Un drame affreux ,je viens de vivre sa cet été, mon fils a disparu d un avc foudroyant à 35ans chez lui ,je suis dans le déni je survie ,mon cœur est brisee à jamais ,se livre me parle tellement ,l histoire est profonde je n ai plus rien a dire
Les miscellanées lèvent le voile. Puisqu’il est l’heure de l’écoute, la grave et la sublime.
Il est ainsi un journal intime d’une fillette, grandissante au fil des dires, qui restera gravé dans le marbre pour des millénaires.
Même perdu en plein désert, dans les tempêtes de sable. Même au bord de l’eau, la marée-haute n’aura aucune prise, aucun désir d’en finir avec les pages si enivrées de larmes.
Ici, dans l’instant, il respire pour l’infini.
« Privé S.V.P. » Voilà son titre, la majuscule en rouge. Interdit de franchir le passage du gué des mots de cette enfant.
Maud Lübeck a rencontré à l’âge de treize ans, celle qui sera son alter-ego. L’aura d’une amitié particulière. Un amour pour Claude comme du linge frais claquant au vent. Comme un doigt qui glisse sur la vitre givrée. Comme un bruit de pas entendu et compris. L’intensité d’un égrégore à fleur de peau. Maud écrit sur son cahier d’écolier.
Aperçue fortuitement pour la première fois sur le chemin de l’école, elle , Claude qui deviendra l’amie de son frère. Lui, qui l’a connu dans un bus commun, le lycée pour lui, il a seize ans, le collège pour elle.
Année 1980, « Privé S.V.P » le cahier exutoire, coopère à la fusion, au silence et secret.
Taire ce qui s’agite dans sa poitrine. Sublimer l’aura de Claude. Qu’elle ne connaît que trop peu. Mais l’heure est belle, car innocente, pure et complice.
Un premier amour, la fusion volcanique et le pain frais du matin.
1986, Claude emménage près de chez elle. Elle promène Zoé, sa chienne, dans un rythme pavlovien effréné. Ne serait-ce que pour croiser ce beau visage de Claude qui l’envoûte.
Elle apprend qu’elles ont quatre jours de différence. Elles ont la même coiffure. La communion mystique d’une connivence en advenir.
Le lundi 29 juin 1987, Claude vient chez elle. Afin de partager la soirée avec son frère et regarder une cassette vidéo. De fil en aiguille, elles vont se parler. Claude restera dîner. Mais Claude ne sait pas et ne saura jamais combien Maud est attirée par son magnétisme et son charme. Ici, c’est l’Alcazar vierge de gestes et de baisers. Tout est platonique, à sens unique. Claude quitte la région. Maud est un oisillon tombé du nid. Elle replie ses ailes. Jusqu’au jour où Claude emménage à une vingtaine de kilomètres de distance de chez elle. Maud respire enfin.
« Nous nous retrouverons à la rentrée. C’était certain. Je compte les jours. Une centaine jusqu’à la rentrée de septembre ».
Maud a alors quatorze ans et demie.
L’autrice conte son amie. Elle dévoile la force de ses écrits journaliers. Le journal est une bouffée d’oxygène, un élan.
Mais Claude va mourir. Un fatal accident de voiture. Claude et Maud ne se reverront jamais. Maud chute dans un abîme infini.
Son journal est un cri dans la nuit noire.
« Ne pas rire. Ne pas mourir. Ne pas aimer. Ne pas me lier à des personnes étrangères à Claude. Ne pas trouver quelqu’un de sympa. Trouver toute personne vivante nulle d’être vivante. Détester la vie ».
Le journal a un point virgule. Maud, dix-huit ans, cherche encore le souffle de Claude. La sentir auprès d’elle. La retenir encore. L’hommage roi. « Le clairvoyant lui explique qu’elles font partie de la même famille spirituelle. Que c’était comme si nous étions la même personne ».
On pleure sous ce trop plein de sincérité, sous cet éloge funèbre comme un éclat de lumière. Les confidences sont des myriades d’étoiles filantes. Les délivrances sont cercle de vie et l’épiphanie des sentiments. Le deuil en advenir comme une course en pleine montée. Mais l’enfant, la jeune femme, vaincra.
Comprendre que Maud rassemble l’épars de cette séparation. Dans « 1988, Chroniques d’un adieu ». Dire l’impact d’un amour éthéré et chaste. « Aucune fille. Aucun arbre haut perché. Par-delà les tranchées. Aucune ou mille. Aucun arbre haut perché. Aucun astre où sonner ».Les entrelacs sont journal, photos, poèmes, chansons, plans, et espérances.
« Journal intime d’une adolescente, porté par la présence de trois actrices de renom : Nicole Garcia, Clotilde Hesme et Irène Jacob ».
Prenez soin les amis de la préface de Brigitte Giraud. « N’y a-t-il pas de deuil plus puissant que celui dont la réalité n’a pas eu lieu ? Le deuil de ce qui aurait dû être ».
« Privé S.V.P » irradiant d’amour. L’acuité juvénile qui dépasse tout entendement. Un journal dont l’obsession cardinale est résurgence et résilience. Une œuvre mémorielle.
Publié par les majeures Éditions Le Nouvel Attila.
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