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Kamel Daoud

Kamel Daoud

Kamel Daoud est né le 17 juin 1970 à Mostaganem (Algérie), écrivain et journaliste d'expression française. Après des études de mathématiques, il étudie la littérature à l'Université. En 1994, il entre au Quotidien d'Oran, journal francophone et se fait connaîtte pour ton caustique. Il est aussi é...

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Kamel Daoud est né le 17 juin 1970 à Mostaganem (Algérie), écrivain et journaliste d'expression française. Après des études de mathématiques, il étudie la littérature à l'Université. En 1994, il entre au Quotidien d'Oran, journal francophone et se fait connaîtte pour ton caustique. Il est aussi éditorialiste au journal électronique Algérie-focus. Ses articles sont également publiés dans Slate Afrique.

Le 14 novembre 2011, il est nommé pour le Prix Wepler-Fondation La Poste.

En octobre 2013 paraît son roman Meursault, contre-enquête (ed. Barsakh) qui s'inspire de L'Etranger d'Albert Camus. Le narrateur étant le frère de « l'Arabe » tué par Mersault.

En Algérie, le livre fait polémique, objet d'un malentendu : « Sans l'avoir lu, de nombreuses personnes ont pensé que c'était une attaque de L’Étranger, mais moi je n'étais pas dans cet esprit-là. Je me suis emparé de L’Étranger parce que Camus est un homme qui interroge le monde. J'ai voulu m'inscrire dans cette continuation. [...] J'ai surtout voulu rendre un puissant hommage à La Chute, tant j'aime ce livre. ».

Paru chez Actes sud en mai 2014,  Meursault, contre-enquête est en lice pour le Prix Goncourt 2014.

Articles en lien avec Kamel Daoud (2)

Avis sur cet auteur (56)

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    Couverture du livre « Houris » de Kamel Daoud aux éditions Gallimard

    des.livres.qui.senvolent sur Houris de Kamel Daoud

    Aube a perdu sa famille quand elle était enfant, lors d’une tuerie de masse qui lui a laissé une cicatrice alors que l’on tentait de l’égorger. Il lui reste un sourire le long de sa gorge qui l’a rendue quasi muette. Devenue adulte, enceinte, elle nous livre un monologue adressé à son foetus,...
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    Aube a perdu sa famille quand elle était enfant, lors d’une tuerie de masse qui lui a laissé une cicatrice alors que l’on tentait de l’égorger. Il lui reste un sourire le long de sa gorge qui l’a rendue quasi muette. Devenue adulte, enceinte, elle nous livre un monologue adressé à son foetus, lui expliquant pourquoi elle compte s’en débarrasser.

    J’annonce tout de suite la couleur : je n’ai pas aimé cette lecture. Elle m’a profondément dérangée. Au départ pourtant, le sujet m’intéressait: une femme qui lutte avec courage contre l’oppression et une dénonciation de la parole muselée des algériens concernant les atrocités de la guerre civile des années 90…

    Concernant l’aspect purement littéraire, je n’ai pas trouvé l’émotion. J’ai été agacée par les longueurs et les répétitions, ainsi que par une certaine lourdeur stylistique et une composition anarchique qui n’apporte rien au récit.

    J’ai été gênée aussi, je l’avoue, par les problèmes éthiques posés par la controverse sur la provenance du récit. Mais aussi par une certaine vision caricaturale de la femme et de la société algérienne en général. Tout est noir ou blanc, il n’y a pas de demi mesure. On ressent une volonté de critiquer cette société dans son ensemble, sans restriction.

    J’aurais voulu l’aimer ce roman, pour le prix Goncourt dont j’apprécie généralement les lectures, et parce que le sujet est marquant. Mais je n’ai éprouvé aucun plaisir et au contraire une gêne indicible.

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    Couverture du livre « Houris » de Kamel Daoud aux éditions Gallimard

    Aa67 sur Houris de Kamel Daoud

    L’horreur racontée sous forme de conte mythique.

    L’héroïne de ce livre est muette et pourtant, c’est comme un cri qu’elle pousse au travers de ce livre. On est entre poésie, conte et extrême réalisme. Et ça Kamel Daoud le fait très bien. Il vogue et nous nous accrochons à la barque pour ne...
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    L’horreur racontée sous forme de conte mythique.

    L’héroïne de ce livre est muette et pourtant, c’est comme un cri qu’elle pousse au travers de ce livre. On est entre poésie, conte et extrême réalisme. Et ça Kamel Daoud le fait très bien. Il vogue et nous nous accrochons à la barque pour ne pas vomir, pour suivre cette vie.
    Un jour un couteau a atteint cette frêle héroïne et l’a laissé pour morte. Ensuite l’écrivain nous emporte dans une histoire qui semble en décalage avec la réalité tout en relatant des faits tristement possibles.
    Même dans ses articles les plus terre à terre qu’il écrit dans certains grands hebdomadaires, Kamel Daoud use de cette plume aérienne qui donne l’impression de ne plus être sur terre mais bien en altitude, dans un ciel qui nous permet d’observer de là-haut les faits et les horreurs de ce monde. Ça n’est pas moins choquant, ça n’est pas moins terrifiant, mais ça permet au lecteur de garder un distance minimale et ainsi de se faire sa propre image de l’horreur. Il peut se coller le nez dans la m… ou il peut garder une juste distance pour ne pas vomir. Et c’est cette dernière option que j’ai choisie.

    La guerre civile qui a eu lieu en Algérie entre 1990 et 2000 est presque passée sous silence, ceci malgré les milliers de morts qui ont jalonnés cette décennie. Armées légales et terroristes se partageaient alors l’avant de la scène pour semer la terreur parmi les habitants. Une guerre que l’on pourrait désignée de ‘’guerre entre frères’’.
    Au milieu de cette horreur, une horreur plus précise, plus distincte, celle d’Aude, jeune femme qui a survécu à un égorgement raté. La jeune algérienne va ensuite commencer le récit de sa vie, récit qu’elle veut faire pour son enfant avant de l’égorger. N’ayant ni mari, ni père pour les protéger, elle ne voit que cette alternative pour mettre son enfant à l’abri. Le monologue qui s’en suit et qui constitue le mat du roman est poignant, un cri en face d’un monde qui ne voit pas les choses à la taille de l’individu, mais plutôt comme une simple page d’histoire.

    Les mots que l’algérienne utilise dans son récit sont emprunt d’une incontestable cruauté et pourtant ils ne sont que vérité et justesse dans la vie de cette jeune femme. L’exigence de la plume de Kamel Daoud ne rend pas ce roman léger ou facilement accessible : il est émotionnellement exigent, structurellement rude, par moment malaisé, mais surtout très abrupt. Il faut une bonne dose de courage pour persévérer dans sa lecture. Parfois on tourne un peu en rond dans le pathos, mais je pense que c’était volontaire de la part de l’auteur : enfoncer et ré-enforcer le clou, parfois au travers de métaphores.

    L’auteur voulait secouer des lecteurs (tels que moi) passés à côté de ce pan de l’histoire algérienne ; il a réussi à me faire connaitre ce qu’un grand nombre d’algériens ont dû vivre. Il a atteint sa cible, de cette lecture je suis sortie secouée, troublée, salement remuée.

    Citations :
    « Dieu a fait de toi un murmure pour que nous nous taisions tous quand tu prendras la parole. »
    « Je t'évite de naître pour t'éviter de mourir à chaque instant. Car dans ce pays, on nous aime muettes et nues pour le plaisir des hommes en rut. Je sais que je m'empêche de conclure, que je te parle pour faire reculer l'heure, mais cela ne te protégera pas longtemps ; je me dis que si je te raconte la véritable histoire, peut-être que tu comprendras. La vraie, celle qui se cache et qui se montre quand je ferme les yeux le soir depuis des années. »
    « Te garder ? Es-tu folle ? Ils se sont montrés capables d'enterrer une guerre entière, 200 000 morts et dix années durant lesquelles ils se sont pris pour des moutons et des prophètes, mais ils n'oublieront jamais que tu es née sans père, sans nom. Que tu as été imposée par une mère monstrueuse qui leur évoque combien d'enfants, de femmes, d'hommes et de bêtes ils ont massacrés pour la gloire de leur Dieu. »
    « Un bon plat remplit le ventre, le ventre soutient le genou, mais un livre vous relève la tête et soutient l’homme tout entier. »

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    Couverture du livre « Houris » de Kamel Daoud aux éditions Gallimard

    Sophie Wag sur Houris de Kamel Daoud

    Un roman poignant, bien écrit qui relate la difficulté de naitre femme dans un pays où leurs droits sont bafoués. Prouesse de l'auteur homme de se faire entendre en tant que femme.
    Mais autant j'ai trouvé ce livre intéressant et nécessaire, autant j'ai peiné à le finir. Par sa dureté tout...
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    Un roman poignant, bien écrit qui relate la difficulté de naitre femme dans un pays où leurs droits sont bafoués. Prouesse de l'auteur homme de se faire entendre en tant que femme.
    Mais autant j'ai trouvé ce livre intéressant et nécessaire, autant j'ai peiné à le finir. Par sa dureté tout d'abord mais aussi par le style: une belle écriture certes, ponctué de (trop?) longs monologues , comme pourraient l'être ceux d'une femme qui ne peut plus parler et qui a donc des pensées obsédantes, qui furent difficiles à lire pour moi. J'ai dû entrecouper cette lecture par des ouvrages plus gais afin de réussir à le finir...

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    Couverture du livre « Houris » de Kamel Daoud aux éditions Gallimard

    Salina sur Houris de Kamel Daoud

    Magistral. Quelle lecture ! Après le roman de G.Faye, et dans mon confort, je pensais lire ce « roman » plus tard. Trop de sang . Et pourtant , quel texte !
    Les années 1990-2000 , cette décennie noire fut une guerre civile entre militaires et islamistes , 200.000 morts que 10 ans plus tard...
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    Magistral. Quelle lecture ! Après le roman de G.Faye, et dans mon confort, je pensais lire ce « roman » plus tard. Trop de sang . Et pourtant , quel texte !
    Les années 1990-2000 , cette décennie noire fut une guerre civile entre militaires et islamistes , 200.000 morts que 10 ans plus tard les autorités ont voulu occulter par une voie hypocrite, celle de la Réconciliation.
    Une seule guerre a eu lieu officiellement en Algérie, c’est celle « contre les français »
    Mais , en 1999, le 31 décembre, une petite fille de 5 ans Farj ou Aube en français a été égorgée comme un mouton de l’Aïd et laissée pour morte ainsi que sa petite sœur de 8 ans, décapitée. Tout le village a subi cette boucherie sans nom.
    Aube a été récupérée mourante , mais soignée ou plutôt rafistolée en urgence, elle porte une balafre de 17 cm, ce qu ‘elle appelle son sourire, et une canule qui l’aide à respirer, et elle n’a plus de cordes vocales.
    Elle a 26 ans , elle est enceinte,elle a cru un instant avoir le droit d’avoir une vie de jeune femme, elle est persuadée que ce sera une fille , elle lui parle avec des petits mots doux, elle l’appelle Houri, ce nom que l’on donne aux jeunes filles du paradis…
    Elle lui raconte ce qu’a été sa vie, son pays depuis son égorgement et la prévient qu’elles vont vite se séparer grâce à 3 pilules. Elle ne veut pas que cette petite fille devienne femme dans ce pays qu’est l’Algérie, elle veut la protéger de la vie qui l’attend.
    Elle prend la route pour retourner sur les lieux du massacre, elle pense trop à sa sœur.
    Le voyage est plein d’embûches, elle fait des rencontres, un libraire, qui ne peut plus vendre que des livres de cuisine, un routier lui aussi abîmé qui roule sans arrêt, à chaque fois quand elle déroule son foulard et laisse sa blessure béante , chacun est saisi , elle est l’image vivante de ce que les hommes de son pays ont été et sont capables de faire.
    Contre cette barbarie, le roman de K.Daoud dresse un réquisitoire implacable , cruel, l’écriture est raffinée, poétique parfois , malgré l’horreur du propos .
    Un livre essentiel. Le Goncourt demain peut-être.