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Quentin Charrier nous livre un beau premier roman d'amitié dans l'adolescence, trois ados formant une petite bande composé d'une fille et de deux jeunes garçons, une bande de divers horizon sociale et de différentes éducations, bien des années plus tard Simon apprend le décès de Franck. Clarisse elle revient dans la vie de Simon. Ce récit alterne les temporalités avec les nombreuses scènes de nostalgie. L'auteur dépeint les rêves, les promesses, les incertitudes, l'amour, les conflits, la fuite, le drame et la tendresse. Des personnages sensibles, délicats.
"Il côtoyait une violence dont il n’était jamais là cible, jusqu’à l’accident. De même il n’aurait pas été en mesure d’expliquer ce qui chez lui était précieux pour Franck. Simon était un miroir une feuille blanche. Un sentiment intense réagissait en lui avec une égale intensité. Il reportait sur Clarisse son désarroi. Il avait construit autour de son souvenir une roman qui faisait écho à sa frustration."
Quentin Charrier est enseignant. Il signe ici son premier roman.
Ce roman aurait pu s’intituler le Tourbillon de la vie ; chaque refrain, chaque couplet de cette chanson de Jeanne Moreau (reprise magistralement par Vanessa Paradis) illustre parfaitement ce roman.
L’histoire : 3 amis, issus de milieux sociaux très différents vont se connaitre au collège et vont passer des années à se croiser, à se perdre de vue, à se retrouver et à s’embrasser. Deux garçons, une fille, comme dans Jules et Jim, film de de François Truffaut en 1962. Ici, nous avons sa version contemporaine et littéraire.
Des histoires d’amitié qui basculent dans des histoires d’amour et vice versa. Une douce valse des émotions et des sentiments.
Ce roman est une prouesse de construction : l’auteur jongle entre le présent et le passé, tout en rêvant du futur sans jamais perdre le lecteur qui se laisse mener par la danse des mots, des temps et s’attache aux personnages.
Dans ce roman – mélodie, il y a moult sujets : la famille, la fraternité, l’adolescence, l’amitié, la différence, la confrontation des milieux sociaux, les chances qui ne sont pas les mêmes pour tout le monde, la drogue, la prison, la résilience, le pardon, la mort…
Cette lecture qui n’est pas sans me rappeler certains romans de Nicolas Mathieu, a été un vrai coup de cœur, une réussite totale qui fera parler en cette rentrée et que je ne peux que vous conseiller.
J ai reçue se livre au mois de septembre merci beaucoup ,j ai découvert un auteur est le récit très intéressant sue cette jeunesse mal dans sa peau ,de différend milieu ,leurs vies ,leurs amours ,une très bonne lecture j ai beaucoup aimer ,merci de me l avoir fait gagner ,une très belle découverte
Sous la première de couverture classique et plutôt stricte des Éditions Grasset, et le bandeau illustré par une photographie en noir et blanc qui se réserve bien de nous dévoiler davantage que trois dos dénudés d'adolescents ordinaires, se cache un formidable premier roman qui m'a profondément émue et est venu titiller pas mal de points sensibles. C'est le premier roman de Quentin Charrier, qui se laisse à la fois savourer et dévorer de la première à la dernière phrase.
Simon est professeur dans un collège à Paris, il vit seul entre un métier qui ne lui apporte pas vraiment de satisfaction et les souvenirs des deux grandes histoires d'amour qu'il a vécues : l'une avec Justine qui l'a quitté il y a quelques mois auparavant, l'autre avec Clarisse, avec laquelle il est sorti pendant deux mois lors de leur adolescence, mais dont l'attirance ne les a jamais quittés l'un et l'autre, en sus d'une amitié profonde. Et puis il y a Franck. Franck, fils de gitan, ami de Simon, de Clarisse aussi, petit ami de cette dernière à l'occasion. Franck, dont le décès, prend Simon, alors chez lui devant son poisson en train de frire, par surprise. Si cette mort ne nous émeut pas plus que cela en ce début de récit, le retour en arrière sur leur histoire à tous les trois vont permettre de mettre à jour les dynamiques du trio d'amis, mais surtout des différents duos qui le composent : Simon et Franck, d'abord, les deux amis d'enfance, qui ont grandi ensemble. Simon et Clarisse, ensuite, qui se rencontrent au collège et malgré deux mois d'idylle, restent une grande partie de leur vie, bloqués au creux d'une attirance fiévreuse, dans l'attente qu'il se passe quelque chose entre eux. Et enfin, il y a Clarisse et Franck, qui entretiennent eux aussi, épisodiquement, au mieux une relation amoureuse, au pire une relation sexuelle. Simon est fils de bonne famille, un père médecin, une mère pharmacienne, qui ont certaines attentes pour leur fils que les familles cabossées de Franck et Clarisse n'ont ni le temps ni la force d'avoir pour leur enfant.
Si les grandes lignes de l'histoire que nous conte Quentin Charrier n'ont rien d'inédit, la façon de la raconter, un style, une écriture élégante, un juste équilibre des personnages, de leur psychologie, de la réalité et une simplicité de ton, la conjugaison du tous les éléments cités précédemment ont donné leurs lettres de noblesses à ce roman. Si de tous, Simon a la vie la plus facile, les meilleures chances dès le départ, c'est aussi le plus fade, qui sort de temps en temps de son rôle de fils de notables pour aller faire les quatre cents coups avec Franck afin de mettre un peu de sel dans sa vie. Mais un Simon est nécessaire quand on a en face une Clarisse, élevée avec sa sœur, par une mère devenue célibataire, par lassitude de l'instabilité du mari, et qui bataille dur pour joindre les deux bouts. Et un Franck, dont le père n'est pas un modèle de vertu et d'honnêteté, donc aucun des parents n'a de travail stable.
Deux garçons pour une fille, ça aurait pu vite tourner à la bataille de coqs, au vaudeville un peu niaiseux et ultra vu et revu, si Quentin Charrier était tombé dans le piège de l’exagération ou de la provocation pour marquer les esprits des lecteurs. Mais on reste toujours dans la nuance, la demi-mesure, où la mélancolie, la tristesse, le regret, la dépression presque, le terne de la vie quotidienne et d'une vue sur le canal de l'Ourcq se partagent la place avec des moments de bien-être, de plaisir, d'oubli, de rencontres de quelques heures ou plusieurs mois, d'insouciance. Un rose pale, plus rose quelquefois, qui vire au gris d'autres fois jusqu'au noir. Les personnages se complètent bien, la sagesse de l'un contraste avec la témérité insouciante, juvénile et sans limite de l'autre, qui passe sa vie à se prendre les murs en pleine poire. Ce n'est pas tant une question de préférence pour un bon garçon ou son contraire pour un voyou ténébreux, il n'y a rien de bien attirant à être dans l'illégalité ou d'observer quelqu’un patauger dans la mélasse qu'est devenue sa vie, c'est la façon dont Franck encaisse le destin qui est le sien, et la façon dont le sent dès le départ, s'engager sur une pente trop savonneuse pour lui. C'est autant de coups que Franck prend depuis le début de sa vie, qu'il encaisse sans faillir, jusqu'au jour où la coupe est pleine, l'envie et la capacité à survivre sont dans le rouge.
Franck l'inadapté, c'est un personnage fort, mais le personnage essentiel, l'instable, le perturbé, le plus fragile, celui qui possède le plus fort caractère, forgé aux nuits sans sommeil, aux centaines de sachets d'herbe à dealer, aux coups pris d'un côté ou d'un autre, l'un de ces durs, qui roulent en trombe en saturant ses tympans de musique. Celui qui rappelle aux autres ces rêves un peu oubliés. Ce feu qui l'anime, et qui manque à Simon, c'est ce qui attire Clarisse. Et cette déchéance, qui sera la sienne dans les dernières semaines de sa vie (...)
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