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Tout pareil que Pascal.
L'album est dans la suite (et la continuité directe) du rayon U. L'histoire se tient et respecte le rythme soutenu du précédent.
Mon adhésion au premier était limitée. Je trouve les mêmes défauts au second. Cohérent en tout cas.
La suite du Rayon "U" ... avec un Van Hamme toujours aussi efficace pour rebondir en proposant un deuxième volet à la création de Jacobs il y a tout pile ... 80 ans !
Et, accompagné de Christian Caillaux et Etienne Schreder, ils nous livrent ue suite qui se tient et nous remet dans cet univers foisonnant de Jacobs.
Dans l’album « L’onde de Septimus », on aurait pu penser que Black et Mortimer avaient su écarter le danger planant sur la Terre en détruisant Orpheus mais rebondissement cruel, un deuxième engin du même type sévit toujours dans un endroit inconnu.
L’Alien, dit le Moloch, qui le pilote sait se fondre dans les corps humains et laisse d’étranges messages sur les murs en forme de hiéroglyphes.
Mortimer va de nouveau avoir besoin d’Olrik qui végète dans une clinique psychiatrique à répéter en boucle avec les autres victimes de Septimus « Asile ! Asile ». Pourtant Mortimer saura sortir le colonel Olrik de cet état et, face au danger planétaire menaçant, d’ennemis, ils vont devenir alliés…
« A Dieu vat ! »
Les illustrations sont de bonnes factures mais très loin d’être aussi confondantes avec les dessins de Jacobs comme elles le sont dans l’album ‘L’onde Septimus’.
Toutefois on se régale des images de Londres avec ses docks et ses voitures années 50, les trench-coats et uniformes anglais, les intérieurs cosys où coulent thé ou Glenlivet, mais on est très loin du détail cher à Jacobs.
On ne peut se méprendre sur le fait qu’un nouvel artiste, au trait de crayon plus grossier et moins soucieux du détail, vient de prendre la main et donc, hormis le scénario, je ne me suis pas sentie pleinement emportée par la magie des dessins dont on a l’habitude et qui ont une importance primordiale dans cette série d'aventures.
Toutefois le récit ne démérite pas. Il se tient bien dans la veine fantastique de son créateur.
J’avoue avoir été un peu triste en refermant le livre par le manque d’application à la conformité graphique d’un héritage certes exigeant.
« — Good heavens ! Mais, c’est... !!?
— Le disque que portait le professeur Septimus au front et qui lui permettait de dominer la volonté de ses interlocuteurs.
East end. La nuit tombe sur Limehouse. Près des eaux sombres de la Tamise, chez Miss Lily Sing, le silence est d’or. »
Le colonel Olrik choisi par Septimus comme Guinea Pig idéal… Qu’est-il devenu ?
Dans les rues de Londres, surgit la réplique en masse de dizaines de professeur Septimus en costume, chapeau melon et parapluie ouvert noirs marmonnant en chœur sous une pluie battante « Es-tu là Guinea Pig ? Réponds… »
« Mais celui qui fut la Marque Jaune, cette fois résistera. »
Vraiment ?
Sous les lignes désaffectées de King’s Cross se dresse « un engin qui échappe à toute classification terrestre. On dirait un vaisseau spatial couché sur le flanc… ». Un scaphandre dans une colonne de verre… On l’entend dire « Asile !! Asile !! »
Damned ! Mais qu’est-ce ?
La folie se déverse sur Londres comme un virus propagateur… La planète est en danger.
Onde Méga et télécéphaloscope donneront du fil à retordre à Mortimer dans ses recherches quand Blake prendra une décision radicale concernant Orpheus.
Cette BD nous plonge dans une poursuite fantastique prenante dans la pure veine imaginative de Jacobs.
Les illustrations accaparent l’œil tant les détails sont fignolés avec une mise en mouvement qui donnent un réalisme adapté à la fiction. Le rendu et l’ambiance sont à la hauteur des dessins de Jacobs à tel point que le dédoublement virtuel dans le texte fait écho côté graphistes…
De nombreux rappels nous immergent dans l’œuvre de Jacobs comme des petits cailloux placés dans l’espace (Le mystère de la grande pyramide, La Marque Jaune, L’affaire du collier, Le secret de l’Espadon, etc.) avec nombre de personnages qui nous reviennent en écho ainsi le méchant Colonnel Olrik, le diabolique professeur Jonathan Septimus, Lilly Sing, le banquier Oscar Balley, le professeur Evangely, le lieutenant Mc Farlane, Lady Rowana, le détective Clover, Mister Kim, le major Blanks, le fidèle Nasir, etc.)
Une belle réussite !
Félicitations au travail remarquable des dessinateurs Antoine Aubin et Etienne Schréder, à la coloriste Laurence Croix et au scénariste Jean Dufaux qui ont su avec talent restituer l’univers d’Edgard P. Jacobs au plus près et ainsi le saluer par un bel hommage.
« —Orpheus était programmé pour nous envahir, n’est-ce-pas ?
— Je le crois et je n’ai pu m’empêcher de songer à notre cher Herbert George Wells et à sa « Guerre des mondes. »
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