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Ce roman nous raconte le destin d'une famille française, les Dormoy, qui a dû quitter la Martinique en mai 1902 lorsqu'une terrible éruption de la montagne Pelée a rayé de la carte St Pierre, tuant presque tous ses habitants.
Nous vivrons à leur côté, en Tunisie puis en France, des années 40 à l'indépendance du pays en 1956. Nous suivons Anne, ophtalmologue, premier médecin femme à Tunis, son mari Théo, architecte et leurs trois enfants qui prendront des chemins totalement différents. Par certains côtés, j'ai pensé à la trilogie "Les Années glorieuses" de Pierre Lemaître dont j'attends avec impatience le troisième tome.
Le destin de cette famille épouse celui de son pays d'adoption avec la deuxième guerre mondiale à laquelle les Tunisiens durent envoyer leurs fils se battre en France mais aussi le colonialisme, l'antisémitisme violent, le racisme, la lutte pour l'indépendance. Les drames individuels s'inscrivent dans l'Histoire collective, certains sont parfois broyés par des évènements qui les dépassent.
Ce roman est à la fois celui de souvenirs heureux, de la lumière (la couverture est à cet égard très évocatrice), des odeurs à jamais présentes mais aussi celui de la blessure secrète de l'avoir quitté sous la contrainte, d'avoir laissé derrière soi tout un pan de sa vie. La mélancolie y est très présente.
Un bémol cependant; le nombre pléthorique de personnages, certains ne faisant qu'une courte apparition, rend la lecture parfois compliquée et empêche de se laisser complètement happer.
#Cequilresteradeux #NetGalleyFrance
Marianne vient de décrocher une interview avec Paul Wiazowski. C’est inespéré. Elle en a fait la demande à son éditeur il y a des mois de ça, s’est ensuivi un long silence, puis ce rendez-vous miraculeusement accordé.
Dans un petit bar qui n’apparaît pas sur les cartes parisiennes, elle frémit devant cet homme qu’elle adule (vous savez, un de ces écrivains qui nous donnent l’impression d’avoir écrit spécialement pour nous), et au beau milieu d’une tirade en réponse à la première question de la jeune femme, Wiazowski se lève, et la plante là. Sa merveilleuse opportunité de faire un papier sur le célèbre auteur prend l’eau. Comme ses yeux, qui menacent de déborder. C’est alors qu’il entre. Donne des bises, commande une margarita, chante en italien et trinque avec elle. Marianne vient de rencontrer Virgile.
Le lien est comme déjà tissé. Se connaître, se reconnaître, l’alchimie. Des rires, de la musique, un livre, une pensée… Pourrait-il y en avoir un autre que lui ? Pour Marianne, c’est impossible. Mais Virgile a une vision différente des relations amoureuses. Il n’accorde pas l’exclusivité. Il a beaucoup d’amis, d’ex-petits amis, qui voient Marianne comme une passade. Virgile, avec une femme ? Tôt ou tard, il « rentrera au bercail ». Pas très au clair avec sa sexualité, il semble vivre avec Marianne une complicité que nul ne lui a offerte jusqu’alors. Et s’il était prêt à s’engager, à fonder une famille ? Mais le destin, parfois, en décide autrement… et trop vite, trop fort, le mal s’abat.
Un très joli début d’histoire, une idylle pleine de fantaisie portée par un style empreint d’une certaine poésie, des mots qui transmettent instantanément des images, mais quid des émotions ? De la folie qu’on entrevoit derrière le caractère haut en couleur de Virgile ? Quid de cet amour qu’on énonce, mais qu’on ne parvient jamais à capturer, ni dans les dialogues ni dans le récit ? J’ai imaginé, j’ai fait le boulot toute seule, j’ai attendu, espéré, encore un peu, j’avais vraiment envie d’apprécier ce roman, mais il manque fatalement de verbalisation des sentiments, comme si tout était déjà acté et qu’on n’ait pas la chance de « vivre » cette histoire. Ajoutez à cela un perso secondaire qui occupe une bien trop grande partie du texte… J’ai décroché. Au point de rester de marbre lorsque le drame survient. Le titre, la couverture, tout en néons et en étoiles, vendaient du rêve, littéralement, mais j’ai gardé les pieds bien ancrés au sol. La matière était là (« Roman d’une passion fulgurante et incandescente, Les Amants météores explore la grande histoire d’amour d’une vie, la fragilité du temps qui passe et la soif de liberté qui nous étreint », avec un tel résumé, on est en droit de placer la barre haut), pourtant, mais elle s’est diluée dans une galerie de personnages pas attachants, dans des digressions lassantes. Un amour sans essence, sans flammes, sans étincelle, nulle part où vous brûler les doigts… Des promesses non tenues, un sentiment indésirable qui s’installe et demeure : la frustration
Je viens de termniner le livre. C'est bien écrit, c'est une évidence. Les émotions, les sentiments, tout est là.
Bon, manque de bol, je n'avais pas vraiment envie de lire une histoire triste ces temps ci.
Oui, il y a l'histoire d'amour, mais peut être que je suis peu sensible à ces histoires, je n'ai retenu que la tristesse.
Chronique issue de : https://hanaebookreviews.wordpress.com/2020/03/30/les-amants-meteores-eloise-cohen-de-timary/
Qu’il est magique et papillonnant l’instant où on rencontre l’Amour.
Certains parlent de mains moites, d’autres de cœur qui s’emballe. Une chose est sure, le coup de foudre absolu agit comme une évidence
Quand j’entends parler d’un roman d’amour, je crains toujours le roman guimauve mais l’histoire est loin d’être une romance classique bonbonesque et sucrée.
La rencontre est atypique. Elle a lieu dans un bar isolé, presque secret, fréquenté par des habitués, transgenres, fantasques ou homosexuels. C’est le cas de Virgile, homme flamboyant et plein de fantaisie. Un homme de plein air, un paysagiste brillant dont la bouffée d’oxygène saisie Marianne de manière fulgurante.
Dès lors, le bonbon sucré a quelque chose de différent. La réunion de ces deux êtres est atypique et l’on se laisse porter par cette alchimie. On entre dans la relation comme on suçote le bonbon. Nos yeux pétillent, l’atmosphère est à la fête, on assiste à ces instants hors du monde que sont les prémices de l’amour à deux. Des instants hors sol, célestes comme un météore.
On continue à sucer la friandise avec délectation.
Virgile nous séduit, la Bretagne nous gagne. L’amour est incandescent, fulgurant, électrisant. Le grand air nous étourdit, on respire l’iode, goutte aux huîtres charnues et citronnées.
Mais si le météore scintille en traversant l’atmosphère, il flambe et se consume jusqu’à extinction totale.
Un drame fait irruption dans la vie de nos amants, la lumière décline petit à petit et le bonbon curieux qui nous envoûtait révèle des notes acides.
Virgile est subitement malade, leur désir d’enfant est remis en question et le lecteur prend conscience de la fulgurance du bonheur qui file tel une étoile filante.
Pourtant le cœur du livre est là.
Le roman est donc comme une tête brûlée ; ce petit bonbon rond saupoudré de poudre piquante. Incisif au départ, son enrobage sucré prend le relais. Puis, alors qu’on savoure sa douceur, l’enveloppe sucrée se consume pour révéler un cœur acide et pourtant addictif. C’est à cet instant, au cœur du drame que l’histoire d’amour prend tout son souffle.
Comme tout corps céleste libère une énergie lors de son entrée dans la stratosphère, Marianne et Virgile déploient une énergie folle pour sauver leur rêve.
Eloise Cohen de Timary signe un roman d’amour moderne qui aborde des enjeux de société très actuels. Outre les identités sexuelles plurielles, il interroge sur les nouveaux modes de filiation et les lois sur la parentalité.
Au-delà des deux amants, un personnage m’a particulièrement touchée. Florence Marchand, anesthésiste est une femme investie dans son travail qui se prépare au départ de ses deux enfants déjà jeunes adultes. Elle assiste au drame entre Virgile et Marianne. Transcendera-t-elle certaines règles de la médecine pour satisfaire leur volonté ?
L’épaisseur des personnages permet à l’auteur d’aborder des sujets politiques, éthiques et sociétaux par un biais concret qu’est l’histoire d’amour. Ainsi, le lecteur est plongé au cœur de ces sujets comme s’il y était confronté dans la vie réelle, sans les analyser comme des grandes questions dont il débattrait de manière théorique.
Une chose est sure. Je n’ai pas été insensible à cette histoire d’amour. En refermant le livre, mon cœur battait encore à la fréquence du néon rose et bleu qui clignote à la fenêtre de chez Virgile.
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