il des caractères de nos aïeux, même quand on ne les a pas connus ? Une histoire tendre et rocambolesque d'une famille française. Mythe ou réalité, vérité et passé familiale, l'écriture est légère et fluide, une bonne immersion dans cette fresque familiale.
Souvenir, Enfance, Seconde guerre mondiale, Famille, Secret, Transmission.
"Lili et Ruben ne nous rassuraient pas mais ils nous sécurisaient. En étant eux-mêmes, responsables, autonomes. Ils tenaient leur place, jamais ils ne nous ont demandé de les porter. L'important dans ce qui nous reste de l'enfance n'est pas ce que l'on croit être le meilleur, mais ce qui nous a permis de devenir ce que nous sommes."
Pour ce qui me concerne Sonia David restera toujours liée à la 25ème heure du Mans. C’est là que je l’ai rencontrée, et suivi mon premier atelier d’écriture sous sa brillante et bienveillante autorité. J’avais lu son "David Bowie n’est pas mort" et fait la connaissance d’une partie de sa famille… "L’invention de la famille"… suite ou début ?
Quand j’avais découvert "David Bowie n’est pas mort", je venais de perdre ma mère et j’avais l’impression d’y retrouver mon histoire. Là, c’est un peu la même chose. Hélène raconte Prémenry, la grande propriété en bord de Loire, "un pied dans le Loir-et-Cher, l’autre dans l’Indre-et-Loire", dans laquelle se sont installés ses grands-parents Lili et Ruben dans les années 1950. Car c’est à un retour aux sources que nous convie l’auteur dans ce roman bouleversant, empli d’humanité, ce roman dans lequel elle rend hommage à sa famille.
Il a, en effet, suffi d’une rencontre avec l’un de ses cousins, Ivan qui lui ne la reconnaît pas, pour que la narratrice se trouve projetée dans le passé, du temps où…et tout remonte. Sa mère Edith, "l’aînée devant quatre garçons, détestait cette maison, s’y rendant rarement plus d’un week-end d’affilée…" Et puis les autres, les grands-parents, oncles et tantes et les cousines et cousins désormais éparpillés. Il y a les robinets, "les chaises orange en plastique de la salle à manger, des verres à moutarde côtoyant le service en porcelaine…", les repas et tout le reste. Tout un melting pot de sensations, de sentiments et de souvenirs.
J’ai beaucoup aimé cette histoire de famille servie par une merveilleuse écriture aérienne, élégante, subtile, qui nous entraîne au milieu de cette "équipe" joyeuse. J’ai beaucoup aimé le passé qui se mêle au présent et détermine l’avenir, cette sensation de grande liberté, cette "permission" de faire de sa vie ce que l’on souhaite.
"L’invention de la famille", un très beau roman dans lequel je me suis immergée avec un tel bonheur que la dernière page achevée, je me suis sentie orpheline. Car, si elle parle d’elle, des siens, proches ou devenus lointains, elle fait revivre toutes les familles du monde. Son ouvrage est, certes personnel, mais il a tout d’un récit universel.
Je remercie chaleureusement l'auteure et les Editions Grasset pour cette très belle lecture.
https://memo-emoi.fr
Il y a sept ans, j’avais pris un immense plaisir à lire « David Bowie n’est pas mort ». Et à faire la connaissance de son auteure, Sonia David. C’est donc avec une joie nouvelle que j’ai pu retrouver les trois soeurs : Anne, Hélène (Sonia) et Émilie. Dans la joyeuse villégiature de Prémenry, où s’entassaient oncles, tantes, cousins et cousines (il est très souvent question de Benjamin, d’Ivan et de Kristine …) ou d’amis proches. Autour des grands-parents (Lili et Ruben) elle, catholique originaire de Marseille et lui, juif émigré russe (passé par Dachau)
On est très rapidement désireux d’en savoir plus, sur ces moments de retrouvailles, plutôt « mouvementées ». Dans cette grande maison où Édith, leur (singulière) mère ne venait que très occasionnellement. En savoir plus sur leurs relations « tumultueuses » – mais toujours tolérantes ! À cette époque (bénie) où le téléphone portable (et Internet) ne faisaient pas partie de notre quotidien. Où l’on était prié – gentiment mais fermement – d’utiliser « sa matière grise » (aussi naturellement que Google …) Discutons parfois de choses triviales : oui, mais avec pertinence !
Dans ce roman-autobiographie (tous les noms des protagonistes ont été changés) on a également très envie de les connaitre un peu mieux, ces grands-parents fascinants … (Reuben, qui prenait toujours ses petits enfants au sérieux. Lili, qui savait réconcilier ses petites filles avec leur mère – sa fille – si peu « sécurisante » …) Ces chers aïeuls, qui ne se confiaient pas beaucoup, pas souvent … Qui préféraient conseiller à leur descendance de profiter au maximum de leur propre existence, de s’ouvrir pleinement au monde … C’est d’ailleurs possiblement cette « discrétion » qui a poussé Sonia David à se tourner vers son passé pour le ré-inventer …
Une belle et légère écriture qui va droit au but – et droit au coeur de son lecteur. Un lecteur qui s’y retrouve peut-être un peu, au fond … Un lecteur qui apprécie cette sincérité, ce bon « bol d’air », à une époque morose où tout le monde en a grand besoin ! Bref, c’est touchant et délicieux !
La mort des parents à un an d'intervalle et au milieu ou presque celle de David Bowie ou comment certaines morts réaniment des sensations ou de vieux souvenirs ?
Comment la mort entraine des changements dans les relations dans la famille entre frères et soeurs (soeurs en l'occurrence dans ce livre) ? Comment la mort peut nous donner un autre regard sur la personne décédée ? Nous faire découvrir certains pans de sa vie ?
C'est ce que nous raconte Sonia David dans ce livre. Une histoire qui réanimet nos propres sensations lors de cette perte ou nous interrogent sur ce moment à venir pour ceux qui ne l'ont pas vécue.
Une histoire qui reste personnelle et du coup tellement intime que l'on se sent un peu en retrait.
Un bon équilibre entre les 2 premières parties sur la mort de la mère et celle du père mais qui est moins spontanée, plus travaillée et un peu superficiel avec la mort de David Bowie.
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