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René CHAR se méfiait des critiques littéraires, des enseignants et des journalistes qui triturent et dissèquent les oeuvres littéraires. Selon lui, un seul sens possible à donner au texte : le sien, celui que l'auteur a voulu y mettre. Ce qu'il met en mots dans Allégeance :
"Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n'est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus ; qui au juste l'aima ?"
Paul VEYNE réussit à se faire accepter par le Géant, dans le but non d'expliquer, d'analyser, mais d'éclairer les textes et la langue de René CHAR. Une belle réussite qui permet une approche de l'homme et de l'oeuvre originale et sans trahison.
Palmyre, L’irremplaçable trésor. Paul Veyne, dans ce petit livre remarquable avec un cahier central de photos couleur, replace cette cité détruite par l’organisation terroriste Daech au centre de notre héritage culturel : « Malgré mon âge avancé, c’était de mon devoir d’ancien professeur et d’être humain de dire ma stupéfaction devant ce saccage incompréhensible… »
Utilisant un style simple, concis, Paul Veyne rappelle d’abord le supplice, la torture, la décapitation, le 18 août 2015, de l’archéologue palmyrénien, Khalet al-Assaad, resté jusqu’au bout sur place pour tenter de sauver ce patrimoine de l’humanité.
En plein désert, Palmyre est un site gréco-romain aussi somptueux que Pompéi ou Éphèse en Turquie. On y parlait l’araméen, parfois le grec et le temple de Bêl dont l’architecture rappelle la Perse et d’autres cultures, était le plus important de la ville.
Alors, l’auteur nous emmène là-bas, après 4 heures d’avion et 200 km de route goudronnée à travers le désert. « Les Palmyréniens n’étaient pas des barbares et ne voulaient pas l’être. » Cette ville comptait quelques dizaines de milliers d’habitants et la majorité du trafic caravanier venant de l’Inde et de l’Arabie passait par là.
Son origine remonte à plus 4 000 ans mais les monuments connus ont été élevés vers l’an 100 et 200 de notre ère. Dix-sept tribus connues ont vécu là. Ce sont les riches et les notables qui, comme ailleurs, étaient les maîtres de la cité et cherchaient à s’helléniser.
Ce livre se lit avec un immense plaisir mais avec une douleur immense au fond du cœur en pensant à ce qui s’est passé là-bas. Paul Veyne conte l’épopée palmyrénienne et ne manque pas de s’arrêter sur l’histoire de Zénobie qui tenta d’imposer son fils, Wahballat, comme empereur d’Orient. Zénobie a esquissé le partage entre Orient et Occident et si l’empereur Aurélien a mis fin à son aventure, elle est restée légendaire.
Paul Veyne n’oublie pas de détailler les sculptures découvertes sur le site. Il précise : « Dieux araméens, mésopotamiens, arabes et même perses ou égyptiens…Tout est venu à Palmyre qui a emprunté de tous côtés. » Le Louvre conserve deux grandes vitrines avec des bustes palmyréniens.
Palmyre représentait la liberté, le non-conformisme, le multiculturalisme et « …ne connaître, ne vouloir connaître qu’une seule culture, la sienne, c’est se condamner à vivre sous un éteignoir », conclut Paul Veyne.
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Palmyre, "trésor" de guerre tombé entre les mains de Daesh en mai 2015. Cet oasis du désert de Syrie est située à 210 km de Damas (qui se trouve seulement à 4h de Paris en avion). Ruines archéologiques irremplaçables, son théâtre antique désormais martyr a servi dans la mise en scène de l'exécution de vingt prisonniers.
En août 2015 a eu lieu la décapitation de Khaled al-Asaad, expert de renommée mondiale du monde antique. le livre lui est dédié.
A travers 141 pages et quelques photographies, l'écrivain fait revivre sa bien-aimée à travers L Histoire avec une plume remarquable de conteur.
Un petit livre d'une grande importance, afin de ne jamais (l')oublier...
Ma chronique complète sur http://www.arthemiss.com/palmyre-lirremplacable-tresor-de-paul-veyne/
http://alombredunoyer.com/2015/12/22/palmyre-paul-veyne/
"Ayant eu pour métier l'étude de l'Antiquité gréco-romaine, je n'ai cessé de rencontrer Palmyre sur mon chemin professionnel. Avec la destruction de Palmyre par l'organisation terroriste de Daech, tout un pan de notre culture et mon sujet d'étude viennent brutalement de voler en éclats".
En 4 lignes dans l'introduction de ce beau témoignage de 140 pages, Paul Veyne nous témoigne toute sa tristesse et la raison d'être de ce livre: un témoignage au service de l'Histoire et de la mémoire. Celui-ci est dédié à Khaled Al-Assaad, directeur général des Antiquités de Palmyre de 1963 à 2003, assassiné pour s'être intéressé aux idoles.
"Pourquoi un groupe terroriste saccage-t-il les monuments inoffensifs d'un lointin passé ( ou les met-il en vente)? Pourquoi détruire cette Palmyre qui était classée par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité? Et pourquoi tant de massacres, parmi lesquels le supplice, la torture, la décapitation, le 18 août 2015, de l'archéologue palmyrénien Khaled al-Assaad auquel est dédié ce livre?"
Palmyre, l'irremplaçable trésor est un régal de lecture pour tout ceux qui aiment l'Histoire. A l'instar de l'auteur, même si je n'ai ni ces connaissances, ni son talent, et n'ai malheureusement pas eu la joie de visiter Palmyre, on ne peut qu'être excessivement triste de la destruction de ce joyau par l'EI.
"Malgré mon âge avancé, c'était mon devoir d'ancien professeur et d'être humain de dire ma stupéfaction devant ce saccage incompréhensible et d'esquisser un portait de ce que fut la splendeur de Palmyre qu'on ne peut plus désormais connaitre qu'as travers les livres".
En une douzaine de chapitres, avec un cahier central de photos afin d'illustrer ses propos, l'auteur nous conte tout ce qui a fait l'intérêt de Palmyre: la richesse dans le désert, une identité hybride, une tribu syrienne et une cité hellénisée, ... Palmyre était à la croisée des cultures, des langues, des religions, en somme un endroit incontournable...
C'est superbement écrit, aussi émouvant, passionnant qu'instructif. J'ai beaucoup apprécié notamment les lignes dédiées à la reine Zénobie. L'auteur cite nombreux autres livres écrits sur Palmyre, ce qui permet au lecteur d'approfondir le sujet s'il le souhaite. Pour lui, Palmyre c'était:
"L'histoire de Palmyre aura été celle d'une petite société qui vivait aux frontières de la grande civilisation dont ses élites étaient plus ou moins largement imprégnées, ce qu’avait abouti à une culture mixte."
Il n'oublie pas pour autant les événements récents... et conclut son livre si justement... je ne peux que partager cette opinion et vous conseiller la lecture de cet opus.
"Oui, décidément, ne connaître, ne vouloir connaître qu'une seule culture, la sienne, c'est se condamner à vivre sous un éteignoir. "
4/5
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