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Au volant de sa voiture, arrêté à un feu rouge, un homme devient subitement aveugle. Il ne le sait pas encore, mais il est le patient-zéro d’une épidémie de cécité qui se répand à toute vitesse à travers une ville, un pays, atteignant toute la population. A l’exception d’une femme. Celle-ci, alors que son mari est emmené avec les premiers aveugles détectés pour être placé quarantaine, décide de l’accompagner en faisant croire qu’elle est également aveugle, persuadée, de toute façon, que le même mal la frappera bientôt.
Ces premiers cas sont enfermés dans un ancien asile psychiatrique totalement insalubre. Pas de personnel médical pour les orienter ni s’occuper d’eux, ils sont laissés à l’abandon, hormis les caisses de nourriture qu’on leur livre et les consignes aboyées par haut-parleur. A l’extérieur de l’asile, des soldats ont pour ordre d’abattre toute personne qui tenterait de s’échapper.
Rapidement, l’asile est rempli, environ 200 aveugles y sont parqués comme des pestiférés. Bientôt, la nourriture livrée s’avère insuffisante et devient prétexte à des chantages abominables, les femmes servant de monnaie d’échange. « L’innommable existe », l’inhumanité aussi. On plonge dans l’horreur et l’abjection, la violence, la promiscuité, la crasse et la puanteur des corps et des âmes.
Seule une femme voit ce qui se passe, mais continue à se faire passer pour aveugle, sauf pour son mari, et tente d’aider discrètement quelques personnes.
Un jour, un incendie survient et ravage l’asile. Les aveugles se retrouvent libres, d’autant que les soldats ont disparu, et plus rien ne les retient dans ces ruines. Mais que faire de cette liberté quand le reste de la ville, du pays, du monde, est aussi aveugle ? « C’est ça aussi, la cécité, vivre dans un monde d’où tout espoir s’est enfui ».
Il reste cependant un brin d’espoir, puisqu’il reste une femme qui voit. Elle va tenter de sauver son mari et un tout petit groupe de personnes à qui elle a fini par révéler sa non-cécité. Elle leur cherche de la nourriture, des vêtements, un abri. Mais comment tenir, lorsqu’il n’y a plus personne pour faire fonctionner tout ce qui constitue une civilisation ?
Roman dystopique, « L’aveuglement » est un texte saisissant, nauséabond, apocalyptique, parsemé de réflexions existentielles, qui met en garde contre le fait que même avec des yeux valides, on peut en réalité passer sa vie à ne pas voir, à être aveugle aux autres et au monde, peut-être aussi à soi-même. Et qu’à force de ne pas voir, à force de s’enfermer en soi-même, on en perd son humanité. Un avertissement qui renvoie à une autre fable, celle qui dit : « On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux ».
Et à ce point d’aveuglement, quand survient alors une crise aiguë, tous les comportements sont exacerbés : ici l’isolement extrême dans l’asile fait craquer la fine couche du vernis social, l’acquis de la civilisation, et révèle au grand jour (même si tout le monde est dans le noir) l’immonde noirceur de l’être humain. J’ai cependant trouvé que la symbolique n’était pas entièrement aboutie, puisque l’origine de la pandémie et la fin du roman restent inexpliquées. Ou si l’on considère que la pandémie est causée par le comportement aberrant de l’humanité, alors je n’ai pas compris le pourquoi de l’événement final, qui relève presque d’un deus ex machina.
Quoi qu’il en soit, ce roman est oppressant, tant par son sujet que par son style : une écriture sans respirations, sans renvoi à la ligne, sans indications de dialogues. Parfois laborieux à lire mais approprié : pas question de lâcher le fil des phrases, sous peine d’être comme Thésée qui serait privé du fil d’Ariane dans le labyrinthe.
Une lecture éprouvante et interpellante, qui résonne particulièrement en ces temps de pandémie, de confinements, de distanciation et de repli sur soi.
c'était ma première lecture de cet auteur et je n'ai pas été déçu par l'histoire et le sous texte évidemment à lire
Il est incroyable de constater la similitude des mesures prises par le gouvernement en ces temps d'élections ... ou de pandémie !! Bref on pourrait changer juste quelques mots. Une belle leçon de remise en question de notre système politique aussi. Vraiment excellent !
Il y a parfois un décalage entre la lecture qu'on avait imaginée à la lecture du résumé et la réalité de ce qu'on lit et c'est malheureusement ce qui s'est passé avec ce roman.
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Un homme tranquillement assis dans sa voiture, attendant que le feu passe au vert, devient subitement aveugle. C'est le début d'une épidémie qui se propage à toute vitesse et le gouvernement décide de confiner les aveugles dans un ancien hôpital psychiatrique, entassés dans des dortoirs.
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Tout avait bien commencé. Même s'il m'a fallu m'habituer à la construction en pavé compact avec des dialogues intégrés dans le texte signalés par des majuscules après des virgules qui rendaient cette lecture peu fluide et pas forcément agréable à lire, j'ai réussi à passer outre et j'ai apprécié la mise en place de l'histoire.
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Toute la première moitié est très intéressante. On vit avec le petit groupe d'aveugles constitué du 1er contaminé, de sa femme qui voit mais qui a menti pour ne pas être séparée de lui et ceux qui ont été en contact avec lui et se retrouvent aveugles à leur tour. Tout est bien amené, on voit bien la chaîne de contamination et ce qu'ils vivent dans ces dortoirs est absolument horrible. On y voit des humains qui restent des humains et montrent toute la cruauté, l'égoïsme dont ils sont capables même dans une telle situation. C'etait angoissant, oppressant, un huis-clos hyper tendu où l'horreur régnait à tous les instants. Et c'était bien.
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Mais voilà, ça n'a pas duré...sur la quatrième de couverture, on annonçait mille aventures de ces personnages livrés à eux-mêmes dans la ville, des hordes d'aveugles qui devront faire face à ce qui en l'homme est le plus primitif : la volonté de survivre à n'importe quel prix...du coup j'attendais avec impatience la partie sur la ville....et là ça a été la déconvenue la plus totale. Un calme plat qui n'a fait que descendre en flèche mon intérêt jusqu'à l'ennui total sur les dernières pages que j'ai lues en diagonale tellement j'en avais marre. Et la fin
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