Michel Quint nous parle de son dernier roman « Fox-trot » (éditions Héloïse d’Ormesson)
Tout le monde connait l'inoubliable roman Effroyables jardins, le roman de Michel Quint interprété au cinéma par Jacques Villeret, André Dussollier. Karine Papillaud a rencontré Michel Quint et lui a posé quelques questions autour de son dernier...
Michel Quint nous parle de son dernier roman « Fox-trot » (éditions Héloïse d’Ormesson)
Un lever de voile tout en mouvement. Le triomphe d’un récit, l’écho de l’Histoire, celle des jours de 1943 en France et plus exactement à Lyon.
Jean Moulin, figure centrale d’une trame essentielle et émouvante.
Une grande révélation romanesque. Un Kaléidoscope , étendard de la Résistance.
Michel Quint écrit dans une langue de haute capacité. Subtile, l’intelligence vive, dans un style inconditionnel, profondément humain, au plus près des personnages qui rayonnent dans ce beau livre.
Rappelons nous : « Effroyables jardins » ce grand classique, « La Printanière », et se dire que « Max alias Jean Moulin » est d’emblée, la composition d’un chef-d’œuvre.
Dans le cœur même de l’histoire vraie des hommes et des femmes illustres, qui ont marqué avec cette humilité du devoir inné, l’advenir de La France.
La construction d’un récit polyphonique, riche de signaux. Le tissage d’une période, dans l’habilité conquise. La lecture n’est plus. Nous sommes en regard, en observation, en écoute. Dans cette vibration de participer nous aussi à l’enjeu mémoriel.
L’épopée littéraire qui profite de l’heure pour bâtir une histoire vivifiante et sensible.
L’émerveillement dans chaque instant de lecture. Acclamer les nuances, les degrés, les noms des résistants glissés entre les pages, leurs pseudonymes comme une page arrachée au silence. L’héritage de leurs actions est ici une rémanence qui donne des forces pour demain.
Agathe est une jeune femme brillante, intellectuelle et étudiante en Histoire. Dans cette jeunesse sans garde-corps. Elle vit seule. Ses tuteurs lui donnent de l’argent pour vivre.
Elle va rencontrer fortuitement Jacques Martel, le double de Jean Moulin dans un café à Lyon. Le point ultime, l’alliage des cultures. Le choc générationnel. La connivence prend place. Il se dit marchand de tableaux et féru d’art. D’une aura sublime, dans cette prestance quasi mutique, il est énigmatique.
Michel Quint bouge les pions. Redore ce qui fut. Pétri une histoire de chaleureuses heures. Il détourne les hasards. Agathe ne sait pas qu’il s’agit de Jean Moulin. Ou bien chacun, ici, cache ses vérités. Michel Quint emmène ses personnages dans une intrigue captivante.
Il est en mission et se doit d’unifier la Résistance.
Agathe tombe amoureuse de Maurice. Le fils des pharmaciens, dont on aime d’emblée sa douceur, sa grâce et sa pureté. Ce côté juvénile des premières fois où tant de gestuelles libèrent le corps et l’esprit. Lui aussi est engagé. Il est résistant. Il prend des risques, il assume les dangers. Le combat, les codes, et les regards croisés. La vulnérabilité des plausibles trahisons. Le marasme de l’homme en puissance. L’homme est un loup pour l’homme.
De fil en aiguille, Agathe apprend que Maurice est un combattant de l’ombre. Elle aussi va s’impliquer. Le récit s’imprègne de cette atmosphère. Elle va découvrir des résistants dans son cercle intime. La surprise sera grande.
Jean Moulin et Agathe s’apprécient. La fusion des années. L’alliage de la jeunesse et d’un homme vieillissant qui plus est, malade.
La gémellité d’une même cause. Sans même le savoir, ils sont liés au pacte, à la conviction chevillée au corps, celle de sauver la population de l’Occupation et chasser l’ennemi.
Le récit est profondément sentimental et humaniste. Il dévoile le macrocosme de ces années de turbulences. Les délations, les filatures et les ombres intestines. L’enjeu de sauver la Nation de cette oppression.
Max, Jacques Martel, Jean moulin est un homme qui décline. On ressent la sagesse d’un être averti, comme si mille vies étaient déjà passées sur lui. Un homme sublime et tendre, paternel avec Agathe. Un bienfaiteur de l’humanité, un héros. Dans le cœur même de ce livre, il est si près, si proche, que le son de sa voix bouscule nos murmures, redore ce passé avec la vérité.
Celle d’une période floutée par le affres.
Essentiel, un texte d’historien qui traque les évènements et la réalité.
Profondément poignant et touchant. Cette histoire doublée par la grande est une immersion entre le brouillard et la beauté de la France. L’ombre et la lumière, le mal et le bien.
Jean Moulin dans l’altitude d’un vrai regard. L’évidence presque intimidante de vivre en vérité dans l’intimité d’un surhomme.
Publié par les majeures Éditions Serge Safran éditeur.
C'est la seconde fois que je lis un roman de Michel Quint et la seconde fois que je suis déçue. J'ai beaucoup de mal à avancer, à comprendre et suis obligée de revenir en arrière.
Le sujet est pourtant attrayant. Nous sommes dans les années 30, à Lille (une ville que j'aime beaucoup) et l'affaire Stavisky vient d'éclater. Les émeutes font rage dans la ville, les ouvriers n'en peuvent plus, l'extrême droite se rassemble dans l'espoir d'un coup d'Etat et des crimes à priori sans rapport les uns avec les autres s'enchaînent.
Cela n'empêche pas Charles, instituteur gauchiste (et un peu gauche en amour), de se dévoiler sexuellement et de s'offrir plusieurs aventures, notamment avec Nelly, une modiste un peu dévergondée. Il tombe amoureux en même temps de Lisa, une danseuse qui elle, n'hésite pas à se dévoiler complètement nue à son public... Celle-ci est assassinée sauvagement et Charles ne pense qu'à retrouver le coupable pour se venger. Il joue double jeu avec Nelly, lui laissant croire à son amour et se retrouve aussi malgré lui amené à devenir espion, intégrant les groupuscules d'extrême droite afin de servir le maire de Lille, Salengro. Finalement, seul le tonton policier et sa femme, un peu moins pervertis que les autres, méritent un peu de nos sentiments. Et j'oubliais Jojo, le marchand de journaux ... Ainsi, pas de sentiment possible et du sang jusqu'au bout.
Comme j'aime ces livres courts, qui, en quelques lignes, en peu de pages, nous racontent une histoire dense et riche, nous attachent profondément à des personngas !
Celui-ci emprunte son titre à un vers d'Apollinaire , et ça commence bien !
Un veil homme rencontre fortuitement un écrivain débutant, le narrateur du roman. La conversation s'engage, ou plutôt le monologue du vieil homme, qui trouve là oreille attentive à ses souvenirs, ses confidences.
Lui reviennent sa rencontre avec Luz, son amour fou et définitif pour cette fille brune, échevelée, sauvage et inatteignable. Leurs simulacres de théâtre où ils répètent inlassablement les tirades du Cid, où elle est Chimène et lui Rodrigue. L'irruption au cœur de leur duo du ténébreux Gérard (Philipe !?), la guerre implacable, qui met aux abois ce fils de Juif.
C'est beau, c'est incandescent, c'est dur et aride, c'est touchant.
J'ai vraiment beaucoup aimé.
Un roman/enquête captivant, on cherche avec Etienne le moindre indice pouvant le relier à "la printanière", roman contemporain bien écrit qu'on lit d'une traite, un développement inattendu qu'on découvre pas à pas au fil des pages en déambulant dans la région lilloise.
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