Merci à Jean-Paul pour ses impressions, ses rencontres, ses Correspondances
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Découvrez la chronique de Yannick pour le roman de Magyd Cherfi
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C'est un bien chouette roman que "La vie de ma mère !" de Magyd Cherfi. Un roman au plus proche des êtres, de la complexité de leurs liens, des sentiments et de la vie.
Kabyle de deuxième génération, Slimane, le narrateur, semble réunir toutes les conditions pour passer une cinquantaine paisible. Excellent cuisinier, il possède un food-truck, réputé pour l'inventivité de ses burgers halal ; ses deux grands fils s'émancipent peu à peu, loin des cités et de leurs innombrables trafics, tout en gardant une belle complicité avec leur père ; sa femme, dont il est séparé, continue à le soutenir de sa tendresse et de sa compréhension. Oui, la vie de Slimane pourrait être parfaite... Mais voilà qu'après huit mois de silence, il se décide à rendre visite à Taos, sa mère. Et là tout vacille, tout convulse, tout chavire et tout blesse.
Déterminé à être le "bon fils", affamé d'une tendresse maternelle évanouie depuis le temps de l'enfance, Slimane passe outre les rebuffades, les méchancetés, les remarques acerbes et prend en charge les soins nécessaires à Taos, malgré la désapprobation de ses frères et soeurs. Et une métamorphose survient : celle qui était vouée à n'être que leur mère, aliénée à son mari et à sa progéniture, n'ayant d'autre existence que celle de les servir, de s'occuper de leur bien-être, de les aimer sans rien demander en échange, devient une femme volontaire, pleine de vie et d'envies, indépendante, chaleureuse et démonstrative ! Pour les cinq enfants de Taos, c'est un cataclysme et chacun y fait face avec son vécu, ses rancœurs et son amour refoulé.
C'est avec un ineffable plaisir que je suis entrée dans la famille de Slimane et Taos, que j'ai accompagné ses soubresauts douloureux et le réveil d'une femme longtemps assujettie aux seuls rôles qui lui étaient assignés par d'autres. Magyd Cherfi parvient, avec une infinie subtilité, à disséquer l'écheveau composite des relations filiales ancrées dans une culture et des traditions coriaces. Comme Slimane dans ses recettes, l'âpreté du piment, apportée par les ressentiments de la fratrie, s'entremêle intimement avec la suavité de la fleur d'oranger et de la tendresse retrouvée, pour donner un roman savoureux. Ni concessions, ni mièvreries, dans ce récit d'émancipations mutuelles, mais énormément d'émotions pudiquement suggérées par une écriture dynamique, d'une spontanéité loin de toute affectation. La dureté des situations et des affrontements familiaux est sans cesse contrebalancée par l'humour et l'autodérision dont fait preuve le narrateur, conscient de ses failles et de ses motivations égoïstes.
"Une déclaration d'amour maquillée en bras de fer" affirme le point de vue des éditeurs sur la quatrième de couverture. Je souscris complètement à cette définition en y ajoutant mon propre point de vue : un trésor vivifiant de délicate acuité et d'humanité.
Slimane ou plutôt Slim, après avoir assisté aux obsèques du père de son meilleur ami, va tenter de renouer avec sa mère dont il s'est éloigné depuis huit mois... En pleine crise dans sa vie personnelle et professionnelle, il va tenter de l'accompagner dans une sorte de renaissance physique et morale et va ainsi renouer avec ses frères et soeurs.
J'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire au début tant l'écriture est particulière: tournure orales, mots d'autres langues, argots...mais rapidement le charme a pris et j'ai suivi ce narrateur fragile et perdu dans sa quête de famille avec beaucoup de plaisir! Que dire également de cette mère dont la personnalité et les envies ont été réprimées toute sa vie et qui renaît à la fin celle-ci! Un joli sujet, traité avec tendresse et humour!
J’ai été souvent mal à l’aise d’une part à cause de l’écriture souvent trop crue et d’autre part à cause des relations exécrables entre une mère et ses enfants
Pourtant, certains passage sont intéressants ; comment un fils d’immigré se sent ‘il ? français, arabe ou musulman ? comment ces enfants mélangent ‘ils tradition et modernité ? mais aussi, comment un fils doit ‘il élever ses enfants ou se rapprocher de sa mère ? ou comment une mère musulmane illettrée se libère des traditions séculaires. Bref, beaucoup de sujets d’actualité…
L’auteur manie aussi l’humour et quelques fois la tendresse, mais pas assez à mon goût
Alors qu’il assiste aux obsèques du père de son meilleur ami, Slimane regrette de ne plus être allé rendre visite à sa propre mère depuis huit mois.
Il lui faut bien reconnaître qu’à cinquante ans passés, il ne supportait plus les jérémiades, les reproches, les plaintes de celle-ci. Mais taraudé par la crainte qu’elle puisse bientôt quitter ce monde, il décide de renouer avec elle, et du même coup avec ses frères et soeurs.
Ce ne sera pas chose aisée, sa mère étant particulièrement aguerrie au chantage affectif et se plaignant de douleurs physiques invalidantes.
Mais Slimane, qui n’a plus de travail, deux fils adolescents et une épouse qui met sur pause leur vie commune pour se donner le temps de la réflexion quant à l’avenir de leur couple, tiendra bon.
Ce que j’ai aimé dans ce roman : les portraits des membres de la famille, les relations entre eux, leur mode de fonctionnement qui diffère de celui de la famille française lambda, l’évolution de la mère et l’ajustement que ses enfants sont obligés de faire pour la comprendre et accepter son changement, son envie de profiter un peu de la vie maintenant.
Un bon moment de lecture.
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