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Orphelin de mère, mis à l'écart par son père, il a grandi dans la compagnie des livres qui lui ont offert une nouvelle langue. Depuis toujours, il est convaincu d'avoir un don : s'il écrit, il repousse la mort ; celui qu'il enferme dans les phrases de ses cahiers gagne du temps de vie. Ce soir, c'est auprès de son père moribond qu'il est appelé par un demi-frère honni... Fable, parabole, confession, le deuxième roman de Kamel Daoud célèbre la folle puissance de l'imaginaire et rend hommage à la langue française comme espace d'infinie liberté.
Ce livre est merveilleusement bien écrit, il est poétique et donne envie d'écrire mais d'un autre côté, il est long, difficile à lire, demande beaucoup de concentration. J'ai beaucoup aimé l'ambiance du magreb, les saveurs, les couleurs, le sable, le désert... Je conseille ce livre aux lecteurs très assidus.
C'est un roman qui choisit ses lecteurs !
Selon les profils de lecteur :
soit il le laisse pénétrer et l'emporte;
soit il devient hermétique et la lecture d'une page en plus devient douloureuse.
Ce roman, il mérite toute l'attention et la concentration du lecteur et paradoxalement, d'entrée de jeu il faut accepter de s'y perdre et de ne pas tout saisir dans l'instant, mais d'avoir le plaisir de la révélation par la suite.
L'histoire, c'est celle de Zabor, orphelin (réel de mère, symbolique de père). Marginalisé par la communauté dans laquelle il vit, il se nourrit de livre et d'écriture au point de se convaincre d'avoir un pouvoir : celui de repousser la mort de quelqu'un s'il écrit en sa présence. Il est le dernier recours, l'appel de secours quand un de ces semblables semble être au trépas. Pas amer pour un sou, il se prête à l'exercice pour sauver des vies, bien que nul ne lui rende ! Mais en sera-t-il de même, quand son demi-frère l'appellera au chevet de leur père ? Se prêtera-t-il à ce nouvel exercice qui met à rude épreuve sa mansuétude et sa miséricorde ?
Digne d'un conte oriental, un brin mystique et incompréhensible, avec des éclairs de révélations qui apparaissent et disparaissent encore plus vite. Ce roman, c'est avant tout un hommage au pouvoir de l'écriture, une réflexion sur la religion et une critique des rapports interpersonnels, notamment dans la cellule familiale.
L'écriture est majestueuse, intelligente et pleine de surprise !
"Zabor ou les psaumes" est un merveilleux conte sur le pouvoir salvateur de l'écriture, emplit de poésie, de lyrisme et de splendides métaphores.
"Ecrire c'est écouter un son, le préserver et tourner autour, sans cesse, pour tenter d'en rendre la mélodie, s'en approcher le plus possible pour le conduire de l'oreille à la bouche".
Zabor, personnage principal, est orphelin de mère et rejeté par son père. Très proche de sa tante, dont il voue une certaine admiration, il cultive sa différence, d'une part dans son rapport à la religion, et d'autre part car il est le seul à savoir écrire.
Il nous décrit sa relation au Livre Sacré parallèlement à son apprentissage de l'écriture.
A huit ans, il se sent comme investit d'une mission, celle d'écrire pour prolonger la vie des morts. C'est dans un cahier nominatif et au titre très personnalisé qu'il appose ses écrits.
"L'écriture a été inventé pour fixer la mémoire".
Selon sa loi, il dispose d'un sursis de trois jours entre la rencontre avec l'agonisant ou un passant, et le moment de sa mort.
"Je suis responsable d'un ordre mais aussi d'un équilibre, un gérant de la gravité par l'usage de la langue."
Puis Zabor se retrouve face à un choix de conscience. Face à son père mourant, doit-il exercer son don afin de prolonger sa vie ?
Un roman magnifique à découvrir...notamment pour les passionnés d'écriture qui ne pourront y rester insensibles !
"Les vies sont des feuilles et le temps est un automne consciencieux."
Zabor a un don, il peut prolonger les vies en écrivant sur des cahiers, écrire est la seule ruse efficace contre la mort. On ne creuse donc aucune tombe dans son village. Zabor est responsable de la vie des gens, il peut les sauver en écrivant. Il donne le titre d’un roman connu à chacun de ses cahiers. Il n’est pas devenu incroyant mais il regarde sa religion comme un livre épuisé.
Zabor vit avec son Grand-père et sa tante Hadjer qui l’élève comme son propre fils. Une femme vieillie qui a attendu en vain qu’un prétendant frappe à sa porte et dont la vie est remplie des acteurs des films indiens qu’elle regarde à la télévision.
Hadj Brahim boucher fortuné va mourir, il n’a plus de pages à lire dans le cahier de sa vie. Il a répudié Zabor, son fils, et sa mère alors qu’il était un nouveau-né. Zabor, qui est sujet à des crises, des vertiges et des hallucinations, est pour lui et son prestige une infamie. Appelé au chevet de son père, Zabor voit son don s’essoufler, insensible incapable d’amour ou de tendresse envers ce vieillard qui l’a rejeté.
Djemila, qui ne sait ni lire, ni écrire, est une femme répudiée avec deux enfants. Zabor rêve de l’épouser afin de lui rendre son corps.
Un conte façon mille et une nuits, l’histoire d’un enfant banni, passionné par les livres, l’écriture et la langue française, qui invente mille histoires et découvre le pouvoir infini des mots. Il va devenir un prophète profane. Un récit poétique et sensuel, que j’ai trouvé d’un accès difficile.
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