Lara entame un stage en psychiatrie d’addictologie, en vue d’ouvrir ensuite une structure d’accueil pour jeunes en situation d’addiction au numérique...
Stella fait des miracles. Au sens propre. Elle guérit aveugles et paralytiques. Le Vatican est aux anges, imaginez donc, une sainte, une vraie, qui plus est américaine ! Le seul hic, le modus operandi : Stella guérit ceux avec qui elle fait l'amour, Stella est une prostituée. Pas très présentable, cette sainte-putain, aux yeux du Saint-Siège, alors qu'une sainte-martyre... Voilà un job parfait pour les affreux frères Bronsky, les tueurs à gage attitrés du Vatican. Mais Stella peut compter sur ses anges gardiens, un prêtre défroqué ancien Marines et un journaliste en quête du Pulitzer. S'engage alors une course-poursuite déjantée entre ce trio improbable et les impitoyables frères Bronsky, direction Las Vegas, la ville de tous les possibles.
Après les dessous des banques suisses dans La soustraction des possibles et les dérives des jeux de téléréalité dans Les corps solides, l’écrivain franco-suisse redouble d’inventivité et de loufoquerie pour un road trip déjanté dans une Amérique de tous les clichés où le pire est toujours possible.
A dix-neuf ans, Stella l’Américaine dispense tellement d’amour que l’incroyable se produit : à son contact, les guérisons miraculeuses se multiplient et la foule se presse déjà à la porte de son camping-car, elle qui vit modestement dans le sillage d’un cirque ambulant. Ravie de l’aubaine, l’Église se voit aussitôt prête à prononcer les mots « santa subito », quand apparaît un obstacle de taille. Les amours de Stella sont tarifées, elle est « une sorte de Vierge à l’envers » qui, la sensualité incarnée, n’a trouvé, face au regard des hommes, qu’une « seule façon […] de n’appartenir à personne […] : se donner à tout le monde. » Dès lors la femme à abattre pour le Vatican – quoi de mieux qu’une martyre pour faire une sainte ? –, la voilà pourchassée par deux terribles tueurs à gage, les frères Bronski tout droit sortis d’un film à la Tarantino. Heureusement, aux côtés de la Bête face aux Truands, deux Bons vont tâcher de la défendre : le Père Brown – ex-Navy Seal – et Luis Molina, un journaliste à qui cette affaire inespérée pourrait bien valoir le Pulitzer.
N’hésitant pas à commenter ironiquement l’écriture de cette fantaisie où le dingue le dispute au burlesque, l’auteur joue avec jubilation de son idée folle, complètement à rebours du dogme de l’Église, pour en même temps rire, constamment au bord du pastiche, de la manie américaine du héros et des archétypes dans la construction de la mythologie nationale. Et tandis qu’il multiplie les clins d’oeil aussi bien à la littérature pulp et hard-boiled qu’au cinéma des frères Coen ou de Tarantino, il emplit son roman de freaks passés irrémédiablement à la trappe du rêve américain.
Plus loufoquerie que véritable satire, cette comédie à l’américaine à l’humour résolument déjanté ne restera peut-être pas l’ouvrage le plus mémorable de l’auteur. Elle n’en offre pas moins une lecture plutôt drôle et récréative, que l’on imagine aisément portée à l’écran.
"Je veux juste continuer à être ce que je suis, rien d'autre que ce que je suis, et qu'on me laisse en paix."
Désirable, la fatalité qui prend son temps, sincère, des chauves-souris, les pieds nus, une voyante, un psoriasis sévère, un camping-car, un appel de pureté, une voix grave, soulager sa laideur, des confessions, un dilemme Shakespearien, un éclat de soleil, une conjonction d'éléments, de la bravoure, des tapis séculaires, une lame affûtée, un sujet grave, de l'enthousiasme, façonner un passé, un tailleur bleu marine, une sorte de témoignage, l'envie de sourire, une valise diplomatique, une question de survie, un véritable fléau, la caresse du vent, de l'empathie, des nid de poule, des certitudes fragiles, de la désolation, un silence stupéfait, l'énigme de la vie, une balafre rose, un type sympathique, une enveloppe brune, un effet boomerang, un passé douteux, un petit cœur qui s'agite, un futur incertain, la fille aux miracles, mets le feu et tire toi, superbloom, l'espérance...
Un roman road trip, avec des états d'âme, des personnages cinématographiques, un humour décalé, de l'originalité, de la fraîcheur, de l'extravagance !
.... Et qui m'a donné très envie de découvrir les autres livres de son auteur !
Monsieur Incardona est incontournable !
PS : un petit clin d'œil à l'écrivain, page 68, il écrit que si Michael Bronski (un de ces personnages) n'avait pas été tueur professionnel, il aurait choisi l'écriture !
"Du moment qu'on possédait un potentiel créatif, les deux métiers apportaient leur lot de satisfactions."
Heureusement pour nous, et pour les autres, que l'auteur ait choisi le métier d'écrivain !
Cette histoire de sainte ne pourrait être qualifiée d’hagiographie ! Car elle ne répond pas aux recommandations officielles : une femme qui guérit en faisant don de son corps, cela n’est pas convenable. Et en haut lieu on est très contrarié par l’histoire qui risque de créer des remous sur la foule des ouailles catholiques. C’est là que l’on assiste médusé à une chasse à la femme, perpétrée par deux tueurs qui non seulement n’en sont pas à leur premier contrat, mais font preuve d’une opiniâtreté obsessionnelle. Ils ne sont pas les seuls impliqués dans la traque, et c’est une course poursuite entre la presse et la mafia …
Autant dire que malgré les côtés sombres de l’histoire, le sujet est un fabuleux prétexte à mettre en avant les aberrations du système, et le résultat est un roman hilarant, aussi irrévérencieux que malin.
L’écriture joue sur des registres aussi divers qu’incompatibles en théorie :
"Le classique Dasein d’Heidegger : parmi toutes les possibilités, on reste attaché à ce qui est tangible. En perpétuelle transition entre le passé et l'avenir. Une fois que t'as compris ça, t'as plus à t'inquiéter de rien.
–Ben, en attendant, l'homme de loin que je suis va aller chercher des bières et des clopes. Ras le cul, putain."
J’ai énormément apprécié ce roman, très différents de deux précédents de l’auteur, capable de nous procurer un grand plaisir de lecture dans des registres bien différents .
224 pages Finitude 5 janvier 2024
Stella, une jeune prostituée itinérante possède un don miraculeux de guérison. En soignant ses clients par des rapports sexuels, elle attire l'attention du Vatican, déconcerté par ses méthodes non conventionnelles. L'Église, incapable de concilier sa sainteté avec la prostitution, décide de la faire éliminer.
Deux tueurs à gages, un journaliste ambitieux et un prêtre ex-militaire nommé James Brown, convergent autour de Stella.
Ce road movie aux personnages excentriques et à l'humour noir rappelle l'univers cinématographique de Tarantino.
L’auteur dresse un tableau décalé de l'Amérique profonde, mêlant satire religieuse et critique sociale, tout en maintenant un rythme effréné et un style empreint d'irrévérence et de fraîcheur.
Lecture agréable.
Les miracles ne sont pas monnaie courante, on peut même dire qu'il y a une sérieuse pénurie. Les apparitions mariales, à Lourdes ou Fatima, commencent à dater. Les bergers et bergères du XXIe siècle semblent moins enclins à voir la Vierge que leurs aïeux. Ce qu'il faudrait à l'église catholique pour booster la foi, c'est une sainte américaine, une sainte bien de son époque. Quand le pape entend parler de la jeune Stella qui guérit malades et paralytiques, c'est du pain béni pour assurer la promo. Sauf que Stella est prostituée, sauf que Stella guérit non pas par ses prières ou par imposition des mains mais plutôt en position horizontale, dans son camping-car. Avec elle, le péché de chair se transforme en message divin. Ça ne colle pas avec le dogme. Hors de question que cela s'ébruite. le Saint Siège lâche ses fauves pour faire disparaitre l'anti-vierge.
Il ne suffit pas d'une bonne idée de départ pour faire un bon roman. Il faut aussi du talent. Et c'est le cas ici. Joseph Incardona déroule le fil de son pitch et nous entraine dans une histoire rocambolesque peuplée de personnages improbables qu'il dessine avec un mélange d'humour grinçant et de tendresse.
J'ai pensé à la satire du « Jésus-Christ président » de Luke Rhinehart, aux freaks du « Body » de Harry Crews, aux héros qui n'en sont pas dans « Pottsville » de Jim Thompson. J'ai pensé à cette littérature américaine que j'aime tant, en essayant de garder à l'esprit que c'était du suisse (le narrateur omniscient était là pour me le rappeler).
Un mélange détonnant de bouffonnerie et de subtilité qui accouche d'une farce féroce où le plus putassier n'est bien évidemment pas celle que l'on croit.
Un sujet qui attire le lecteur ,un monde à découvrir un peu plus sur les guérisseuse et en plus au milieu du Vatican,une lecture très prenante ,un très bon livre à decouvrir ,il me tente beaucoup
Stella possède un don, celui de guérir les malades. Un miracle tombé du ciel que le Vatican ne voit pas d’un bon œil. Le Sacro-Saint décide alors d’engager les jumeaux Bronski, tueurs à gage, afin d’éliminer la jeune femme sans trop faire de vague. Une course poursuite s’engage alors dans l’immense Amérique.
Une écriture cinématographique complètement déjantée aux personnages tous plus dingues les uns que les autres. On y croise des bouseux, une diseuse de bonne aventure, des miraculés, un prêtre sauveur et un journaliste un peu trop insistant. Un road-trip haut en couleurs qui se lit à 100 à l’heure. De l’action en veux-tu, en voilà. En clair, ça fait du bien !
http://www.mesecritsdunjour.com/2024/05/stella-et-l-amerique-joseph-incardona.html
Mon livre du moment. J'avais lu "Les corps solides". Je découvre ce nouvel opus jubilatoire qui me fait penser immanquablement aux "Tontons flingueurs".
Stella peut choquer les croyants puristes mais il questionne réellement sur la sainteté ordinaire et la grâce.
Cette réflexion est à destination de mes élèves pour caser Incardona dans un éventuel devoir de philo
Moi je me "pète des barres" d'autant que les références littéraires ne sont pas piquées des hannetons.
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