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Erika Satler c’est l’histoire d’une jeune allemande de pure race aryenne et fière de l’être qui admire Hitler et ce longtemps encore après que la guerre soit finie.
Le livre démarre en mars 1944 lorsque les Russes arrivent en Pologne. Chez les allemands c’est la débâcle, soldats et civils. Les Russes ne les épargnent pas sur leur passage. On suit la fuite d'Erika mêlées aux autres civils durant leur exode.
Belle, arrogante, on découvre sa façon de penser en total accord avec les idées d’Hitler. Les juifs sont faibles, ils n’ont que ce qu’ils méritent, ils sont les ennemis du peuple allemand, Erika aime les officiers qui font preuve de détermination en les exterminant, qui font leur devoir envers la patrie.
Les chapitres sur le temps présent s’intercalent avec les chapitres flash-back sur certains passages de son passé, sur son mari qui trahira sa patrie en aidant un prisonnier juif à s’évader.
On n’a évidemment pas beaucoup de sympathie pour le personnage principal même si on la suit avec intérêt.
L’épilogue, qui nous amène 20 ans plus tard, ne m’a pas plu et les dernières lignes non plus. Je m'attendais à une fin plus forte, je trouve que la Erika de la fin ne correspond pas à celle qu’on a pu découvrir au cours du roman. Dommage.
Un roman à nouveau original dans son écriture et son mode narratif comme dans le fil du récit...
On ressort de ce livre de 360 pages avec un sentiment de grande tristesse tant les mots y sont crus, à l'image des rapports qu'entretient Marie, la narratrice, avec sa famille et son récit familial. Issue d'une famille de militaires coloniaux indochinoise prestigieuse, une certaine haute société, Marie s'éprend très jeune du charmant André Seudécourt, pour lequel elle nourrit les rêves d'un destin idéal de grandeur, même si simultanément la rencontre du brillant militaire de carrière Hervé Perrot la trouble au point de douter de son projet initial...
Un orgueil démesuré, une fierté mal placée, une éducation et l'habitude d'un milieu social assez élevé, Marie ne veut voir dans cette union qu'un destin hors pair.... un mari forcément promis à un poste de directeur d'école, au coeur d'une communauté de membres triés sur le volet, la volonté de retrouver les habitudes de la haute société militaire et coloniale, un petit monde select qu'elle s'imagine recréer....tout tombe à l'eau.... André s'avère être falot, aimant certes mais de peu d'ambitions, assez lâche en fait à l'opposé du père de Marie qu'elle idolâtre. Il va rester simple instituteur ..... bref le cauchemar pour Marie, pire un obstacle à la reconnaissance sociale tant espérée.
De cette union naîtront deux enfants, deux garçons ; Pierre et Michel.... décue de son quotidien, Marie reporte tout son amour assez exclusif et castrateur tout d'abord sur Pierre, une enfant brillant, Saint Cyrien, bien sûr, dont elle attend l'exclusivité de tout sentiment mais qui là aussi va se révéler indépendant dans sa vie privée et dans son choix de carrière. A la mort de celui-ci tué en Algérie et même pas en héros, c'est sur Michel le cadet qu'elle veut nourrir les plus hautes ambitions, même si Pierre reste l'enfant idolâtré de Marie.... là encore il va se construire une vie beaucoup moins prestigieuse, épouser une femme de peu aux yeux de sa mère....très vite la rupture sera consommée et bien entendu pour Marie, elle l'est par l'influence forcément nuisible de sa belle - fille. C'est la déception de trop et Marie va nourrir ses rancoeurs et ses propres échecs, la faute aux autres, à ses fils et à André.... bien sûr. Refusant tout confort, accumulant en avare tout l'argent du couple comme de ses parents, s'installer et obliger son pauvre mari à vivre dans la crasse la plus insupportable et la plus solitaire possible... Personne ne trouve grâce à ses yeux, tout le monde est coupable de l'avoir plongé dans une vie de médiocres.....responsable de son mauvais choix originel.
Un personnage particulièrement abject et ingrate, cette Marie Seudécourt, castratrice, bourreau de son mari et d'elle -même. Hervé Bel est particulièrement inspiré dans ce roman, les traits, les personnages, les débats intérieurs, la haine distillé par Marie tout sonne juste et nourrit le sentiment d'un malaise croissant chez son lecteur.
Très beau roman qui lui ne vous laissera pas indifférent. Le personnage de Marie m’a accompagné longtemps.
Hervé Bel : « Les choix secrets ».
Marie est une vieille femme vivotant avec son mari malade et très affaibli, dans un petit village isolé de Bourgogne.Chaque jour monotone s’écoule doucement et lui permet de se replonger dans sa vie passée, pleine de rêves brisés et de drames .
Choyée par son père, diplomate, durant sa jeunesse dorée en Indochine, elle tombe amoureuse d’Andre, jeune instituteur de village pendant ses vacances. Malgré la cour pressante d’un jeune officier plein d’avenir, elle préfère rentrer en France et se marier avec André contre l’avis de sa mère, peu aimante. Elle devient mère au foyer dans une petite ville triste , son mari ayant peu d’ambition. Elle se sent constamment insatisfaite et envieuse, menant une vie monotone, fade. Elle aura deux fils mais ils ne répondront pas à ses attentes de gloire et reconnaissance. Ainsi elle finit sa vie seule avec André, qu’elle n’a peut-être jamais réellement aimé.
C’est un livre terrible sur la vieillesse, sa tristesse, son délabrement physique et intellectuel ; certaines pages sont difficiles , la déchéance de ce vieux couple m’a bouleversé.
Le portrait de Marie est ciselé, sans complaisance ; celle-ci est orgueilleuse, soucieuse plus du paraître que de sa famille, pingre au possible, odieuse avec ses proches , aigrie toute sa vie. Pourtant, l’auteur réussit à nous la rendre fragile, sensible malgré sa monstruosité.
Quelle audace de dérouler un personnage aussi repoussant et méchant , avec une écriture classique et élégante , relevant chaque détail de cette petite vie étriquée.
J’ai eu beaucoup de peine pour André, ce mari mal aimé, peu causant , mais aimant avec ses enfants et si maltraité par sa femme ; le dernier chapitre est saisissant de tristesse et de misère affective.
Même si très dérangeant, ce récit est saisissant et intense.
Merci aux 68premieresfois pour cette découverte.
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