Méfiez-vous de l'encre qui dort...
Revisitant le conte d'Andersen, Les Habits neufs de l'empereur, Fernando Trias de Bes signe une oeuvre captivante en hommage au livre. Qui restera sans doute à jamais imprimée en vous...
Mayence début du XXème siècle. Depuis quelques temps, tous les mardis, «Elle» se rend dans la chambre 11 de l'hôtel Schwarzkopf, pour rejoindre un amant, un homme qui ne l'attire pas, mais l'ensorcelle : ses pores suintent l'encre... Pour essayer d'enrayer cette malédiction, son mari, libraire, plonge, cinq années durant, dans les récits des plus grandes passions, pensant y trouver la raison de son infortune. En vain... jusqu'à un certain mardi de mai 1905, où la visite d'un mathématicien, auteur à ses heures perdues et ayant perdu son fils, va tout bouleverser. Commence alors un projet aussi insensé que vital : composer Le livre de l'origine de leur injustice. Mais la chaîne du livre est longue, ce qui va permettre à Fernando Trias de Bes de convoquer tous ses acteurs : l'imprimeur, le correcteur, et bien sûr, l'éditeur. Mais chez Fernando, rien n'est linéaire, l'amour, la honte et le deuil s'entremêlent, et, la quête commune doit alors jouer avec les drames personnels de chacun. Soudain, mêlant absurde et philosophie, tel un magicien, il transpose la page blanche en texte, transcende le trouble en audace et le livre commun en réponse individuelle. Le livre est là, aussi fou que salvateur. Grandiose !
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