"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Quand un amoureux de la navigation écrit sur les navigateurs, cela donne un livre qui passionnera tous ceux qui aiment être balancés sur cette eau salée capricieuse qu’on appelle la mer, ou l’océan, là où des bourlingueurs, souvent inconscients des dangers – où qui les méprisaient –, se sont élancés à travers le temps, l’auteur n’hésitant pas à commencer son récit aux origines du monde avec Noé, ni plus ni moins !
L’existence de nos premiers marins, Noé, Ulysse, Leif le Viking n’est donc pas complètement attestée, mais leurs successeurs sont sans conteste historiques.
Dominique le Brun a choisi des marins et pas des skippers, et c’est ce qui fait tout l’intérêt de son livre. Tous ont en commun la voile comme moyen de propulsion de leurs navires, un moyen que l’on voit aujourd’hui comme un loisir, mais qui, en vérité, a permis en son temps de travailler, de transporter, et de découvrir le monde.
Les écrivains, les romanciers, qui comme Jack London ont écrit des récits réalistes d’aventures en mer, étaient naturellement eux-mêmes des navigateurs. Si le cas de London est connu, qui sait qu’Alexandre Dumas a parcouru les mers sur sa goélette le Monte Cristo, ou que Stevenson ne s’est pas contenté de parcourir les Cévennes à dos d’ânesse, mais qu’il s’est rendu aux Marquises sur un yacht de trente et un mètres ?
Lisez ce texte, vous ne serez pas au bout de vos surprises jusqu’au point final !
Bougainville, ce nom m’a toujours fait rêver. Il sent bon les épices et les voyages en bateau sur les mers lointaines poussés par la puissance des alizées. Je me souviens aussi des livres de Fanny Deschamps que je lisais adolescente « la Bougainvillée» qui fourmillaient de détails historiques sur la cour de Versailles au XVIII ième siècle.
C’est donc avec une vive curiosité que je me suis intéressée à cet essai consacré au voyage autour du monde du capitaine de vaisseau Louis-Antoine Bougainville par Dominique Le Brun qui lui a déjà consacré une biographie.
J’ai quittée Brest pour l’Amérique du Sud et les îles de l’océan indien qui sentent bon la vanille avant de remonter l’océan Atlantique en longeant les côtes africaines. Une longue traversée de 1766 à 1769 où il faut surmonter la peur de l’inconnu, le scorbut, le déchaînement des éléments naturels.
C’est le premier voyage autour du monde que l’on dit scientifique en ce sens que le capitaine de vaisseau, homme curieux et érudit, observe soigneusement la terre, la flore, les animaux, le climat avec la direction et la force des vents. Un grand marin assurément. Les petites choses et détails l’intéressent plus que tout.
J’ai lu qu’il avait vu un chat-tigre en Amérique du Sud me faisant penser à la nouvelle espèce de chat-renard qui vient d’être repéré en Corse.
Louis-Antoine Bougainville est un nouvel aventurier, un orfèvre en botaniste dont une fleur à juste titre porte son nom, le bougainvillier. Il apparaît aussi comme un brillant ethnologue curieux du genre humain.
Ce bel essai mérite de la lenteur pour s’immerger complètement dans l’odyssée aux noms malicieux de la frégate « la boudeuse » et de son alter ego la flûte « l’étoile » .
Le récit est riche en vocabulaire dans le domaine maritime (un lexique se trouve à la fin du livre) et j’ai vraiment apprécié la langue soutenue et l’utilisation du passé simple des journaux. C’est une écriture belle et élégante qui renforce l’impression de lire pour la première fois le nom de tous ces pays et îles lointaines visités par le capitaine.
Cette expression rafraîchissante renforce le récit qui fait écho aux voyages mythiques de l’Antiquité. Dominique Le Brun est le guide discret mais actif de ce beau voyage en donnant tous les éléments utiles en préface et en apportant des éléments d’éclaircissement indispensables à la compréhension du récit.
Le voyage et les conditions de l’expédition sont très bien soulignés et j’ai appris énormément de choses sur le monde maritime comme le rituel du baptême pour tous les marins qui passent pour la première fois la ligne de l’équateur.
C’est un ouvrage que je vais relire très vite car il est instructif, dépaysant, très agréable à lire et riche en connaissances sur ce grand homme Louis-Antoine de Bougainville et son voyage scientifique autour du monde.
Ce beau livre édité par Geo, le magazine, nous présente, normalement, les plus belles photographies parues pendant les vingt dernières années sur la France, ses paysages et ses habitants. L'idée de base est intéressante, avouons-le. Malheureusement, ce livre est décevant, non pas par la qualité de ses textes ou de la composition de ses photographies, quoique certaines sont très basiques, à la limite d'être prises par un amateur, mais par la qualité de l'image.
Il est tout à fait normal de s'attendre, à l'ouverture de ce livre, à découvrir des photographies aux couleurs magnifiques, mais la qualité n'y est pas. Des photos datent de vingt ans avant la réalisation du livre et ça se voit. Il y a du grain, les couleurs sont passées. Trop peu de photos sont de bonne qualité et la sensation de découvrir la France des années 80 s'immisce lentement jusqu'à se confirmer bel et bien tout au long de la lecture de l'ouvrage. C'est vraiment dommage.
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