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Ce recueil de nouvelles est une magnifique incursion dans les écrits de Ivan Bounine, prix Nobel de littérature en 1933.
Ce russe, exilé par la révolution, se nourrit de son souvenir et de ses expériences, les laissant transparaître dans ses écrits.
Les histoires de ce recueil, qui mélange les périodes, sont liées par plusieurs fils conducteurs.
La beauté des descriptions constitue un élément frappant. La nature et les éléments apparaissent comme des personnages à part entière, chaque mot est choisi avec soin pour mieux retranscrire le paysage, donnant une véritable plongée en terres russes au lecteur.
Face à cette nature, intemporelle, la destinée des hommes apparaît comme dérisoire, condamnée à l'oubli. Les vicissitudes de nos ancêtres nous sont inconnues, seuls restent les grands événements mais, ce qui a fait la vie quotidienne de nos prédécesseurs est tombé dans l'oubli.
Cette conscience de la fin inéluctable peut conduire à une sorte de vertige, même chez les grands de ce monde.
L'amour, lui aussi, est relégué à un moment fugace, le fruit d'un instant qui s'éloigne rapidement.
Seuls restent les souvenirs, les fragments nostalgiques des temps passés, de cette Russie rurale magnifiée, de cette Russie rurale appauvrie et perdue qui a tant manqué à Bounine.
Énorme coup de cœur pour ce recueil de nouvelles que je vous invite à découvrir.
J’ai découvert la plume d’Ivan Bounine grâce au recueil « Les pommes Antonov » publié aux éditions des Syrtes.
Maison d’édition qui a eu l’excellente idée de publier en un seul recueil en format poche, toutes les nouvelles du prix Nobel de littérature 1934, parues dans leur catalogue, sans oublier, cerise sur le gâteau, une œuvre de jeunesse inédite.
On retrouve dans ce recueil tout ce qui avait su me séduire dans le recueil « Les pommes Antonov » : des descriptions de toute beauté, servies par une plume délicate.
Les thèmes chers à Bounine s’étalent au long des récits : la nostalgie pour la Russie d’avant la révolution, l’amour de la nature ou réflexion sur la brièveté de l’existence.
Les pages défilent, amenant des réflexions, des émotions, des ressentis. À chaque fois, Bounine réussit à nous transporter en quelques lignes, dans une époque, un lieu, une atmosphère.
J’ai été particulièrement sensible aux récits emprunts de nostalgie comme « les faucheurs », par exemple ou « les pommes Antonov ».
Sans oublier les récits comme « La fin » ou « Mistral » évoquant l’exil de l’auteur qui après la révolution, vécut en France.
Impossible de citer tous les textes qui se démarquent chacun à leur manière. Ils m’ont donné l’impression de mieux connaître l’auteur, de sentir sa présence et sa tristesse, en filigrane des nouvelles.
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