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Première incursion dans l’univers de Joseph Incardona et suite à cette vraie belle découverte, je peux vous dire que ce ne sera pas ma dernière.
Ce livre commence comme un roman social avec la descente aux enfers d’Anna. Elle vit seule avec Léo, son fils de 13 ans et elle peine à joindre les deux bouts. Mais quand un accident de la route lui fait perdre son outil de travail, c’est la catastrophe. Et contre toute attente, le livre prend alors une dimension satirique car, toutes ses tentatives de rebonds échouant, le seul moyen qu’elle entrevoit pour s’en sortir est de participer à un jeu télévisé, doté d’un prix de 50000€. La solution à ses problèmes mais aussi un pacte avec le diable pour cette idéaliste, indépendante et droite. Un choix lourd de conséquences et une décision bien difficile à prendre.
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Jusqu’où est-on capable d’aller pour ses enfants ? Jusqu’à quel niveau d’humiliation est on prêt à se soumettre ? Quel degré de cynisme peuvent atteindre dirigeants et marchands pour des visées électoralistes ou mercantiles? Autant de points finement abordés dans ce roman à la construction implacable et au rythme débridé, dénonçant avec brio les dérives de la société de l’image. Un autre point fort de ce livre c’est aussi de réussir le parfait équilibre entre une peinture sociale réaliste, mais jamais plombante, et une critique de la toute puissance des médias, cyniques et amoraux. Cela donne un mélange détonnant sur fond d’amour maternel, un amour qui transcende tout et qui donne roman une tonalité, résolument, lumineuse, tendre et finalement optimiste.
Entre fable contemporaine et critique mordante, entre tendresse et acidité, un roman au ton savoureux qui a su m’émouvoir.
Seule avec Léo, son fils adolescent passionné de surf, Anna habite un mobile-home et subsiste modestement de la vente de poulets rôtis sur les marchés de la côte Atlantique. Un accident qui la prive de sa camionnette vient mettre à mal sa situation financière déjà fragile. Les déboires s’enchaînant, elle finit par accepter, à contre-coeur et en désespoir de cause, de participer au jeu de télé-réalité auquel son fils l’a inscrite. Pour gagner un pick-up d’une valeur de 50 000 euros, il faut être le dernier à garder la main posée sur le véhicule. Commencent, pour les vingt candidats sélectionnés, des jours et des nuits d’épreuve absurde, filmée sans relâche par d’indiscrètes caméras...
Se prêter aux humiliations d’un jeu télévisé pour tenter d’échapper à la pauvreté : pour sa plus grande honte, voilà ce à quoi en est réduite la vaillante Anna, défaite par une précarité que quelques aléas et la kafkaïenne indifférence d’une bureaucratie déshumanisée ont suffi à transformer en insurmontable insolvabilité. L’ancienne surfeuse idéaliste et rebelle se retrouve ainsi partie prenante d’un pathétique championnat de la médiocrité, complice de l’avidité commerciale de puissants sponsors, de la mégalomanie d’un présentateur narcissique et de la folle détermination de joueurs prêts à tout pour une once de notoriété. Encore faut-il ajouter au tableau le voyeurisme d’une foule manipulable et versatile, accourue en masse au spectacle avec l’envie du sang comme autrefois aux jeux du cirque. Le public ne sera pas déçu, fatigue et ridicule ne tardant pas à ôter toute dignité aux concurrents, corps défaits et âmes vendues à une fin matérielle justifiant tous les moyens. C’est désormais au rythme des éliminations que progresse le récit, tendu vers une victoire aux couleurs de l’avilissement et du dégoût.
Pourtant, en filigrane de la satire cruellement cynique, transparaît aussi le conte moralement positif. Pendant que les puissants - industriels, politiciens et technocrates - virevoltent dans la seule obsession de leur cote de popularité et de leur bancabilité, une Présidente de la République continue malgré tout de s’attacher à ses valeurs humanistes et citoyennes. Marginale, elle ressemble un peu à quelque divinité dépassée par les errements inconséquents de ses créatures, mais ne désespérant pas qu’il s’en trouve bien une un jour pour racheter toutes les autres. Anna et Léo seront-ils ces exceptions capables de sauver la foi en l’humain ? Face à l’abjection, tous deux ont une échappatoire : le surf, son sens du sublime et ses idéaux de liberté, de beauté et d’harmonie avec le cosmos. S’aimeront-ils assez pour, ensemble, faire triompher leurs valeurs ?
Observateur sans illusions de la société et de ses puissants tropismes mercantiles et narcissiques, Joseph Incardona nous livre une fable féroce, sardonique, mais qui, aux frontières de l’absurde, laisse finalement le coeur l’emporter sur le cynisme.
Quand elle perd son camion grâce auquel elle fait les marchés pour vendre des poulets, Anna perd son outil de travail qui lui permettait tout juste de survivre.
Elle perdra aussi sa dignité. Son fils Léo, avec lequel elle a un lien fusionnel, l'inscrit à une jeu aussi stupide qu'absurde que seule la téléréalité peut inventer. Le principe est de ne pas lâcher de la main une voiture d'une valeur de 50 000 € que la gagnante ou le gagnant remportera. C'est un peu « On achève bien les chevaux », non pas en Californie mais sur la côte atlantique, paradis des surfers qui inspire de jolis passages du récit.
Anna, qui aspire à l'indépendance et à la liberté, sera prise au piège d'un scénario, écrit par avance pour servir des intérêts économiques et politiques, dans lequel la souffrance et le sacrifice satisfont le voyeurisme de la foule.
C'est glaçant, bien écrit mais peu touchant. Encore un énième roman sur la misère sociale et sur l'indigence médiatique !
http://papivore.net/litterature-francophone/critique-les-corps-solides-joseph-incardona-finitude/
On pourrait très vite abandonner la lecture de ce roman tant la première partie ressemble à un rude mélo cherchant à apitoyer le lecteur. Anna l'héroïne, dès les premières pages, en plus d'être veuve, de vivre de peu dans un mobil-home avec un fils au bord de l'adolescence, perd son seul outil de travail, un vieux camion rôtisserie qu'elle gare dans les marchés du coin. La poisse donc, qui, au fil des chapitres sera complétée par une avalanche de nouveaux problèmes qui la laisseront au bord de la précarité. On peut pleurnicher mais l'effet de trop plein pourrait avoir l'effet inverse... s'il n'y avait des personnages extérieurs très importants pour la marche du pays ( présidente de la République, industriels, dirigeants de télévision) qui ne venaient troubler ce tableau mélodramatique avec l'élaboration d'un jeu de télé-réalité dans lequel, notre Anna finira par participer. Mine de rien, Joseph Incardona a mis le lecteur en condition pour aborder une seconde partie qui sera éprouvante pour tout le monde.
Vous l'aurez deviné, le jeu sera le centre de la deuxième moitié du livre. Il s'agit pour 20 candidats de rester le dernier à garder sa main sur la carrosserie d'une voiture de luxe pour la gagner. C'est cynique comme l'est toute une grande partie des programmes télévisuels qui font commerce d'un voyeurisme mercantile abject et débilitant. L'auteur ne se gêne évidemment pas pour brosser un tableau implacable cette réalité quasi quotidienne de nos jours.
On pourrait rétorquer que le sujet, tant en littérature et surtout au cinéma, n'est pas nouveau, surtout depuis "On n'achève bien les chevaux", mais l'habile Joseph Incardona, a su nous mettre en empathie avec son héroïne et distille un immense suspens qui nous fait tourner chaque page avec la peur qu'Anna ne lâche son bout de carrosserie. Les seules respirations sont les brefs moments passés chez les puissants organisateurs du jeu ( à l'exploitation un peu décevante dans cette deuxième partie). On s'accroche aux pages comme si elles étaient un bout de ferraille automobile et on les tourne avec la même hésitation fébrile que Léo, le fils de l'héroïne, s'essayant à vaincre les vagues de l'océan sur sa planche de surf.
"Les corps solides" bouillonnant roman qui brasse avec brio, politique, phénomènes sociétaux, suspens et émotions, à l'écriture simple mais rudement efficace, prouve après "La soustraction des possibles" que Joseph Incardona confirme qu'il se place parmi nos meilleurs raconteurs d'histoires du moment.
La situation est dramatique pour Anna.elle ne pourra plus vendre ses poulets : un sanglier qui traversait la route devant son camion l’a plongée dans des abîmes de questions, avec en premier lieu comment s’en sortir pour ne pas se retrouver à la rue. D’autant qu’elle n’est pas seule, Léo, l’attend à la maison. L’ado est certes patient et compréhensif mais il a aussi de quoi de faire des soucis. D’autant que la vie scolaire n’est pas non plus un havre de paix pour lui, en proie à la bêtise d’un petit groupe de harceleurs. Heureusement le surf est là, présent dans sa vie, et le soutient à plus d’un titre.
Les solutions sont peu nombreuses, mais il faudra quand même que Léo force le destin pour qu’Anna accepte de participer à un jeu de télé-réalité ….
Le roman est une sorte de condensé de ce que l’on peut accumuler de coups bas qui peuvent rapidement aboutir au dénuement le plus total, et à la rue. Précarité, dépendance des banques qui enchaînent les emprunteurs, tentation de l’illégal … Sans intention au départ de recourir à ce qui vous met hors la loi, les démunis n’ont parfois pas vraiment le choix.
La deuxième partie est consacrée au jeu de télé-réalité, et l’auteur analyse avec beaucoup d’ironie le concept et met en évidence les mécanismes et les rouages qui font le succès populaire de ce type d’arnaque intégrale.
Un roman qui suscite une empathie profonde pour ses personnages principaux et une admiration sans arrière-pensée pour le talent de l’auteur à mettre en scène les dérives de notre société mercantile.
272 pages Finitude 25 Août 2022
Comme j'ai été touchée par Anna, cette mère dévouée, et son fils Léo, qui font tout pour se protéger mutuellement et vivent, faute de moyens, dans un mobile-home sur la côte atlantique. L'avantage, c'est que Léo peut surfer autant qu'il le souhaite. Le cadre dans lequel est planté ce roman m'a beaucoup plu.
Tout bascule lorsque Anna perd son camion-rôtissoire dans un accident... Léo a bien une idée qui leur permettrait peut-être de gagner 50 000 euros, mais encore faut-il convaincre sa mère, ce qui risque d'être compliqué... Il suffit qu'elle participe à un jeu télévisé... totalement débile.
Anna, finira-t-elle par accepter ? La jeune femme qui tient tant à vivre libre, renoncerait-elle à sa dignité pour se livrer au voyeurisme médiatique en participant à ce jeu cynique et dégradant ?
Une couverture qui ne met pas le roman en valeur, un titre qui n'aurait pas retenu mon attention si je n'avais pas eu la chance d'assister à une présentation de ce roman par une libraire enthousiaste qui m'a donné envie de le lire. Une lecture addictive, un auteur que je ne connaissais pas mais que je vais suivre désormais. Je compte d'ailleurs lire certains de ses précédents romans.
Cela démarre comme un Ken Loach avec un formidable personnage de Mère courage plongée dans une série d'épreuves désespérantes. Anna, fière et indépendante, jeune quadra, veuve centrée sur l'éducation de son fils de treize ans Léo qui rêve surf. La vie dans un mobile-home de camping. Et l'accident de trop dans la scène inaugurale : le camion-rôtissoire qui leur apportait une maigre pitance est détruit, l'assurance ne jouera pas. le présent incertain, les dettes qui s'accumulent, la misère qui guette, son fils semble prêt à dérailler.
Joseph Incardona a un talent fou pour raconter les exilés du bonheur, décortiquant les mécanismes de paupérisation des classes populaires en les incarnant avec puissance sans jamais les regarder en surplomb distancié. Ses nombreuses incisions de narrateur omniscient entrainent le lecteur dans une empathie totale pour le sort d'Anna et Léo, bien loin des pauvres créatures cupides et veules de son brillant roman précédent ( La Soustraction des possibles ).
A mi-chemin, le roman social bascule dans une autre dimension, quasi satirique. « Mettez l'humanité dans un alambic, il en sortira l'essence de ce que nous sommes devenus : le jus incolore d'un grand jeu télévisé ». La seule solution-rédemption qui s'offre à Anna est sa participation à un jeu aussi absurde que stupide : 20 candidats, une voiture valant 50.000 euros, le dernier qui lâche sa main posée sur la voiture la remporte en mode télé-réalité sur plusieurs jours , tout est 100% filmé.
La comédie humaine contemporaine se déploie dans ce qu'elle a de plus dégoutant : des constructeurs automobiles prêts à tout pour vendre leurs bagnoles polluantes, des concepteurs de jeu dégueulasses et des politiques débordés ( ici représentés par la présidente de la République surnommée la Reine des abeilles ) inféodés aux grands patrons, malgré leurs réserves initiales, se disant que le jeu va redonner confiance, montrer que la pugnacité paie et donc apporter l'espoir en pleine crise économique.
L'auteur a le sens du rythme. On était déjà happé par les mésaventures d'Anna, on l'est totalement dès que le jeu démarre et qui nous rend addict, nous plaçant, nous lecteurs, au même rang que les spectateurs voyeuristes qui matent ses corps qui souffrent, accrochés à la voiture. La construction est implacable, radicale et précise, d'autant qu'un très habile fil conducteur lié au surf se construit en parallèle avant de rejoindre la trame « jeu ».
Le jeu en lui-même n'est presque pas assez caricatural au vu de la crétinerie de certaines émissions télévisées actuelles. On se dit que Joseph Incardona aurait pu pousser les curseurs de la satire bien plus loin. Or, il refuse très nettement les facilités de l'ironie qui aurait pu se dégager de son scénario, préférant proposer une fable contemporaine d'un moraliste bourru et tendre, infusée à l'humanité au-delà d'une classique charge contre le cynisme d'une époque où tout s'achète, même les principes et les valeurs.
En fait, ce qui est au coeur du roman, c'est l'amour maternel d'Anna pour son fils, un absolu qui éclaire tout le récit. Finalement, plus qu'un personnage de Ken Loach, Anna, c'est une nouvelle Magnani de Mamma Roma, mère sacrificielle à la dignité bafouée par le spectacle dégradant du jeu auquel elle participe. le jeu vole son enthousiasme, maintenant elle sait que sa vie a le prix d'un Renault pick-up Alaskan toutes options, elle baisse les yeux de honte. Jusqu'où peut-on aller pour sauver le peu qu'il nous reste lorsque ce peu n'est presque rien ? le dénouement, aussi superbe qu'inattendu, redonne foi en l'être humain, comme un pied-de-nez à la brutalité d'une époque, faisant des Corps solides sans doute le plus optimiste des romans noirs de l'auteur, son plus tendre en tout cas.
« Car il y a l'inertie des corps, la vie qui est une somme de fonction à remplir : récupérer son enfant, le ramener à la maison, c'est-à-dire se ramener soi-même, à soi-même.
Il y a les corps, oui, la physicalité du monde.
Les corps solides.
Ce que nous sommes.
Avant tout.
Avant toute chose.
Quelle qu'elle soit.
Quoi qu'il arrive.
Et cette proximité, cette évidence, cet espace occupé, dit, affirme et atténue le malaise. L'autre est là. L'autre existe et nous existons avec lui. Et, déjà, cet espace occupé apaise, il est le socle sur lequel tout reprendre à zéro.
Tu seras un homme, mon fils.
Tu seras une femme, ma mère.
Léo pose sa main sur celle de sa mère qui tient le levier de vitesses. Elle ne sait plus grand-chose, Anna, depuis quelque temps. Sauf ce geste-là, qu'elle attendait. »
Un grand roman social empli de générosité et de sincérité, bouillonnant d'énergie libertaire et de radicalité salutaire.
On achève bien les mères célibataires
Les Corps solides, le nouveau roman de Joseph Incardona est une pépite, bien dans la lignée de La soustraction des possibles. On y suit Anna, essayant de se sortir de ses problèmes d’argent en participant à un jeu de téléréalité particulièrement cruel. Implacable.
C'est le genre de fait divers qui ne fait que quelques lignes dans le journal. Après avoir heurté un sanglier, une fourgonnette a fini dans le fossé avant de prendre feu. Aucune victime n'est à déplorer. Mais pour Anna qui vit seule avec son fils de treize ans dans un mobil-home en bordure d'un camping du sud-ouest, face à l'Atlantique, c'est un gros coup dur.
Elle survivait en vendant des poulets rôtis dans sa camionnette et cet accident la prive de tout revenu. Sans compter que l'assurance ne lui accordera aucun remboursement sous prétexte qu'elle consomme régulièrement du cannabis.
Elle a bien quelque 2000 euros en réserve, mais sa fortune s'arrête à ce mobil-home qu'elle n'a pas fini de payer et à une planche de surf, souvenir de ses années où elle domptait les vagues californiennes, où son avenir semblait plus dégagé, où avec son homme elle caressait l'envie de fonder une famille et avait mis au monde Léo.
Un fils qui surfe à son tour et essaie d'épauler au mieux sa mère, même s'il est constamment harcelé par Kevin et sa bande. Il travaille bien au collège, revend en douce le cannabis que sa mère a planté dans un coin du jardin et décide d’envoyer un courrier aux producteurs d’un nouveau jeu de téléréalité dont le gagnant empochera un SUV de dernière génération valant plus de 50000 €.
Mais quand Anna découvre le courrier lui annonçant sa sélection, elle enrage. Pour elle, il est hors de question de s'abaisser à cette exploitation de la misère humaine. Elle a assez à faire avec ses emmerdes, avec ce sentiment d'oppression. «Cette sensation que, où qu’elle regarde, des bouts d'humanité s’effritent comme les dunes de sable se font happer sous l'effet des tempêtes.»
Elle préfère continuer à trimer comme femme de ménage affectée à l’entretien des mobil-homes avant l'arrivée des touristes. C’est alors qu’un nouveau drame survient. Rodolphe, son fournisseur de volailles, a été acculé au dépôt de bilan et s'est pendu dans son poulailler. Et Pauline, sa compagne, lui fait endosser la responsabilité de ce geste ultime. «"Fous le camp". Anna obéit. Elle avait besoin de ça, aussi. Besoin qu'on lui enfonce bien la gueule dans sa gamelle, qu’on lui fasse bien comprendre le rouage mesquin qu’elle représente dans la grande machine à broyer les hommes.»
C'est dans ce tableau très noir, que Joseph Incardona souligne avec son sens de la formule qui sonne très juste, que le roman va basculer dans l’horreur. Anna finit par accepter de participer au jeu pour tenter d'assurer un avenir à Léo, pour trouver davantage de stabilité. La règle du jeu en est on ne peut plus simple: les candidats doivent se tenir au véhicule et ne plus le lâcher. Le dernier à tenir a gagné.
On pense évidemment à On achève bien les chevaux de Horace McCoy, ce roman qui racontait les marathons de danse organisés aux États-Unis durant la Grande dépression et qui récompensait le dernier couple à rester en piste. Mais aujourd’hui, des dizaines de caméras filment en permanence les candidats, que le public se presse, que les réseaux sociaux jouent leur rôle de caisse de résonnance. Ce beau roman social, ce combat insensé d’une mère célibataire dénonce avec force les dérives médiatiques. Mais le romancier en fait aussi une formidable histoire d’amour, celle qui lie sa mère et son fils, et qui nous vaudra un épilogue étourdissant
Après La soustraction des possibles, superbe roman qui nous entraînait dans la belle société genevoise, Joseph Incardona confirme qu’il est bien l’un des auteurs phare de la critique sociale, aux côtés de Nicolas Mathieu ou encore Franck Bouysse.
https://urlz.fr/kdEW
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