Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
Une plongée franche dans une Italie rude et implacable, celle qui vous prend aux tripes.
Ce napolitain de 46 ans maitrise l’écriture et la gâchette comme il se doit. Il maîtrise ses sujets, celui du berceau de la mafia napolitaine, celui de l’âme humaine dans ce qu’elle a de beau mais aussi de ‘’pourri’’. Le crime organisé il s’y est plongé jusqu’au cou depuis Gomorra en 2007. Cette criminalité il a su la lire à travers les vies napolitaines. Les débats socio-politiques, de par son métier premier - journaliste - ça l’habite corps et âme. L’observation de l’homme tout le long des âges qu’il traverse, il sait faire. La terre aride met excellemment le tout en relief. La campagne de Corleone en Sicile met la pauvreté à l’avant de la scène.
En lisant on est comme transporté dans les lieux, on vit aux côtés des enfants comme des adultes. Le lecteur s’approche tout près du narrateur. La lutte contre Cosa Nostra menée par le juge Giovanni Falcone devient réalité au travers d’une fiction rondement menée.
L’auteur est courageux dans ses révélations, authentique dans son approche sociale, précis dans ses présentations. Il est méthodique et cela confère une puissance toute particulière aux situations dépeintes. La détermination du juge Falcone prend, dans ce roman, une forme admirative. Il n’hésite pas à révéler ses sources qui sont indiquées en fin de livre.
Quelques images fortes pour schématiser vite fait l’histoire.
Celle où l’on se trouve dans un village sicilien, en 1943, lorsqu’un père accompagné de ses fils, ramène une bombe américaine qui va exploser. Il n’y aura qu’un fils qui survivra, ce sera Salvatore Riina, âgé de 13 ans, dit Toto Riina. Il deviendra un des parrains les plus redoutés.
L’autre image nous emporte en 1992 lorsque le juge justicier Giovanni Falcone se fait assassiner par une bombe sur l’autoroute.
Les images glanées entre 1982 et 1992, période intéressante pour parler de la personnalité du juge, des affres endurées par son entourage, les entourloupes de son environnement professionnel au Palais de Justice.
Et plein de mots clés comme ‘’idéal’’, ‘’symboles’’, ‘’droiture’’, ‘’patriotisme’’, ‘’souffrances de l’entourage familial’’.
Immergée dans la vie du juge je l’ai été dès les premières pages. Très vite j’ai appris beaucoup de choses concernant les rouages d’une mafia, compris l’importance de sa structuration. Qu’un roman puisse à la fois être aussi addictif et aussi culturel, c’est plutôt rare. L’écrivain a fait d’une fiction un témoignage où des vies ordinaires deviennent des vies extraordinaires.
Une bonne gifle, on ne ressort pas indemne de cette lecture. Ici pas de fantastique, de narration imaginaire, ici la vraie vie, une vie en sursis, faite de résistance…
Le poids des mots dans nos démocraties où on peut encore mourir pour ce que l’on écrit est au centre de cet ouvrage. Comment la vie d’un homme change pour ce qu’il a écrit, change à jamais car, on n’en perçoit pas la fin alors que plus de quinze ans se sont écoulées depuis la sortie du livre de Roberto Saviano sur la Camorra. Quinze ans que sa tête est mise à prix par la mafia napolitaine et que l’anormal est devenu bien malgré lui normal.
Le graphisme aéré d’Hanuka et les aplats de couleurs choisis viennent rendre compte de cette réalité, de cette prison dans laquelle le journaliste est à présent enfermé. Le récit de sa vie de fugitif est teinté de pudeur et de quelques traits d’humour. Saviano nous narre le processus créatif qui nous amène à cette bd mais aussi ses peurs, son enfance, sa capacité à faire face à cette vie loin des siens.
Dans son parcours d’errance, Saviano évoque Salman Rushdie parti comme lui se « mettre en sécurité » à New York. La tête de cet écrivain est mise à prix à la suite d’une fatwa. Il a été victime le 12 aout dernier d’une tentative de meurtre et a été grièvement blessé malgré la protection policière qui l’accompagne. Dur rappel de la réalité pour Saviano.
Un titre fort. Un livre percutant.
2007 : une bombe littéraire sort, Gomorra de Roberto Saviano. Evocation très précise de la puissante la camorra, la mafia napolitaine, de son infiltration à tous les niveaux de la société ce roman est aussi une déclaration de résistance et une affirmation de la nécessité de parler et de dénoncer, un engagement. Cela signe l'arrêt de mort de Saviano..... immédiatement. Condamné à vivre sous protection policière, à déménager sans cesse, à changer d'identité, à s'exiler...
Cette bande dessinée est une merveilleuse autobiographie où le texte et l'illustration ne cessent de se faire écho. Le noir le rouge et le gris prédominent dès lors qu'il dépeint cette vie de reclus, cette prison à ciel ouvert dans laquelle il semble condamné pour toujours, le bleu vient signifier la liberté que lui offre la ville de New York...
La lecture de cette ouvrage suscite admiration pour cette homme qui a toujours voulu dire, peine pour sa famille, pour lui. On prend la mesure de la puissance de cette organisation aux ramifications multiples, le courage de l'engagement. Cette bande dessinée aborde toutes les problématiques : la culpabilité, l'isolement, la solitude, la peur, la rage, la désocialisation...
Magnifique découverte!
Les vacances c’est aussi l’occasion de lire les albums qui t’ont échappés dans l’année. C’est le cas de cette autobiographie de Roberto Saviano dessinée par Asaf Hanuka.
L’autobiographie d’uUne vie sous protection policière depuis 15 ans. Depuis que Roberto Saviano a publié Gomorra, un livre (puis un film et une série) au succès mondial où il dit tout sur la mafia napolitaine.
Protection rapprochée, clandestinité, déménagements forcés, isolement, solitude, Saviano vit depuis une vie de reclus. Il raconte à la première personne comme dans une conversation au coin du bar, nous dit tout sans fard, c’est passionnant, percutant, froid et intime à la fois.
Roberto Saviano a choisi son dessinateur. Asaf Hanuka réussit à mettre en images ce récit grâce à des mises en scènes audacieuses, des trouvailles variées et l’utilisation habile de la couleur qui vient marquer le changement de chapitres dans un dessin en nuances de gris.
Un album puissant, dur, le cri d’un homme qui refuse de se taire et veut continuer le combat avec les armes qui sont les siennes, les mots.
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Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
Une belle adaptation, réalisée par un duo espagnol, d'un des romans fondateurs de la science-fiction, accessible dès 12 ans.
Merci à toutes et à tous pour cette aventure collective
Lara entame un stage en psychiatrie d’addictologie, en vue d’ouvrir ensuite une structure d’accueil pour jeunes en situation d’addiction au numérique...