Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Ça commence fort ! Euridice ne saigne pas lors de sa nuit de noce qui du coup se transforme en cauchemar puisqu'elle est copieusement insultée par son ''bip'' de mari qui la considère soudain comme une trainée.
Éternelle domination des mâles qui perdure dans beaucoup de pays .
C'est bien écrit. J'ai trouvé qu'il y avait sans cesse une espèce d'humour sous-jacent, quelque chose d'amusant, qui éclate de temps en temps...
Et pourtant, que de sentiments négatifs par moments ! Un vrai plaidoyer contre le mariage et le statut de femme au foyer, ce que je comprends aisément, doublé d'une quasi-apologie qui nous dit "la mort est belle, elle nous libère !" du moins en ce qui concerne Zélia, la voisine, qui n'est que fiel et aigreur.
Ce roman raconte l'histoire d'Euridice avec toutes les petites choses de la vie qui font la vie. Tous ces petits détails qui peuvent paraître insignifiants, et pourtant... ce sont eux qui nous construisent.
J'ai trouvé tellement triste que jamais elle ne tienne tête à son mari, cet imbécile qui ne se soucie pas du besoin de sa femme d'être autre chose qu'une ménagère.
C'est la triste condition féminine d'une époque.
Au début j'ai eu peur de m'ennuyer et d'avoir envie d'abandonner. C'est une forme de narration à laquelle je suis peu habituée. Ça m'a fait penser à une voix off dans un film, qui raconte les différentes étapes de la vie d'un personnage.
Mais finalement je me suis laissée emporter par cette histoire douce-amère de femmes, teintée d'ironie, et j'ai beaucoup aimé ! J'entendais même la voix off, une voix masculine douce et chaude.
J'y ai vu aussi un petit pamphlet contre les machos, ces hommes imbus d'eux-mêmes et de leur statut de mâle dominant, qui dénient à leurs épouses le droit d'avoir des envies d'autre chose que le ménage, la popote et les gosses à torcher.
Tout ça est une histoire de femmes, ou plutôt des histoires de femmes, Euridice, Zélia, Guida, Eulália... avec accessoirement, des hommes en arrière-plan qui n'ont pas vraiment le beau rôle.
Quoi que, certaines femmes font vraiment penser à des mantes religieuses.
Ça raconte aussi une certaine histoire du Brésil, plus précisément de Rio et des cariocas, plusieurs décennies en arrière.
J'ai adoré l'écriture, le déroulement de l'histoire, l'état d'esprit. J'ai tout aimé dans ce roman !
Une belle découverte pour moi qui avais craqué sur cette superbe couverture au départ.
Un roman qui porte bien son 2e titre : La vie invisible d'Euridice Gusmão dont le personnage éponyme est invisible à plusieurs titres:
- du point de vue de la fiction, Euridice est éclipsée au sein de sa famille par une grande soeur, Guida, plus féminine, plus "émancipée", puis, une fois adulte, au sein de son foyer, invisible aux yeux de son mari qui nie son intelligence et ses multiples talents.
- du point de vue narratif, la vie d'Euridice, promise dès le titre, est éclipsée par les multiples récits enchassés des membres de son entourage.
J'ai aimé me plonger dans l'atmosphère brésilienne des années 50, les références aux plats portugais, les noms de famille évocateurs pour moi. J'ai imaginé sans peine le quotidien d' Euridice et de sa soeur Guida, dans une société en évolution mais dont les moeurs matrimoniales restaient ancestrales.
Par contre, j'ai été un peu déçue du sort réservé à Euridice mais je dois reconnaître que le titre était assez évocateur.
Je recommande ce roman à tous les lecteurs qui aiment les récits de vie réalistes et désireux d'entrer dans l'univers des us et coutumes brésiliens.
Eurídice Gusmão aurait pu devenir un grand chef cuisinier, une créatrice de mode reconnue ou encore une auteure à succès . Elle excelle en effet dans tout ce qu’elle entreprend. Oui mais voilà, dès qu’Eurídice tente d’exposer ses projets à son mari, elle se voit opposer un refus catégorique. Antenor souhaite simplement qu’elle se cantonne à son rôle de femme au foyer. Eurídice aurait pu passer outre le consentement de son mari certes…mais ce n’est pas une chose si aisée dans le Brésil des années 1940.
C’est donc l’histoire d’une « desperate housewife » brésilienne mais aussi de sa sœur Guida, qui au contraire a tout quitté pour vivre sa grande passion… de la voisine « ornithorynque » Zélia, complètement aigrie… Et les hommes dans tout ça ? Ils ont leur part dans cette histoire, victimes du conformisme social (et de pas mal de lâcheté).
« C’est l’histoire d’Eurídice Gusmão, une femme qui aurait pu exister », écrit l’auteure. C’est un livre sur la condition féminine d’hier mais aussi d’aujourd’hui car il parle d’accomplissement personnel et des barrières que l’on peut se mettre à soi-même comme ce « Quelque Chose en Eurídice Qui Ne Voulait pas Qu’Eurídice Soit Eurídice ».
En débutant ma lecture, j’ai eu peur du livre un peu léger, style feel-good (la couverture colorée peut le laisse supposer). Au final, le ton est davantage celui de la fable avec une bonne dose d’humour. Petit extrait :
« Pour elle, le mariage était quelque chose d’endémique, quelque chose qui arrivait aux hommes et aux femmes entre dix-huit et vingt-cinq ans. Comme une grippe, en un peu mieux. »
Quelle déception ! Bon, ça se laisse lire, bien sûr mais on s'attend à lire beaucoup au sujet de la dite Euridice... On nous promet aussi en 4ème de couverture qu'Euridice choisit "de faire autrement"... mais pas du tout, Euridice est dans son époque tout à fait soumise aux désirs de son mari, à ses colères, elle accepte en déprimant cette vie qu'elle ne choisit pas.
J'ai trouvé ce livre d'une étrange tristesse, un quelque chose d'inachevé. Jusqu'au bout on a envie qu'Euridice réagisse, voit la vie... jusqu'au bout rien ne se passe.
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Bird découvre que sa mère n'est autre que la poétesse dissidente Margaret Miu...
Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement