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De minuit à quatorze heures est l'association du travail d'écriture de Bernard Friot autour des dessins de Guy Billout.
C'est une lecture vraiment spéciale, déstabilisante, explorative.
Les illustrations sont hyper originales et étranges. Le texte est parfois poétique parfois chaotique. Il y a du sens. Sens unique ? Sens pluriels ? On se retrouve à interpréter ces images surprenantes de dix façons différentes, une nouvelle idée à chaque fois qu'on repose les yeux dessus. Les contrastes, ce surréalisme, ces oppositions. Ça interpelle l'œil et interroge l'esprit.
L'association des univers de l'écriture avec ces créatives illustrations amène un nouveau niveau de lecture.
"Et des lunettes teintées pour enregistrer pensées secrètes et conversations muettes." Certaines phrases m'ont vraiment plu. Parfois en complément, parfois en commentaires, parfois en constat. "Noté sur mon carnet : "La réalité dépasse la fiction" Parfois piquant : "Il y a quelqu'un ? Et l'écho répond : "Toi. Et tu gâches le paysage."
J'ai aimé découvrir le travail d'illustration de Guy Billout. Ça m'a permit de voir avec des perspectives différentes, inattendues de situations qui au premier abord semblent être des scènes banales de la vie quotidienne. Et en fait avec plus d'observation, c'est à l'opposé de ce qu'on peut s'attendre. Comme si on voyait ces scènes familières, mais distordue, dans d'autres dimensions, au même endroit mais d'un autre univers. On joue sur les conséquences, des points de vues du lecteur, du spectateurs. Les sensations qui en résultent résonnent en nous, lecteurs, observateurs.
Les éditions Milan ont eu la bonne idée de rééditer ce petit recueil de poésie pressée de Bernard Friot.
Il y parle d’amour en long et en large, et même en travers ou en calligramme tant le graphisme prend des libertés sur la page.
« Souvent l’amour varie comme la météorologie », aussi faut-il s’adapter aux amours changeantes.
L’amour peut être sucré-salé, léger ou distrait, bavard ou déchiré, mais c’est toujours l’amour et Bernard Friot s’amuse de ces expressions sur l’amour ou bien le réinvente avec humour et fantaisie. Il aborde l’amour homosexuel. Il invente même des mots pour réenchanter l’amour.
« Mon amour flambant neuf
A besoin d’un vocabulaire inusité
Tu le comprends au moins
Ma babelette ma caravole ? »
Ce sont des poèmes qui se murmurent à l’oreille ou se clament à voix haute, c’est comme vous aimez ! Mais dans tous les cas, c’est un agréable moment de lecture …sans se presser.
« Mais l’amour ne s’apprend pas
C’est au-dedans de moi, de toi
On l’invente à chaque fois
Et il faut tout oublier
Pour recommencer. »
Une plaisante façon d’évoquer l’amour sous toutes ses facettes avec nos chères têtes blondes
Un après-midi déjà lointain, j’ai entendu Bernard Friot dans Là-bas si j'y suis, l’émission culte de Daniel Mermet, sur France Inter, émission disparue, hélas, de l'antenne parce qu'elle dérangeait trop. Comme Simon a eu la bonne idée de m'offrir ce livre, L’enjeu des retraites, je me suis plongé dans sa lecture.
Cet économiste développe une perspective très novatrice concernant les retraites. Au cours des débats sans fin opposant les partisans de la réforme et leurs adversaires, il aurait été intéressant de donner un peu plus la parole à ce chercheur en sciences sociales, animateur de l’Institut Européen du Salariat (IES).
L’auteur développe l’idée de la pension de retraite comme une continuation du salaire et non d’un revenu différé. Alors que l’on essaie de faire passer les retraités pour des gens qui ne font plus rien et consacrent tout leur temps à des loisirs, Bernard Friot rappelle à juste titre que la grande majorité de ceux qui prennent leur retraite continue à travailler bénévolement dans des associations, font un jardin, réalisent des tas de travaux pour venir en aide à leurs petits-enfants, à leurs voisins ou encore à leurs amis… bref qu’ils restent actifs et utiles pour l’ensemble de la société, à l’écart du marché du travail.
La principale revendication concerne la qualification personnelle pour tous avec un niveau de salaire correspondant au niveau des capacités communes. Cette qualification personnelle et le salaire correspondant seraient acquis dès la sortie du lycée jusqu’à la mort. La retraite serait donc un salaire continué. Tout cela suppose que notre quotidien collectif soit débarrassé de la Bourse et des banquiers…
On l’aura compris, cette alternative ouvre des perspectives tellement novatrices tout en s’appuyant sur la réalité vécue par la plupart des gens, que cela dérange beaucoup. Voilà pourquoi il faut faire connaître ces idées sortant des sentiers battus.
Merci à Simon de m’avoir permis de lire et de réfléchir grâce à ce livre qui est toujours d'actualité car les retraites reviendront sur le tapis, forcément, une fois les présidentielles passées.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
De jolis textes de poésie dans ce recueil de Bernard Friot. C’est doux et tendre, parfois drôle, parfois plus mélancolique... Les illustrations rose fluo accompagnent à merveille ces textes. Un beau voyage au pays des mots !
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