On aime, on vous fait gagner les pépites littéraires sélectionnées par la librairie Gwalarn
C’est le moment de retourner chez le libraire ! Pendant de longues semaines, la situation sanitaire nous a toutes et tous empêchés de nous rendre dans ces lieux qui nous tiennent tant à cœur. Alors que le déconfinement progressif se concrétise...
On aime, on vous fait gagner les pépites littéraires sélectionnées par la librairie Gwalarn
Après les dessous des banques suisses dans La soustraction des possibles et les dérives des jeux de téléréalité dans Les corps solides, l’écrivain franco-suisse redouble d’inventivité et de loufoquerie pour un road trip déjanté dans une Amérique de tous les clichés où le pire est toujours possible.
A dix-neuf ans, Stella l’Américaine dispense tellement d’amour que l’incroyable se produit : à son contact, les guérisons miraculeuses se multiplient et la foule se presse déjà à la porte de son camping-car, elle qui vit modestement dans le sillage d’un cirque ambulant. Ravie de l’aubaine, l’Église se voit aussitôt prête à prononcer les mots « santa subito », quand apparaît un obstacle de taille. Les amours de Stella sont tarifées, elle est « une sorte de Vierge à l’envers » qui, la sensualité incarnée, n’a trouvé, face au regard des hommes, qu’une « seule façon […] de n’appartenir à personne […] : se donner à tout le monde. » Dès lors la femme à abattre pour le Vatican – quoi de mieux qu’une martyre pour faire une sainte ? –, la voilà pourchassée par deux terribles tueurs à gage, les frères Bronski tout droit sortis d’un film à la Tarantino. Heureusement, aux côtés de la Bête face aux Truands, deux Bons vont tâcher de la défendre : le Père Brown – ex-Navy Seal – et Luis Molina, un journaliste à qui cette affaire inespérée pourrait bien valoir le Pulitzer.
N’hésitant pas à commenter ironiquement l’écriture de cette fantaisie où le dingue le dispute au burlesque, l’auteur joue avec jubilation de son idée folle, complètement à rebours du dogme de l’Église, pour en même temps rire, constamment au bord du pastiche, de la manie américaine du héros et des archétypes dans la construction de la mythologie nationale. Et tandis qu’il multiplie les clins d’oeil aussi bien à la littérature pulp et hard-boiled qu’au cinéma des frères Coen ou de Tarantino, il emplit son roman de freaks passés irrémédiablement à la trappe du rêve américain.
Plus loufoquerie que véritable satire, cette comédie à l’américaine à l’humour résolument déjanté ne restera peut-être pas l’ouvrage le plus mémorable de l’auteur. Elle n’en offre pas moins une lecture plutôt drôle et récréative, que l’on imagine aisément portée à l’écran.
On le sait, les enfants sont souvent très durs avec leurs semblables, dans la cour de récréation, dans les rues, aucun faux pas n’est permis tant les coups donnés peuvent être rudes. C’est le difficile apprentissage de l’enfance, cette période qui nous porte à grandir et devenir celui ou celle que l’on sera plus tard.
Il est bien difficile d’être le rital, d’être si différent né dans une famille atypique, avec un père sicilien en sursit puisque tributaire d’un permis de séjour temporaire, et une mère originaire de suisse. Entre les conflits du couple, leurs problèmes d’argent et leurs habitudes de ritals émigrés, la vie n’est décidément pas facile.
A la fin des années 70, après de multiples déménagements, quand André Pastrella arrive à Genève, il a tout juste 12 ans. C’est l’âge des cours d’école, des copains, des amitiés rares, des découvertes, de l’éveil aux émois des corps et du cœur, mais c’est aussi l’âge des coups de pieds, des insultes, des bagarres, de s’affirmer face et contre les autres, ceux qui vous méprisent, ceux que l’on admire, ceux qui vous en imposent à coups de poings mais pas par leur charisme, même s’ils sont les bêtes noires tant de l’école que du quartier.
L’enfance, c’est aussi pour le jeune André les vacances en Sicile, avec la famille réunie, les trajets en voiture, les descentes au village avec le grand-père Armando, la solitude et la liberté d’aller où on veut, de manger à pas d’heure, les troubles de l’enfance et des jolies filles qui émeuvent…
Je vivais ici l’expérience d’un temps qui m‘était propre.
Je n’étais qu’un enfant, mais j’étais libre.
Cette saison en enfance, c’est donc l’âge des amitiés, rares mais intenses avec Akizumi le japonais ou avec Étienne le québécois, c’est l’âge des amours naissantes, des passions d’enfant, des vengeances aussi. Et lorsque le drame arrive, puissant, dévastateur, il est temps sans doute de mettre fin à l’enfance pour passer à l’âge d’homme.
Je ne connaissais pas Joseph Incardona avant ce roman que j’ai lu avec autant de plaisir que de compassion et d’empathie pour l’enfant qui grandit, qui s’affirme, solitaire, oublié, puissant. J’ai aimé tant la nostalgie et la douceur que la violence de cette jeunesse qui se cherche. Mais aussi la maîtrise de l’écriture et l’art de faire passer aux lecteurs tous les sentiments ambigus et les bouleversements parfois tragiques de l’enfance. Une belle découverte.
https://domiclire.wordpress.com/2018/06/30/une-saison-en-enfance-joseph-incardona/
"Je veux juste continuer à être ce que je suis, rien d'autre que ce que je suis, et qu'on me laisse en paix."
Désirable, la fatalité qui prend son temps, sincère, des chauves-souris, les pieds nus, une voyante, un psoriasis sévère, un camping-car, un appel de pureté, une voix grave, soulager sa laideur, des confessions, un dilemme Shakespearien, un éclat de soleil, une conjonction d'éléments, de la bravoure, des tapis séculaires, une lame affûtée, un sujet grave, de l'enthousiasme, façonner un passé, un tailleur bleu marine, une sorte de témoignage, l'envie de sourire, une valise diplomatique, une question de survie, un véritable fléau, la caresse du vent, de l'empathie, des nid de poule, des certitudes fragiles, de la désolation, un silence stupéfait, l'énigme de la vie, une balafre rose, un type sympathique, une enveloppe brune, un effet boomerang, un passé douteux, un petit cœur qui s'agite, un futur incertain, la fille aux miracles, mets le feu et tire toi, superbloom, l'espérance...
Un roman road trip, avec des états d'âme, des personnages cinématographiques, un humour décalé, de l'originalité, de la fraîcheur, de l'extravagance !
.... Et qui m'a donné très envie de découvrir les autres livres de son auteur !
Monsieur Incardona est incontournable !
PS : un petit clin d'œil à l'écrivain, page 68, il écrit que si Michael Bronski (un de ces personnages) n'avait pas été tueur professionnel, il aurait choisi l'écriture !
"Du moment qu'on possédait un potentiel créatif, les deux métiers apportaient leur lot de satisfactions."
Heureusement pour nous, et pour les autres, que l'auteur ait choisi le métier d'écrivain !
Cette histoire de sainte ne pourrait être qualifiée d’hagiographie ! Car elle ne répond pas aux recommandations officielles : une femme qui guérit en faisant don de son corps, cela n’est pas convenable. Et en haut lieu on est très contrarié par l’histoire qui risque de créer des remous sur la foule des ouailles catholiques. C’est là que l’on assiste médusé à une chasse à la femme, perpétrée par deux tueurs qui non seulement n’en sont pas à leur premier contrat, mais font preuve d’une opiniâtreté obsessionnelle. Ils ne sont pas les seuls impliqués dans la traque, et c’est une course poursuite entre la presse et la mafia …
Autant dire que malgré les côtés sombres de l’histoire, le sujet est un fabuleux prétexte à mettre en avant les aberrations du système, et le résultat est un roman hilarant, aussi irrévérencieux que malin.
L’écriture joue sur des registres aussi divers qu’incompatibles en théorie :
"Le classique Dasein d’Heidegger : parmi toutes les possibilités, on reste attaché à ce qui est tangible. En perpétuelle transition entre le passé et l'avenir. Une fois que t'as compris ça, t'as plus à t'inquiéter de rien.
–Ben, en attendant, l'homme de loin que je suis va aller chercher des bières et des clopes. Ras le cul, putain."
J’ai énormément apprécié ce roman, très différents de deux précédents de l’auteur, capable de nous procurer un grand plaisir de lecture dans des registres bien différents .
224 pages Finitude 5 janvier 2024
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