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Leila Slimani

Leila Slimani

Leïla Slimani, née le 3 octobre 1981 à Rabat au Maroc, d'une mère franco-algérienne et d'un père marocain, est une journaliste et écrivain franco-marocaine.

Articles en lien avec Leila Slimani (4)

Avis sur cet auteur (295)

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    Couverture du livre « Chanson douce » de Leila Slimani aux éditions Gallimard

    Franck FINET sur Chanson douce de Leila Slimani

    Paul et Myriam sont un couple de "Quadra-bobos-parisiens" habitant un petit appartement dans le XX ième arrondissement . Peu après la naissance d'Adam, Myriam souhaite reprendre son métier d'avocate pour lequel elle a mené de longues et brillantes études.
    Se pose alors la nécessité d'embaucher...
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    Paul et Myriam sont un couple de "Quadra-bobos-parisiens" habitant un petit appartement dans le XX ième arrondissement . Peu après la naissance d'Adam, Myriam souhaite reprendre son métier d'avocate pour lequel elle a mené de longues et brillantes études.
    Se pose alors la nécessité d'embaucher une nourrice pour s'occuper des enfants.
    Un choix cornélien car faire entrer un "étranger" dans l'intimité de son foyer est un défi douloureux à assumer.
    C'est finalement Louise -aux excellentes recommandations - qui prendra en charge les 2 enfants.
    Louise qui va rapidement prendre le contrôle du foyer, ne comptant pas ses heures, effectuant des travaux bien au delà de sa mission de nounou... Louise qui se rend indispensable.
    Mais Louise - comme chacun d'entre nous - cache de lourds secrets, révèle d'inquiétantes failles.
    Des failles qui passeront presque inaperçues car qui prête attention à ce personnel invisible ?
    Qui prête attention aux attitudes, aux mots qui peuvent blesser, humilier ?
    Louise vit par procuration la vie de ses employeurs pendant que la sienne s'effrite (expulsion à venir, fille qui disparait, ... )
    Elle est "une femme docile, une carpette" pour les uns..."un soldat qui avance coûte que coûte " pour les autres.
    De crises de mélancolie exacerbée à la paranoïa... la frontière est mince et l'inévitable n'est jamais très loin .
    Louise est une femme à la dérive sans aucune bouée à laquelle se raccrocher.

    Au delà du Goncourt qui vient couronner cet incroyable roman, j'ai pris un immense plaisir à la lecture de ce petit bijou.
    Construit de façon magistrale (l'abomination est annoncée dès la première page), le lecteur est en perpétuelle recherche de la faille qui fera basculer la nounou.
    Au risque de surprendre, j'ai aimé Louise. Elle est inexcusable mais son parcours de vie doit être respecté.
    Elle n'est aucunement une criminelle mais une femme qui a "explosé" car le peu qui la rattache à la vie lui est retiré.

    Leïla Slimani réussit un tour de force miraculeux, celui de transformer en or un fait divers -certes morbide - mais assez banal admettons-le.
    Un style limpide, clair, qui nous tient en haleine jusqu'à la dernière phrase.
    Une pépite !

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    Couverture du livre « Le pays des autres Tome 2 : regardez-nous danser » de Leila Slimani aux éditions Gallimard

    Sandrine Fernandez sur Le pays des autres Tome 2 : regardez-nous danser de Leila Slimani

    1968. Dans un Maroc qui goûte aux joies de l’indépendance, les Belhaj sont désormais à la tête d’une exploitation agricole prospère. Amine s’est converti en bourgeois qui fréquente les meilleurs cercles et Mathilde rêve d’une piscine comme du clou de sa réussite sociale. Le bassin turquoise...
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    1968. Dans un Maroc qui goûte aux joies de l’indépendance, les Belhaj sont désormais à la tête d’une exploitation agricole prospère. Amine s’est converti en bourgeois qui fréquente les meilleurs cercles et Mathilde rêve d’une piscine comme du clou de sa réussite sociale. Le bassin turquoise servira d’ailleurs de fond au mariage en grande pompe de leur fille Aïcha. L’écolière studieuse est devenue médecin, après des études en France, tandis que son frère Sélim se cherche encore, goûtant aux paradis artificiels à Essaouira, la hippie.

    Dans ce deuxième tome, Amine et Mathilde cèdent le pas à la nouvelle génération. A eux de trouver leur place dans un pays qui a certes acquis son indépendance mais où les fractures sociales existent toujours. Le pays est déchiré par des envies divergentes. Plus de religion ou plus de liberté. Plus d’égalité ou plus de fermeté. Plus de tradition ou plus d’occidentalisation.
    Gynécologue, Aïcha instruit les femmes sur leurs corps et leurs droits, dans un combat perdu d’avance tant la société marocaine peine à se détacher des traditions qui dénient toute liberté aux femmes.
    Sélim se laisse porter par le vent de la liberté et multiplie les expériences, au grand dam de ses parents qui ne comprennent pas cette jeunesse rebelle, plus encline à s’amuser qu’à travailler.
    Toujours juste et sans parti pris, Leila Slimani continue sa passionnante saga familiale et raconte ces années où le Maroc, confronté à tous les défis, cherche sa voie, entre modernité et traditions, sous le joug d’un pouvoir répressif qui tue dans l’œuf toute tentative de rébellion. Le royaume d’Hassan II dans toutes ses contradictions…
    Quel bonheur de pouvoir retrouver ces personnages dans un troisième tome.

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    Couverture du livre « Le pays des autres Tome 1 » de Leila Slimani aux éditions A Vue D'oeil

    asphenix.cie sur Le pays des autres Tome 1 de Leila Slimani

    « A ce moment ils n'étaient pas dans deux camps opposés. Ils ne se réjouissaient pas du malheur de l'autre. Ils n'attendaient pas que l'un pleure ou se félicite pour lui tomber dessus et l'accabler de reproches. Non, à cet instant ils appartenaient tous deux à u camp qui n'existait pas, un camp...
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    « A ce moment ils n'étaient pas dans deux camps opposés. Ils ne se réjouissaient pas du malheur de l'autre. Ils n'attendaient pas que l'un pleure ou se félicite pour lui tomber dessus et l'accabler de reproches. Non, à cet instant ils appartenaient tous deux à u camp qui n'existait pas, un camp où se mêlaient de manière égale, et don étrange une indulgence pour la violence et une compassion pour les assassins et les assassinés »

    Quelle magnifique écriture ! J'ai été subjuguée par ce roman

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    Couverture du livre « Chanson douce » de Leila Slimani aux éditions Gallimard

    voyages au fil des pages sur Chanson douce de Leila Slimani

    Dès les premières lignes on sait comment ça se termine. Louise, la nounou, tue les deux enfants dont elle s’occupe.

    Le roman consiste donc à reconstituer l’enchaînement des événements, les causes et les effets, les actes et les omissions, les paroles et les silences, qui ont abouti à cette...
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    Dès les premières lignes on sait comment ça se termine. Louise, la nounou, tue les deux enfants dont elle s’occupe.

    Le roman consiste donc à reconstituer l’enchaînement des événements, les causes et les effets, les actes et les omissions, les paroles et les silences, qui ont abouti à cette tragédie.

    Tout commence donc lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, étouffe entre ses quatre murs de femme au foyer et décide de reprendre son travail d’avocate. Paul, son mari, est réticent, mais finit par s’accommoder de ce choix, et accepte l’idée d’embaucher une nounou. Et là, bingo, ils dénichent Louise, une nounou de derrière les fagots, la perle rare qui fait disparaître tous leurs soucis d’organisation. Louise est parfaite, maniaque de l’ordre et de la propreté, elle gère la maison et les enfants, et est disponible à tout moment. En un mot, elle se rend rapidement indispensable.

    Louise a bien quelquefois des comportements inattendus, vaguement décalés, mais Myriam et Paul, trop heureux de pouvoir se consacrer à leurs carrières respectives, ne s’y attardent pas. Après tout, Louise est efficace, les enfants l’adorent, alors pourquoi se poser plus de questions sur cette nounou dont au fond ils ne savent rien ?

    Et s’ils s’en posaient, des questions, ils se rendraient compte que Louise n’a pas d’autre vie ni d’autre identité que celle de nounou. Hors de cette famille, elle ne vit pas, elle survit, solitaire, en attendant l’heure de retourner au travail. Si elle perd ce travail, elle perd tout, son appartement miteux, son dernier lien avec la société, le peu de dignité qu’il lui reste. Elle n’aura plus nulle part où aller et se retrouvera SDF. Alors elle s’accroche à eux, devient de plus en plus envahissante, frustrée, jalouse. Elle voit avec une peur panique arriver le moment où le plus jeune des enfants ira à l’école et où ils n’auront plus besoin d’elle. Et la folie chemine lentement dans son cerveau fragile.

    Terrible roman psychologique dont on connaît la fin dès le début, mais malgré l’issue connue, la tension et le malaise prennent à la gorge.

    Il y est question du vide abyssal dans lequel Louise existe à peine, un vide affectif, psychique, moral, culturel, social. Face à elle, il y a Myriam, coincée entre vie privée et professionnelle, qui voudrait s’épanouir et être reconnue en tant que mère, femme, avocate, et qui réalise que la mission est pratiquement impossible. Elle en ressent une sorte de culpabilité, à laquelle s’ajoute celle qu’elle éprouve en déléguant tout à Louise, dans ce qui ressemble à une exploitation bienveillante.

    « Chanson douce » raconte cette relation entre deux femmes, l’une inadaptée, l’autre sur-adaptée mais dépassée, et leurs difficultés à trouver leur place dans une société impitoyable, aux injonctions multiples et contradictoires.

    Un roman sans affect, sans jugement, glaçant et percutant.

    PS: J’ai vu le film après avoir lu le livre. J’ai préféré le livre.

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