Le revue de presse d'août vous dit tout sur la #rl2016
Le revue de presse d'août vous dit tout sur la #rl2016
La revue de presse livres vous dit tout ce qu’il faut savoir — et emporter — avant l’été !
Littérature et musique furent longtemps étroitement liées. Pour preuve, dans la Grèce antique, un terme commun désignait la forme d’expression artistique qui les réunissait : mousikè. Depuis, chacune de ces deux disciplines a pris sont autonomie, mais pour mieux revenir vers l’autre. Ainsi la littérature se fait parfois la muse inspiratrice de la musique, tandis qu’il arrive que dans certaines oeuvres littéraires la musique ait parfois le premier rôle. Sans oublier l’opéra, le théâtre lyrique et la comédie musicale qui marient art littéraire et musique dans une envolée lyrique puissante.
L'écriture d'Andreï Makine, j'y suis déjà revenue à plusieurs reprises. Ciselée, lyrique, mélancolique, émouvante, puissante et porteuse de valeurs auxquelles je suis sensible.
Les origines de monsieur Makine, l'histoire douloureuse de son pays servent souvent de toile de fond à ses récits.
Monsieur Makine est un excellent conteur , il sait prendre son lecteur par la main et l'emmener , le transporter dans des lieux où jamais il n'a mis les pieds.
Il sait aussi rêver et nous entraîner à sa suite vers des univers libérés de nos pesanteurs.
Dans les écrits de monsieur Makine, il y a la noirceur de l'humain, l'obscurité, la pesanteur du monde, il y a aussi son antithèse : la lumière, la respiration, l'espoir. Mais surtout monsieur Makine nous fait l'implacable démonstration que nous pouvons nous débarrasser de notre "pantin de chiffon" pour embrasser plus sereinement "l'insoluble simplicité de nos vies".
Monsieur Makine votre écriture est thérapeutique, elle nous incite à explorer nos ombres, à nous débarrasser de nos oripeaux les plus futiles pour Vivre. Certains de vos personnages expérimentent le passage des affres de la vie à ses essentiels. Ils nous donnent envie de les suivre.
La nature, le cadre qui sert d'écrin à cet archipel est une nature peu hospitalière mais que l'on imagine tellement fascinante et où seuls les plus aguerris peuvent survivre.
Je n'aime guère dévoiler l'intrigue d'un roman, sachez qu'il se déroule principalement en 1952, qu'on y parcourt l'histoire de la Russie de 1937 à 2003, que les secousses de l'histoire remuent les hommes et leurs "pantins de chiffon".
Nous nous situons à l’extrême est de la Sibérie, région reculée et sauvage, refuge de diverses ethnies que le roman nous fait rencontrer par le truchement de quelques personnages.
Nous y rencontrons un jeune stagiaire géodésiste, cinq militaires sur les traces d'un mystérieux fugitif, une splendide jeune femme néguidale dont les destins vont se croiser sur ces territoires.
Je referme ce livre à regret, il y a des compagnonnages que l'on aimerait prolonger, des rêves que l'on refuse de clore, des réflexions qui longtemps feront écho.
Un roman court mais percutant.
D'une plume élégante et nostalgique, Andreï Makine va nous emmener sur les traces de Varda.
Adolescent russe, il vit dans une famille aisée quand s'annonce la première guerre. Il rêve d'un grand destin et d'amours romantiques.
Il va traverser ce siècle, ses deux guerres, la révolution bolchevique et ses violences.
Il est questions d'un amour infini, de solidarité parfois, de trahison souvent, d'une immense solitude et d'un bonheur qui lui échappe.
J'ai été émue.
Un roman bouleversant.
De la Russie à la France tout n’est que souvenirs, exil, amours blessés, guerres et traversée du temps.
Andreï Makine a repris des thèmes de son précédent livre « L’ami arménien ». On sent bien que ces thématiques n’étaient de loin pas assez approfondies à ses yeux, qu’il avait une nouvelle fois besoin de nous les raconter tout en les plongeant dans d’autres vies humaines.
Il a livré un roman qui nous immerge dans une sorte de philosophie affutée au fil du temps, affutée au fil des évènements de la vie. Ici c’est davantage la révolution, la guerre civile, qui nous saute au visage. Comme si une guerre classique aurait été trop simple, trop confortable pour l’auteur…où pour le lecteur.
Pourquoi le titre « L’ancien calendrier d’un amour» ? Car les amours du personnage principal, Valdas Bataeff, basculent en 1918 du calendrier Julien au calendrier Grégorien.
De son apprentissage amoureux en 1913, à la guerre de 14, à la révolution russe, à la seconde guerre mondiale, à celle d’Indochine, tout aura été traversé dans ce court roman de 198 pages. On pourrait penser que tout est survolé de trop haut, mais il n’en est rien. L’amour fera la liaison. L’exil pointera l’ampleur des blessures. Les résistances pour lutter et vivre feront leur job.
Valdas regorge de force et, au passage, on se prend une belle leçon de vie.
Il a beau être né dans une riche famille russe qui se promène dans des lieux luxueux entre Saint Pétersbourg et la Crimée, la Grande Histoire ne l’épargnera pas. Et surtout, cela ne l’empêchera en rien d’aimer, de toute son âme, Taïa la serveuse contrebandière.
Il combattra dans l’armée blanche du Tsar contre l’armée rouge des anarchistes en quête d’une vie nouvelle. Et c’est au milieu de toute ces horreurs qu’il vivra quelques jours d’un amour hors du temps. Cet amour le portera dans toutes les épreuves qu’il croisera par la suite.
L’écriture ? sans fioritures, sans sophistication, presque minimaliste pour parler de sujets profonds et chargés de sens.
Des images ? Celle qui dit : « et pourtant, nous avons tous notre champs de derniers épis »
Celle qui dit : « Ne dites jamais avec reproche, ce n’est plus. Mais dites toujours avec gratitude, ce fut ».
Ou encore : « Dire le sens de nos vies est moins facile que d’exalter leur complexité ».
Ou même : « Autant reposer dans la poussière qu’on a piétiné en apprenant à marcher ».
Et celle qui confirme : « tout ce qu’il me faut c’est cette lumière et ce chuchotement »…
L’auteur, sur les traces d’un poète russe, retrouve sa tombe dans un cimetière niçois perché au-dessus de la mer. Il y rencontre un vieil homme, Valdas Bataeff, qui va lui conter sa vie.
Dans un récit très ramassé, Andréï Makine va restituer le parcours de Valdas Bataeff, malmené par la grande histoire : les deux guerres mondiales et la révolution russe.
Nous découvrons Valdas adolescent choyé qui passe l’été au bord de la mer, en Crimée. Il découvre la duplicité des adultes et ses premiers émois amoureux. Mais son monde va très vite être balayé et disparaître pour toujours.
Le 20ème siècle va montrer son visage le plus violent et le plus hideux.
Au milieu de ce déchaînement de fureur,Valdas va vivre un brève embellie. A l’écart du temps il va vivre avec Taïa un amour fugace mais unique qui va le porter toute sa vie.
Après son exil de Russie sa vie continuera à Paris et la guerre fera son grand retour. Mais son amour pour Taïa restera irremplaçable et irremplacé.
Andréï Makine déroule un récit émouvant, empreint de nostalgie. Il fait revivre un monde désormais révolu :L’ancien calendrier d’un amour est le calendrier d’avant la révolution bolchévique, le monde d’un amour défunt qui restera enraciné dans la mémoire et l’âme de Valdas.
[...Ils auraient pu, pensaient-ils, ne jamais quitter ce champ des derniers épis. Ou, mieux encore, emporter son calme loin du nouveau calendrier, de ses mensonges, de sa brutalité….]
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