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Rome, années 30, la petite fille vit bien, entourée des siens, dans un immeuble cossu où se côtoient toutes sortes de familles, le petit Georgio Levi, le grand copain de son frère, le docteur Luzzatti qui vient les soigner à domicile, et toute une ribambelle de domestiques qui s'occupent des enfants, une mademoiselle, une cuisinière .. la belle vie !
La petite fille a été baptisée à Saint Pierre et entre à l'école religieuse où les sœurs vont parfaire son éducation de bonne petite catholique !
Pas comme cette autre petite fille qui, au lieu de la croix, porte une étoile et qui va disparaître, tout comme Georgio qui ne pourra plus prendre l'ascenseur avec son vélo ou le bon docteur qui ne les visitera plus, interdits qu'ils sont d'exercer leur profession ou de s'associer aux jeux !
Le fascisme est arrivé, avec son cortège d’interdictions et de peurs qui vont rétrécir les vies de tant de leurs voisins, qui paraissent, disparaissent, déménagent, fondent littéralement sans laisser de trace.. comme Madame Della Seta, si gentille et si douce.
Les unions se font et se défont, on ne se marie plus avec des étrangers, les fiançailles sont rompues, les familles éclatées au propre et au figuré !
Vu à hauteur d'enfant, qui n'est autre que l'auteure, le fascisme, le nazisme, les arrestations, les déportations, la guerre et les bouleversements qui en ont découlé, ce livre est passionnant et assez révélateur des réactions de ceux qui savaient et ceux qui ne voulaient pas savoir !
Pie XI puis Pie XII, deux hommes aux visions opposées ; la mort de l'un et l’avènement de l'autre !! tout aurait pu être différent.
Allemagne, Italie, deux destins croisés, deux fascismes, deux langues mais une seule volonté commune : anéantir le peuple juif. A lire !
En ce qui concerne le sujet de la seconde guerre mondiale, et plus particulièrement la dramatique machine mise en place dans toute l'Europe pour conduire à l'extermination d'une bonne partie de la population juive, j'ai beau empiler les lectures, j'ai toujours du mal à comprendre comment une telle ignominie a pu se produire. En achetant ce livre, parce que je voulais découvrir Rosetta Loy depuis longtemps, je pensais avoir affaire à un roman avant de m'apercevoir qu'il s'agit d'un récit mêlant souvenirs et investigation de la part de cette auteure qui tente elle aussi de comprendre l'incompréhensible. Elle qui avait huit ans, à Rome, lorsque la guerre a été déclarée. Elle qui est née sous Mussolini et dont l'enfance au sein d'une famille bourgeoise romaine ne lui a pas tout de suite permis de décrypter ce qu'il se passait autour d'elle, dans son immeuble ou dans sa rue. Alors elle enquête, recompose le contexte et examine ses souvenirs à l'aune des faits désormais connus. C'est captivant. C'est terrifiant.
J'ai rarement eu la nausée en lisant un livre et pourtant, j'ai souvent eu sous les yeux les descriptions de scènes à la limite du supportable. On sait de quoi les nazis et les fascistes étaient capables. Mais ici, il ne s'agit pas de scènes à grand spectacle ou de raconter l'horreur encore une fois. Non. Il s'agit du comportement de gens ordinaires, dans l'Italie fasciste. Et surtout, point central de ce livre, de l'attitude du Vatican et de l'Eglise catholique. Avec deux figures qui s'opposent, celles de Pie XI et de son successeur Pie XII. Rosetta Loy, à l'aide de recherches méthodiques dans les archives met à nue les hypocrisies, les contradictions, les connivences destinées à servir des ambitions politiques et des prises de pouvoir. Et se demande ce qui se serait passé sans le décès de Pie Xi qui avait chargé un trio de jésuites de lui préparer la matière à une encyclique sur le racisme et le nationalisme... que son successeur s'est dépêché d'enterrer. "Nul est en mesure de dire aujourd'hui de quelle manière ni jusqu'à quel point l'encyclique Humani Generis Unitas aurait pu changer le destin de millions de Juifs. Mais elle aurait sans doute posé à la conscience de près de cent millions de catholiques européens un problème qu'ils auraient eu beaucoup de mal à éluder".
La force du livre de Rosetta Loy c'est ce retour sur les souvenirs à hauteur d'enfant avec, en point de mire, la figure de Madame Della Seta, sa voisine, le goût des petits plats qu'elle cuisinait parfois pour eux. Et puis l'ombre de la famille Levi, les brimades dont elle n'avait pas pris conscience à l'époque en voyant son copain Giorgio Levi monter les escaliers son vélo sur l'épaule parce que la concierge de l'immeuble tenait à l'application stricte des règles : pas d'ascenseur pour les juifs. Ce n'est que plus tard qu'elle fera le lien. Alors ce qu'elle nous donne à voir avec ce livre c'est comment chacun, en ne résistant pas formellement, et même sans en avoir conscience, cautionne et participe à l'engrenage fatal. Ne pas dire non, c'est dire oui.
"'Discriminer sans persécuter'. Comme le fil est subtil pour séparer les hommes entre les bons et les méchants. Entre les innocents et les coupables. Si d'autres veulent ensuite les "persécuter", c'est eux, les bourreaux, que ça regarde. Ponce Pilate ne s'était-il pas lavé les mains, montrant ainsi qu'il était innocent de la mort du Christ ?"
Un livre choc, essentiel. Un livre qui m'a profondément dérangée malgré tout ce que je savais déjà. Un travail impressionnant de justesse et de précision, remarquable dans sa volonté d'éclairer et son constant souci d'équilibre. A lire absolument.
Très belle chronique familiale au 19ème siècle en Italie.
L'histoire d'une famille de paysans aisés sur 3 générations
Alors qu 'elle est une figure majeure de la littérature italienne, c'est d'abord en France que l'auteur a publié ce texte qui a y réfléchir passe pour avoir été écrit sur commande. Car s'est bien en italien que ce roman autobiographique où elle dresse le portrait de l'Italie de la seconde guerre mondiale des des années du fascisme, a été écrit.
La grand-mère comblée qu'elle est aujourd'hui redevient la petite fille éperdue qu'elle fut dans les années 1930 et 40, dernière née d'une famille corsetée de la haute bourgeoisie romaine. On est à Rome, mais aussi à Ostia, puis on part en Suisse, dans le Val d'Aoste pour fuir les bombardement. On entre alors dans l'intimité de cette famille où les personnages principaux deviennent la gouvernante Gina ou le cocher Francesco qui s'occupent de la petite fille davantage que ses propres parents et qui ont marqué son enfance et ont continué à grandir dans sa mémoire bien après leur disparition.
Et elle parle de ces mains qui l'ont touchée, marquée. « Il y en a trois » dit-elle.
La main de l'amour mais peut-être aussi la main qui dit, celle dont il suffit de lire les lignes pour tout connaître de l'être et de son avenir. Et de son passé aussi...
La narration allant de l'un à l'autre, du passé au présent grâce au récit entrecoupé de passages en italique évoquant des souvenirs plus récents de sa vie de femme, d'amoureuse et de photographies évoquant un film amateur noir et blanc en super 8.
Quoi qu'il en soit c'est dans la description de la guerre que la romancière est la plus présente, car le calme avant la tempête est comme figé dans ces images nostalgiques qui illustrent le récit.
La nostalgie en effet coud les passages entre eux d'un bout à l'autre du roman. Mais pas de cette nostalgie larmoyante, bien au contraire. Plutôt de celle qui garde toujours un regard détaché, plein d'ironie.
Attention tout de même l'enfance de l'auteur n'a guère été traumatique plutôt petite cuillère en argent dans la bouche et le livre a été recommandé par l'express, Madame figaro … le Monde aussi quand même.
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